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Un vent de changement souffle sur la fiscalité des retraités avec l’arrivée d’un nouvel abattement forfaitaire de 2 000 euros. Cette mesure, prévue pour le budget 2026, promet de modifier le paysage des impôts pour de nombreux retraités. Mais qui en sortira réellement gagnant ? Focus sur les ménages concernés et les enjeux qui se cachent derrière ce changement.
Un coup de pouce pour les retraités modestes
Jusqu’à présent, les retraités bénéficiaient d’un abattement correspondant à 10 % de leur pension, plafonné à 4 399 euros pour l’année 2024. Ce mécanisme permettait de réduire leur base imposable. Désormais, ce système devrait être remplacé par un abattement forfaitaire unique de 2 000 euros, une mesure pensée pour avantager principalement les foyers aux revenus modestes.
Selon l’Institut des politiques publiques (IPP), cet abattement ne changera rien pour les retraités dont les pensions annuelles atteignent 20 000 euros (ou 40 000 euros pour un couple). En revanche, ceux qui se situent en dessous de ces seuils pourraient voir leur situation s’améliorer.
« Ces foyers auront des revenus fiscaux plus bas, ce qui leur permettra de payer moins d’impôts et d’avoir droit à plus d’aides sociales », explique l’IPP. « À l’inverse, les ménages plus aisés risquent de payer plus. »
Qui gagne et qui perd ?
Les estimations montrent que cette réforme pourrait profiter à environ 1,5 million de retraités, soit près de 9 % d’entre eux. Ces gagnants sont essentiellement ceux aux revenus les plus faibles, qui pourront ainsi bénéficier de prestations sociales plus avantageuses.
En revanche, 1,4 million de retraités, représentant 8 % des bénéficiaires, pourraient voir leur facture fiscale augmenter. Ce groupe correspond aux retraités dont les revenus dépassent le seuil fixé par l’État.
Un point clé encore en suspens : l’impact sur les aides au logement
Un élément majeur reste à éclaircir : le nouvel abattement sera-t-il pris en compte dans le calcul des aides au logement ? Aujourd’hui, c’est le cas pour l’abattement actuel, mais le gouvernement n’a pas encore précisé si cette règle sera maintenue.
Cette question est capitale. Selon l’IPP, si le nouvel abattement s’applique aussi bien au calcul de l’impôt sur le revenu qu’à celui des aides au logement, la réforme serait très redistributive tout en améliorant le budget de l’État d’environ 550 millions d’euros.
En revanche, si l’abattement ne s’applique qu’à l’impôt sur le revenu, les recettes fiscales pourraient presque doubler, atteignant environ un milliard d’euros, mais cela entraînerait moins de redistribution et beaucoup plus de retraités perdants.
Ce que cela signifie pour les retraités
Ce changement témoigne d’une volonté de mieux cibler les aides fiscales en faveur des retraités aux ressources les plus faibles. Mais il risque aussi de creuser l’écart avec les retraités plus aisés, qui pourraient subir une hausse de leur imposition.
Pour les ménages concernés, il sera important de suivre de près les décisions du gouvernement, notamment sur le lien entre abattement et aides au logement. Cela pourrait faire une grande différence dans leur budget annuel.
Ce nouvel abattement illustre la complexité des réformes fiscales, où chaque détail peut bouleverser l’équilibre entre solidarité et recettes publiques. Les retraités, comme tous les contribuables, devront sans doute s’adapter à ces évolutions pour gérer au mieux leur situation.

