Retraite : les augmentations attendues en 2026 pour la pension de base et la pension complémentaire

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Après plusieurs années de hausses notables, les retraités doivent s’attendre à des augmentations bien plus discrètes en 2026. C’est ce qui ressort des dernières estimations : les pensions de retraite, qu’elles soient de base ou complémentaires, connaîtront des revalorisations, mais à un rythme bien plus lent que celui observé récemment. De quoi susciter des réactions contrastées chez les principaux concernés.

Des hausses prévues, mais beaucoup plus légères

L’année 2026 marquera un tournant pour de nombreux retraités. Si les pensions seront bien revalorisées, les montants annoncés restent très éloignés de ceux des années passées. La première hausse interviendra dès le 1er novembre 2025 et concernera les pensions complémentaires versées par l’Agirc-Arrco. Puis, ce sera au tour des pensions de base d’être revues à la hausse, au 1er janvier 2026.

Plusieurs régimes sont concernés : la Carsat pour les salariés du privé, la MSA pour les agriculteurs ou encore la CNRACL pour les agents du service public. Toutes ces caisses ajusteront les montants selon un critère bien précis : l’inflation.

Une hausse calée sur l’évolution des prix

Le calcul de la revalorisation repose sur la moyenne de l’indice des prix à la consommation hors tabac, relevée sur les douze derniers mois. D’après les dernières données fournies par l’Insee, la hausse prévue pour janvier 2026 serait de seulement 1,1 %. Un taux modeste qui reflète le ralentissement de l’inflation.

Mais attention, ce chiffre pourrait encore évoluer. En cas de contexte politique tendu ou de décision gouvernementale, comme ce fut le cas en 2024, le gouvernement pourrait trancher différemment. Rappelons que cette année-là, la revalorisation avait été portée à 2,2 % suite à l’absence de loi de financement de la Sécurité sociale. Rien n’est donc totalement figé.

Des calculs différents pour la retraite complémentaire

Côté Agirc-Arrco, la méthode de calcul diffère. Ici, c’est l’indice des prix à la consommation qui est pris en compte directement, sans moyenne annuelle. Selon les dernières prévisions, cet indice progresserait de 0,9 % en 2025. Mais ce chiffre est trompeur.

Avec l’application du « facteur de soutenabilité » – une règle budgétaire interne au régime – une décote de 0,4 point pourrait être appliquée. Ce qui ramènerait la revalorisation à seulement 0,5 %, voire 0,4 %. Le taux définitif sera dévoilé en octobre prochain, mais l’augmentation s’annonce faible, quoi qu’il arrive.

À quoi s’attendre concrètement pour sa pension ?

Pour les retraités, ce sont ces chiffres qui comptent. Que représentent-ils en euros ? Prenons l’exemple d’un retraité qui touche une pension de base de 1 200 euros par mois. Avec une hausse de 1,1 %, il percevra environ 13 euros supplémentaires chaque mois. Ce n’est pas négligeable, mais très loin des 30 ou 40 euros gagnés lors des années précédentes.

Pour la complémentaire, les gains sont encore plus timides. Une pension mensuelle de 500 euros revalorisée à 0,5 % ne rapportera que 2,5 euros en plus. Et même si le taux monte à 0,9 %, on parle de seulement 4,5 euros de hausse. En résumé, les effets resteront discrets sur les feuilles de paie des retraités.

Un contexte économique moins favorable

Cette baisse des revalorisations s’explique avant tout par le repli de l’inflation. Moins les prix grimpent, moins les pensions sont ajustées à la hausse. En 2022 et 2023, les fortes hausses de prix avaient entraîné des revalorisations plus généreuses. Mais aujourd’hui, la situation est différente, et l’indexation automatique limite les marges de manœuvre.

Il faut aussi rappeler que ces revalorisations visent à préserver le pouvoir d’achat, mais ne compensent pas toujours la réalité vécue. Beaucoup de retraités doivent faire face à l’augmentation du coût de la vie dans des domaines non pris en compte dans les calculs, comme l’énergie ou certains services de santé.

Des hausses, oui, mais pas de miracle

Le message est donc clair : il ne faut pas s’attendre à des bonds spectaculaires sur sa pension en 2026. Les augmentations seront là, mais en toute modestie. Les personnes âgées aux revenus les plus faibles risquent de voir peu de différence à la fin du mois, malgré l’annonce de ces revalorisations.

Reste que ces ajustements sont nécessaires pour suivre, même à petite vitesse, l’évolution des prix. Mais pour beaucoup, la question du pouvoir d’achat demeure entière, avec l’espoir que d’autres leviers soient activés dans les années à venir.

Entre hausse timide de la pension de base et ajustement réduit pour la complémentaire, l’année 2026 s’annonce prudente côté retraite. Ce n’est pas un recul, mais clairement un coup de frein. Reste à savoir si ce rythme plus lent suffira à préserver les retraités face aux dépenses du quotidien.


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