Retraite des mères de famille : c’est officiel, de nouvelles mesures permettent de partir plus tôt et d’améliorer vos pensions dès 2026

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Dès l’année 2026, les mères de famille pourraient bénéficier d’un coup de pouce significatif pour leur retraite. Deux mesures phares, inscrites dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), visent à faciliter le départ anticipé et à améliorer les pensions. Ces ajustements pourraient transformer le quotidien de nombreuses femmes en rendant leur parcours professionnel moins pénalisant et leur retraite plus avantageuse.

Carrière longue : des trimestres enfants désormais valorisés

Lors de son discours de politique générale le 14 octobre, Sébastien Lecornu a confirmé l’arrêt temporaire du relèvement de l’âge légal et du nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein jusqu’en 2027. Dans le même temps, le gouvernement a présenté le PLFSS 2026, intégrant une mesure spécifique pour les mères de famille : la prise en compte de certains trimestres attribués au titre des enfants pour le départ anticipé « carrière longue ».

Concrètement, jusqu’à deux trimestres “enfants” pourront être requalifiés en trimestres cotisés. Cette disposition permettra à des femmes qui se trouvaient juste en dessous des critères d’accès à ce dispositif d’y être enfin éligibles. « Cela va permettre à des femmes qui étaient exclues de justesse de ce dispositif de l’intégrer », se réjouit Pascale Coton, chargée de ces questions pour la CFTC, à Notre Temps. La mesure doit encore être examinée en commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale à partir du 21 octobre.

Un exemple concret illustre l’impact de cette réforme : une mère de deux enfants, née en 1963, ayant commencé à travailler avant 20 ans, totalise 168 trimestres cotisés et 16 trimestres supplémentaires pour ses enfants. Sans requalification, elle ne peut pas bénéficier du départ anticipé, alors que son total dépasse les 170 trimestres requis. Avec deux trimestres enfants considérés comme cotisés, elle pourra y prétendre. Selon le gouvernement, cette mesure pourrait concerner 3 % des femmes nées en 1970. « En limitant le nombre de trimestres cotisés à deux, cela réduit forcément l’impact. Si le gouvernement avait choisi jusqu’à huit trimestres, l’afflux aurait été beaucoup plus important », explique Marilyn Vilardebo, présidente du cabinet d’expertise retraite Origami et Co.

Calcul de la pension : 24 ou 23 meilleures années

Autre changement majeur prévu dans le PLFSS 2026 : le calcul de la retraite de base des mères. Actuellement, la pension est calculée sur les 25 meilleures années de salaire, ce qui peut désavantager les femmes dont la carrière a été interrompue ou hachée par la maternité. Le texte propose désormais de retenir 24 années pour les mères d’un enfant et 23 années pour celles ayant eu deux enfants ou plus. Cette modification permet de mieux valoriser les périodes réellement travaillées et de réduire l’impact des interruptions liées à l’éducation des enfants.

Marilyn Vilardebo nuance toutefois : « Il faut poser les calculs, cela ne va pas augmenter drastiquement la pension des mères de famille, on parle de quelques euros ou dizaines d’euros par mois ». Malgré ce caractère modeste, les syndicats saluent cette avancée comme un signal fort. « Pour la première fois dans des réformes, les femmes ont quelque chose en plus. On rattrape un peu toutes ces réformes pour lesquelles elles ont souvent été les grandes perdantes », juge Pascale Coton, de la CFTC.

Impact pratique pour les mères de famille

Concrètement, deux effets principaux se dégagent :

  • Départ anticipé pour carrière longue : jusqu’à 2 trimestres “enfants” requalifiés en trimestres cotisés, application prévue en septembre 2026 ;
  • Calcul de la pension : 24 meilleures années si vous avez 1 enfant, 23 meilleures années si vous en avez 2 ou plus, à compter de 2026 sous réserve d’adoption du texte.

Ces mesures concernent en priorité les femmes ayant interrompu leur carrière ou réduit leur activité pour élever leurs enfants. Elles permettront non seulement d’anticiper le départ à la retraite mais également d’améliorer légèrement le montant des pensions.

Prochaine étape : adoption parlementaire

Le calendrier est désormais fixé : la France doit adopter ces mesures dans le cadre du PLFSS 2026. L’entrée en vigueur est conditionnée à l’approbation parlementaire, prévue à l’automne 2025, et leur application effective commencera en septembre 2026. Les premières bénéficiaires seront les femmes concernées par la carrière longue et ayant élevé un ou plusieurs enfants.

Cette réforme s’inscrit dans un mouvement plus large visant à corriger les inégalités liées au genre et à la maternité dans le système de retraite. Elle souligne la volonté du gouvernement de soutenir financièrement les mères de famille et de reconnaître leur contribution à l’éducation des enfants.

Si elle est adoptée telle quelle, cette réforme offrira aux mères de famille une meilleure lisibilité sur leur pension et un départ anticipé plus équitable, rendant ainsi leur parcours professionnel moins pénalisant et leur retraite plus sereine.


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