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Alors que le gouvernement envisageait de réduire l’abattement fiscal des retraités, une décision du Sénat vient d’apporter un soulagement à une grande partie des pensionnés. Explications sur cette mesure qui concerne directement les Français dont la pension mensuelle est inférieure à 2 500 €.
Un projet qui inquiète les retraités
Depuis plusieurs mois, les retraités sont au centre des discussions budgétaires. Souvent perçus comme financièrement privilégiés, ils pourraient voir leurs impôts augmenter afin de contribuer davantage au prochain budget de l’État. Cette annonce a créé de vives inquiétudes parmi les pensionnés, notamment ceux de la classe moyenne.
Le gouvernement proposait de remplacer l’abattement fiscal actuel de 10 % par une déduction forfaitaire de 2 000 €. Concrètement, pour un retraité dont le revenu imposable dépasse 20 000 € par an, soit environ 1 670 € par mois, l’impôt à payer augmenterait sensiblement. Exemple : un pensionné percevant 3 000 € par mois verrait son impôt passer de 2 885 € à 3 365 €, soit une hausse de près de 17 %.
Comment fonctionne l’abattement actuel
Actuellement, tous les retraités bénéficient automatiquement d’un abattement de 10 % sur leur pension imposable. Cela signifie qu’un retraité percevant 1 800 € par mois sera imposé sur 19 440 € au lieu de 21 600 €. Cette déduction peut même permettre de ne pas payer d’impôt si le revenu net imposable reste en dessous du seuil de la première tranche.
La suppression de cet abattement aurait donc touché des millions de pensionnés, en particulier ceux ayant des revenus intermédiaires. La mesure initiale aurait concerné tous les retraités dont la pension mensuelle dépassait 1 670 €.
Une intervention du Sénat pour protéger les pensionnés
Bonne nouvelle pour une grande partie des retraités : le 30 novembre, le Sénat a voté un amendement modifiant le plafond de la déduction forfaitaire. Celui-ci passe de 2 000 € à 3 000 €, limitant ainsi l’impact de la réforme fiscale aux retraités les plus aisés.
En pratique, cela signifie que la hausse de l’impôt ne concernera plus les pensionnés dont la pension mensuelle est inférieure à 2 500 €, soit 30 000 € par an. Pour ceux dont la pension dépasse ce plafond, l’impôt augmentera toujours, mais moins que ce qui était prévu initialement avec la déduction de 2 000 €.
Un soulagement pour la classe moyenne
Cette décision vient donc protéger de nombreux retraités de la classe moyenne. Les personnes avec des pensions modérées pourront conserver l’abattement de 10 % sans subir de hausse significative d’impôt. L’amendement sénatorial vise ainsi à recentrer la mesure sur les foyers les plus aisés et à limiter l’impact pour ceux qui ont des revenus modestes.
Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a salué cette initiative, laissant penser que la hausse de la déduction forfaitaire pourrait être maintenue dans le texte final du budget 2026. L’adoption de ce budget reste toutefois à confirmer, le projet devant repasser devant l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année.
Ce que cela change pour les retraités
Pour résumer, les points clés à retenir sont les suivants :
- Les retraités avec une pension mensuelle inférieure à 2 500 € ne verront pas leurs impôts augmenter ;
- Les pensions supérieures à ce plafond subiront une hausse, mais moindre que prévue initialement ;
- L’abattement forfaitaire de 3 000 € remplace celui de 2 000 €, limitant ainsi la charge fiscale sur la classe moyenne ;
- La mesure concerne principalement le RSA, les pensions modestes et les foyers de retraités ayant plusieurs revenus.
Cette réforme, encore soumise à l’adoption définitive du budget 2026, offre un compromis qui soulage de nombreux pensionnés tout en recentrant l’effort fiscal sur les revenus les plus élevés. Une demi-bonne nouvelle pour certains, mais un vrai soulagement pour ceux dont la pension mensuelle reste en dessous de 2 500 €.
En attendant, les retraités peuvent se préparer sereinement à la prochaine année fiscale, sachant que les ajustements votés au Sénat offrent un filet de sécurité pour leurs finances personnelles. La vigilance reste de mise, mais l’équilibre entre contribution et protection sociale semble, pour l’instant, préservé.

