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Quand on parle de pension de retraite, on pense souvent à un montant moyen censé représenter tous les retraités. Mais derrière cette moyenne se cachent de profondes inégalités. Selon votre parcours, votre genre ou votre lieu de vie, la différence peut être énorme. Une récente étude de la Drees vient éclairer ces écarts. Alors, comment savoir si votre pension est dans la norme, au-dessus ou bien en dessous ?
Un montant moyen qui masque de vraies disparités
En 2023, la France comptait 17,2 millions de retraités affiliés à un régime de base. Leur pension moyenne s’élevait à 1 666 euros bruts mensuels. Un chiffre qui semble correct à première vue. Mais en creusant un peu, on découvre une réalité bien plus contrastée. Car cette moyenne cache d’importants écarts liés au genre, à la durée de cotisation ou encore au type de régime auquel on a cotisé.
Les personnes ayant eu une carrière continue ou bien rémunérée tirent leur épingle du jeu, tandis que d’autres, souvent pénalisées par des parcours plus fragmentés, touchent bien moins. *Les chiffres bruts ne racontent qu’une partie de l’histoire*, rappelle en substance l’étude de la Drees.
Hommes et femmes : un fossé toujours bien présent
Le déséquilibre entre les sexes reste l’un des plus flagrants. En 2023, un homme retraité percevait en moyenne 2 000 euros bruts par mois. De leur côté, les femmes devaient se contenter de 1 310 euros. Soit un écart de 38 %. Ce gouffre s’explique par plusieurs raisons : carrières plus courtes, emplois à temps partiel, interruptions liées à la maternité ou à l’éducation des enfants…
Et même lorsqu’on compare uniquement les personnes ayant eu une carrière complète, la différence reste nette : 2 280 € pour les hommes contre 1 680 € pour les femmes. Un écart qui s’explique par des salaires plus bas sur l’ensemble de la vie active. *Les femmes continuent de payer le prix de leur engagement familial et de leur moindre reconnaissance salariale*, soulignent plusieurs experts en protection sociale.
Le poids de la durée de cotisation
Un autre facteur déterminant pour le niveau de pension est le nombre d’années de cotisation. Ceux qui ont pu valider suffisamment de trimestres partent avec une retraite à taux plein. Ils perçoivent, en moyenne, autour de 2 000 euros bruts mensuels. En revanche, ceux qui ont eu une carrière morcelée – alternant périodes de chômage, congés parentaux ou emplois à temps partiel – sont souvent moins bien lotis.
Ces parcours, parfois imposés plus que choisis, laissent des traces sur le montant final. La réforme des retraites a d’ailleurs accentué l’importance du nombre de trimestres, rendant encore plus pénalisantes les interruptions de carrière.
Des écarts aussi selon les territoires
Moins évoqués, mais tout aussi réels : les écarts géographiques. Selon la région où l’on a travaillé, la pension peut fortement varier. Dans les grandes villes, les salaires moyens plus élevés permettent mécaniquement de cotiser davantage. À l’inverse, dans certaines zones rurales ou dans des départements où l’emploi est plus précaire, les pensions sont souvent plus faibles.
Les régimes spécifiques jouent aussi un rôle. Par exemple, certaines professions liées à la fonction publique ou aux grands groupes disposent de régimes plus avantageux que les indépendants ou les salariés du privé. *Le lieu de vie et le métier exercé peuvent peser aussi lourd que le nombre d’années travaillées*, avertit un sociologue interrogé dans l’étude.
Comment vous situer face à la moyenne ?
Pour savoir si votre pension est dans la moyenne, il est important de prendre en compte votre genre, votre régime de retraite et la durée de votre carrière. Des simulateurs en ligne proposés par l’Assurance retraite permettent de comparer vos revenus avec ceux d’un profil équivalent. Il ne suffit pas de regarder le montant brut, mais aussi le nombre de trimestres validés, le type d’emploi occupé et les interruptions éventuelles.
Il est aussi conseillé de vérifier régulièrement son relevé de carrière pour détecter d’éventuels oublis ou erreurs, notamment si vous avez changé plusieurs fois d’employeur ou de statut (salarié, indépendant, fonctionnaire…).
À retenir pour mieux comprendre votre retraite
Ce que montre cette étude, c’est que la retraite en France n’est pas uniforme. Certains partent avec une pension confortable, d’autres doivent ajuster leur train de vie. Tout dépend de votre parcours professionnel, de votre genre, de votre lieu de travail et de votre capacité à cotiser sans interruption.
Avec les réformes successives et le rallongement de la durée de cotisation, ces inégalités pourraient encore s’accentuer dans les années à venir. Être informé, anticiper et vérifier régulièrement son dossier personnel restent les meilleurs moyens de ne pas découvrir trop tard une mauvaise surprise.
