Retraites : le Medef maintient le cap sur les 64 ans et dévoile des mesures pour femmes et seniors

Rédigé par Miora Raveloarison

14 juin 2025

Le débat sur la réforme des retraites reste au cœur de l’actualité. Alors que l’âge légal de départ a été repoussé à 64 ans en 2023, le Medef et les syndicats reprennent les discussions. Leur but ? Trouver des solutions pour améliorer les conditions des travailleurs sans toucher à cet âge légal. Femmes et seniors sont particulièrement au centre des propositions. Voici un point complet sur cette nouvelle étape cruciale.

La position ferme du Medef sur l’âge de départ

Les négociations entre le Medef et les syndicats se déroulent dans un climat toujours tendu, marqué par la réforme récente qui a fixé l’âge légal à 64 ans. Le Medef reste catégorique : cet âge ne doit pas bouger. Toutefois, il propose une modernisation du système de retraite. L’idée est d’indexer automatiquement l’âge de départ et la durée de cotisation sur des critères économiques et démographiques. Cette méthode, déjà adoptée dans plusieurs pays européens, vise à adapter le système aux réalités du moment sans recourir à des mesures brutales.

Des avancées pour l’usure professionnelle

Face aux revendications syndicales, le Medef envisage de réformer le compte professionnel de prévention (C2P). Le projet inclut d’intégrer de nouveaux critères pour mieux protéger les salariés exposés à des conditions de travail difficiles. Parmi eux, la manipulation de charges lourdes ou encore les postures contraignantes. Une autre mesure forte serait d’abaisser l’âge de départ pour inaptitude ou invalidité, qui passerait de 62 à 61 ans.

Cette modification pourrait concerner environ une personne sur sept au moment de partir à la retraite. Ces propositions cherchent à atténuer les effets de la pénibilité tout en restant dans un cadre acceptable pour les entreprises et les syndicats.

Des mesures spécifiques pour améliorer les carrières féminines

Le Medef souhaite aussi mieux prendre en compte les parcours des femmes, souvent impactés par la maternité et les interruptions professionnelles. Pour cela, il propose de recalculer le salaire annuel moyen utilisé pour déterminer la pension, non plus sur les 25 meilleures années, mais sur 23 ou 24 ans. Cette méthode permettrait d’augmenter les pensions des femmes qui ont accumulé des trimestres supplémentaires liés à leurs enfants.

Ce dispositif vise à réduire les écarts entre hommes et femmes en matière de retraite, un sujet devenu incontournable dans les discussions sur l’égalité au travail.

Les seniors dans le viseur des nouvelles mesures

Par ailleurs, le Medef présente des pistes pour soutenir les seniors au travail. L’accent est mis sur l’adaptation des postes et la prévention des risques liés à l’âge. Il s’agit de mieux accompagner ces salariés pour qu’ils puissent prolonger leur activité dans de bonnes conditions, sans subir de dégradations physiques ou psychologiques trop lourdes.

Le maintien de l’emploi des seniors fait partie des priorités dans ce contexte où allonger la durée de cotisation reste une réalité incontournable.

Des discussions sous haute tension

Les échanges entre le Medef et les syndicats sont marqués par un réel enjeu social. La volonté commune est d’éviter de bouleverser l’âge légal, mais les attentes restent fortes sur la reconnaissance de l’usure au travail et la justice entre les sexes. Le calendrier est serré, avec des réunions clés prévues cette semaine et le 17 juin.

Chacun espère sortir de cette phase avec des propositions concrètes qui amélioreront la vie des travailleurs sans raviver les tensions déjà vives autour du dossier retraite.

Au final, ces nouvelles mesures traduisent une volonté d’adaptation plus souple et ciblée du système de retraite. Elles cherchent à répondre à des problématiques précises comme la pénibilité et les inégalités, tout en maintenant la réforme de l’âge légal. Le débat est loin d’être clos, mais ces avancées pourraient marquer une étape importante dans la recherche d’un équilibre entre besoins sociaux et réalités économiques.

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Diplômée de l'Université Catholique de Madagascar, Miora met depuis 10 ans sa passion pour l’écriture au service du web. En tant que journaliste expérimentée, elle sait transformer des idées en contenus captivants et pertinents, adaptés aux attentes d’un public varié. Sa formation en sciences sociales lui permet d’aborder des sujets complexes avec une perspective humaniste, tout en créant des articles clairs et engageants.