Coup de théâtre : Meta adopte une méthode ultra intrusive pour imposer ses IA !

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Meta a récemment adopté une nouvelle technique pour intégrer ses intelligences artificielles dans la vie quotidienne des utilisateurs. Ces IA ne se contentent plus d’attendre que l’on engage la conversation : elles peuvent désormais envoyer des messages spontanés et relancer les utilisateurs sans sollicitation. Une avancée qui soulève de nombreuses questions sur la frontière entre innovation et intrusion.

Des IA qui prennent les devants

La plateforme AI Studio de Meta permet de créer des assistants intelligents capables d’interagir de manière autonome. Ces chatbots peuvent envoyer des messages à l’utilisateur, tout en se souvenant des discussions précédentes. C’est ce que révèle une enquête de Business Insider, qui a eu accès à des documents d’une société spécialisée dans l’étiquetage des données, en collaboration avec Meta.

Concrètement, une IA passionnée de cinéma pourrait ainsi écrire à un utilisateur sans que celui-ci ne l’ait sollicitée : « J’espère que vous avez passé une belle journée. Je voulais prendre de vos nouvelles et savoir si vous avez découvert de nouvelles bandes originales ou compositeurs récemment. Ou peut-être cherchez-vous des idées pour votre prochaine soirée cinéma ? »

Meta confirme auprès de TechCrunch que cette fonctionnalité de relance automatique est en phase de test. Cette démarche intervient alors que Meta AI connaît un regain d’intérêt, avec une popularité croissante auprès des utilisateurs.

Des règles strictes, mais une intrusion difficile à ignorer

Pour limiter les dérives, Meta a fixé des limites à ses chatbots. Ils ne peuvent envoyer des messages de relance que dans les 14 jours suivant une conversation commencée par l’utilisateur. De plus, ces relances ne sont possibles que si au moins cinq messages ont déjà été échangés. Si l’utilisateur ignore la première relance, les chatbots arrêtent tout contact.

Cependant, cette approche n’est pas une première dans le secteur. Des startups comme Character AI ou Replika proposent déjà des bots capables d’initier la conversation de manière autonome. On note d’ailleurs que Karandeep Anand, l’ancien vice-président de Character AI, a rejoint Meta récemment, renforçant ainsi la stratégie de l’entreprise dans ce domaine.

Des assistants, pas des experts

Meta tient à rappeler que ces IA ne sont pas des professionnels et ne remplacent en aucun cas des conseils d’experts. « Les conversations avec les IA personnalisées ne peuvent pas se substituer à un avis médical, psychologique, financier ou juridique », précise la firme.

Cette posture contraste avec celle d’autres acteurs de l’IA, comme Sam Altman d’OpenAI, qui se réjouit que les utilisateurs consultent leurs IA pour des conseils liés à leur vie personnelle.

Des questions sur la protection des mineurs

Interrogé par TechCrunch sur l’existence de restrictions d’âge pour ces relances automatiques, Meta répond qu’aucune limite n’est pour l’instant imposée. Ce silence inquiète, d’autant que certains États américains, comme le Tennessee et Porto Rico, ont déjà adopté des lois pour protéger les adolescents contre ce type d’interactions non sollicitées.

Un enjeu financier de taille

Selon des documents judiciaires révélés en avril, Meta espère générer entre 2 et 3 milliards de dollars de revenus grâce à l’IA générative dès 2025. À plus long terme, la firme vise un marché potentiel de 1,4 billion de dollars d’ici 2035. Ces revenus proviennent notamment d’accords de partage avec les entreprises hébergeant les modèles open source LLaMA, développés par Meta.

On peut imaginer que ces IA diffusent bientôt des publicités ou proposent des abonnements payants, créant ainsi une nouvelle source de revenus pour l’entreprise.

Une communication prudente sur la monétisation

Malgré ces ambitions, Meta refuse pour l’instant de détailler ses plans de commercialisation, notamment concernant l’intégration possible de publicités ou de contenus sponsorisés dans ses IA.

Cette nouvelle orientation de Meta, entre avancées technologiques et questions éthiques, pose un vrai débat sur la place que nous souhaitons accorder aux intelligences artificielles dans notre quotidien. Entre promesses d’aide personnalisée et intrusion dans notre intimité, le grand public reste partagé.

Au final, cette innovation rappelle l’importance de garder un œil critique sur la manière dont les géants du numérique façonnent notre rapport à la technologie. La prudence est de mise, même si ces assistants peuvent offrir un réel confort dans la gestion des tâches ou les moments de détente.


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