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Les retraités du privé peuvent s’attendre à une légère revalorisation de leur pension complémentaire à l’automne. Mais cette hausse pourrait aussi marquer une pause durable dans l’évolution de leurs revenus. En ligne de mire : un gel total jusqu’en 2027. Voici ce qu’il faut savoir sur cette augmentation attendue et les raisons de cette stagnation annoncée.
Une hausse annoncée pour début novembre
Comme chaque année, les pensions Agirc-Arrco seront revalorisées le 1er novembre. Cette date tombant un samedi en 2025, le versement sera effectif le lundi 3 novembre, directement sur le compte bancaire des retraités. Cette revalorisation, bien que modeste, intervient dans un contexte économique sensible pour des millions de pensionnés.
La hausse prévue devrait se situer entre 0,5 % et 0,9 %. Cette fourchette dépend d’un calcul précis basé sur l’inflation moyenne hors tabac. L’Insee estime celle-ci à 0,9 %, ce qui limite mécaniquement la marge d’augmentation. Même minime, cette progression représente une date clé pour nombre de foyers modestes.
Un calendrier bien établi pour anticiper ses finances
Le rythme des versements de la retraite complémentaire est bien cadré : chaque mois, un virement est prévu à date fixe. Par exemple : le 2 janvier pour janvier, le 1er juillet pour juillet, et donc le 3 novembre pour novembre. Ce calendrier régulier aide les retraités à organiser leur budget, surtout en fin d’année où les dépenses s’accumulent.
Il est conseillé de consulter régulièrement son espace personnel Agirc-Arrco pour suivre ses droits et vérifier que les montants perçus correspondent bien à ce qui est prévu.
Pourquoi cette hausse est-elle aussi faible ?
L’augmentation des pensions complémentaires suit une règle bien précise, fixée dans l’accord signé le 5 octobre 2023. La formule retient l’inflation hors tabac, dont on retranche 0,4 point pour assurer l’équilibre financier du système. C’est ce calcul qui explique pourquoi la hausse reste modérée, même si les prix continuent de grimper dans la vie quotidienne.
Il est important de noter qu’en aucun cas la valeur du point ne peut baisser, ce qui protège les pensionnés d’une perte sèche. « On essaye de préserver les droits tout en tenant compte des réalités économiques du régime », explique une source proche de l’Agirc-Arrco.
Vers un gel total des pensions jusqu’en 2027 ?
Le vrai sujet de préoccupation reste ailleurs : la menace d’un gel des pensions jusqu’en 2027. Cette décision a été actée dans le cadre d’un plan de redressement du régime Agirc-Arrco. L’objectif est clair : maintenir sa viabilité financière à long terme. Pour y parvenir, les partenaires sociaux ont décidé de plafonner les revalorisations, voire de les bloquer temporairement.
Concrètement, cela signifie qu’après l’augmentation de novembre 2025, il ne faudra pas s’attendre à un nouveau coup de pouce avant au moins deux ans. Un effort demandé aux retraités actuels pour garantir la continuité du système pour les générations à venir.
Des prix qui montent, mais pas les pensions
Cette année, l’inflation reste faible, avec un taux revu à 0,9 % par l’Insee. Une tendance qui va à contre-courant de ce que prévoyait la Banque de France, qui tablait encore récemment sur une inflation au-dessus de 1 %. Résultat : les retraités font face à une double difficulté. D’un côté, leurs dépenses quotidiennes restent élevées ; de l’autre, leurs revenus évoluent à peine.
Pour les plus modestes, cette stagnation peut peser lourd. « On serre les dents, mais c’est de plus en plus dur avec les prix qui bougent tout le temps », confie André, 71 ans, retraité en banlieue lyonnaise.
Décision finale attendue à l’automne
Le montant exact de la revalorisation sera connu à la rentrée. Le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco doit se réunir fin septembre ou début octobre pour fixer la nouvelle valeur du point. Ce chiffre sera appliqué pour les 12 mois suivants, sans rattrapage prévu cette fois, puisque les données d’inflation 2024 sont conformes aux prévisions.
Il faudra donc attendre encore quelques semaines pour connaître avec précision la somme que chaque retraité percevra à partir de novembre. En attendant, cette légère hausse reste une bouffée d’air – certes courte – avant une période de calme plat sur le front des pensions.
Ce qu’il faut retenir
La revalorisation des pensions complémentaires au 1er novembre 2025 sera sans doute la dernière avant une longue pause. Elle reste modeste, dans une fourchette de 0,5 à 0,9 %, en raison d’une inflation atone. Le gel prévu jusqu’en 2027 s’explique par la volonté de sécuriser les finances du régime. Pour les retraités, c’est donc le moment d’anticiper, de vérifier leur calendrier de versement, et surtout de s’organiser face à une période de stabilité forcée.
