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- Qui peut vraiment partir à la retraite à 62 ans avec cette suspension ?
- Fonctionnaires et catégories actives : un impact différencié
- Calendrier de mise en œuvre : quand la suspension prendra-t-elle effet ?
- Suspension versus abrogation : quelle différence concrète ?
- Impact financier : pension, cotisations et pouvoir d’achat
- Que faire en attendant la confirmation officielle ?
- Les solutions pour protéger votre budget en attendant la retraite
- Perspectives et scénarios possibles pour 2026
L’avenir des retraites françaises est à nouveau incertain. La suspension du relèvement de l’âge légal à 64 ans pourrait permettre à plusieurs dizaines de milliers de Français de partir dès 62 ans. Une décision inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui bouleverse les plans de nombreux futurs retraités et crée un climat de forte incertitude.
Qui peut vraiment partir à la retraite à 62 ans avec cette suspension ?
Les principales bénéficiaires de cette pause dans la réforme sont les personnes nées en 1963 et 1964. Pour la génération 1963, l’âge de départ initialement prévu à 62 ans et 9 mois pourrait revenir à 62 ans. Quant aux personnes nées en 1964, elles éviteraient le passage à 63 ans.
Les trimestres cotisés restent essentiels pour toucher une pension à taux plein. Ceux qui ont commencé à travailler tôt et justifient d’une carrière longue conservent leurs avantages et peuvent partir avant 62 ans, parfois dès 58 ou 60 ans selon les situations. Cette clause protège particulièrement les carrières longues et précoces.
Fonctionnaires et catégories actives : un impact différencié
Les fonctionnaires en catégories actives, comme la police, les pompiers ou les infirmiers hospitaliers, bénéficient déjà d’un départ anticipé. La suspension de la réforme maintiendrait ces règles dérogatoires avec un âge légal fixé à 57 ans pour la catégorie « super active » et 59 ans pour la catégorie classique.
Les femmes ayant eu des enfants et les aidants familiaux voient également leurs droits préservés. Les trimestres majorés pour enfants continuent de s’appliquer, ce qui permet parfois un départ anticipé. La suspension pourrait ainsi réduire l’impact négatif sur les carrières hachées, fréquentes chez les femmes.
Calendrier de mise en œuvre : quand la suspension prendra-t-elle effet ?
Si le PLFSS 2026 est adopté, la suspension entrerait en vigueur le 1er janvier 2026. Toutefois, le parcours parlementaire peut encore modifier ce calendrier ou ajouter des conditions supplémentaires. Les simulateurs officiels de retraite ne seront pas immédiatement à jour, générant un flou d’environ trois mois pour les estimations de pension.
Suspension versus abrogation : quelle différence concrète ?
La suspension est temporaire et ne supprime pas la réforme du code des retraites. Une abrogation nécessiterait de réécrire entièrement le cadre légal. Cette nuance est cruciale pour la sécurité juridique des départs et explique pourquoi certains futurs retraités hésitent à déposer leur demande dès maintenant. Les syndicats recommandent de vérifier son relevé de carrière avant toute décision.
Impact financier : pension, cotisations et pouvoir d’achat
Partir plus tôt peut réduire la pension si tous les trimestres ne sont pas validés. Une décote s’applique en cas de départ anticipé, tandis qu’une surcote de 1,25 % par trimestre travaillé au-delà de l’âge légal peut compenser partiellement la baisse du pouvoir d’achat. Le budget sécurité sociale 2026 prévoit également d’autres ajustements, comme la suppression progressive de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions.
Que faire en attendant la confirmation officielle ?
Il est conseillé de vérifier son relevé de carrière sur les sites de la CNAV ou d’Agirc-Arrco pour s’assurer que tous les trimestres et périodes de congé sont correctement pris en compte. Ensuite, anticiper ses besoins budgétaires est essentiel :
Points à surveiller :
- Maintenir une mutuelle senior adaptée ;
- Vérifier l’éligibilité à la loi Évin pour conserver sa mutuelle d’entreprise ;
- Comparer les prix des mutuelles pour optimiser son budget santé ;
- Se faire accompagner par un conseiller retraite pour clarifier ses droits.
Les solutions pour protéger votre budget en attendant la retraite
La transition vers la retraite nécessite d’anticiper la couverture santé. Les mutuelles seniors offrent des garanties adaptées aux besoins croissants des plus âgés. Les couples peuvent bénéficier de formules groupées plus avantageuses. Le dispositif 100% Santé permet aussi d’accéder à des équipements optiques, auditifs et dentaires sans reste à charge, sécurisant ainsi les dépenses pendant cette période d’incertitude.
Perspectives et scénarios possibles pour 2026
Permettre à 70 000 personnes supplémentaires de partir en 2026 représente un coût estimé à plusieurs centaines de millions d’euros pour les caisses de retraite. Ce déséquilibre pourrait nécessiter des sources de financement alternatives, comme l’augmentation des cotisations, une réallocation budgétaire ou le recours à la dette sociale.
La suspension crée aussi un sentiment d’injustice intergénérationnelle. Les personnes nées après 1965, qui auraient dû partir à 64 ans, pourraient se sentir pénalisées. La nécessité d’une réforme globale, équitable et durable reste au cœur des discussions, avec pour objectif de sécuriser l’avenir des retraites françaises pour toutes les générations.
En attendant, chaque futur retraité doit surveiller son parcours, planifier ses finances et rester informé pour profiter au mieux de cette période de transition, tout en anticipant les choix qui impacteront sa pension et son pouvoir d’achat.

