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Alors que la réforme des retraites de 2023 semblait promettre un relèvement progressif de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, le gouvernement a décidé de la suspendre jusqu’au 1er janvier 2028. Pour les actifs qui espéraient liquider leurs droits rapidement, cette annonce est une bonne nouvelle, mais avec quelques nuances. Découvrons ensemble ce que cette suspension change réellement pour votre départ à la retraite selon votre année de naissance.
Un simple décalage pour les générations 1964-1968
La suspension ne supprime pas la réforme, elle en décale simplement l’application. Selon Pascale Gauthier, experte en retraite chez Novelvy Retraite, « il s’agit bien d’un décalage de la réforme ». L’article 45 bis du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 précise que les générations nées entre 1964 et 1968 pourront partir à la retraite trois mois plus tôt que prévu initialement.
Concrètement, un actif né en 1964 pourra liquider sa retraite à 62 ans et neuf mois, au lieu de 63 ans dans la réforme de 2023, avec 170 trimestres validés au lieu de 171. Ce petit ajustement permet de soulager légèrement ceux qui approchent de la retraite, sans modifier le mécanisme global de la réforme.
Les générations 1965 à 1968 : des ajustements précis
Pour les personnes nées en 1965, l’impact est similaire : un gain d’un trimestre sur la durée d’assurance et sur l’âge légal de départ. Pascale Gauthier souligne que « on pouvait s’attendre à ce que les personnes nées avant le 1er septembre 1965 aient un âge de départ maintenu à 62 ans et neuf mois, mais le code de la Sécurité sociale fixe la borne à 63 ans ». Voici le détail des nouvelles bornes :
- 1964 : 62 ans et neuf mois vs 63 ans / 170 trimestres vs 171 trimestres ;
- 1965 : 63 ans vs 63 ans et trois mois / 171 trimestres vs 172 trimestres ;
- 1966 : 63 ans et trois mois vs 63 ans et six mois / 172 trimestres ;
- 1967 : 63 ans et six mois vs 63 ans et neuf mois / 172 trimestres ;
- 1968 : 63 ans et neuf mois vs 64 ans / 172 trimestres ;
La génération 1969 sera la première concernée par un âge légal de départ à 64 ans, conformément au plan initial de la réforme.
Carrières longues : un gain d’un trimestre également
Les assurés ayant commencé à travailler très jeunes ne sont pas oubliés. Pour les carrières longues, le gain de trois mois s’applique aussi. Pascale Gauthier explique : « Les carrières longues ne sont pas citées directement dans la suspension, mais l’âge de départ anticipé est fixé à deux années et six mois avant l’âge légal. »
Concrètement :
- Pour un actif né le 1er janvier 1966 et éligible, la retraite pourra être liquidée dès 60 ans et neuf mois (contre 61 ans avec la réforme), soit le 1er octobre 2026 ;
- Pour une personne née le 1er avril 1970, le départ anticipé sera à 61 ans et neuf mois au lieu de 62 ans, donc dès le 1er janvier 2032 ;
- À partir des générations nées en 1971, l’âge de départ pour carrières longues sera fixé à 62 ans, au lieu de 61 ans et neuf mois prévu initialement.
Ainsi, la suspension de la réforme n’annule pas le relèvement de l’âge légal, mais elle offre un léger répit aux générations proches de la retraite et aux carrières longues.
Que retenir pour votre départ à la retraite ?
La suspension de la réforme est avant tout un décalage temporaire. Les générations 1964-1968 bénéficient d’un départ trois mois plus tôt que prévu, ce qui peut représenter un petit soulagement financier et psychologique. Pour les carrières longues, ce gain s’applique également, avec une anticipation de quelques mois selon l’année de naissance.
Il ne faut cependant pas s’attendre à des changements radicaux. Les ajustements restent modestes, mais ils permettent aux actifs concernés de mieux planifier leur fin de carrière et d’organiser leur budget de manière plus sereine. Reste à suivre les prochaines discussions législatives pour savoir si des modifications supplémentaires viendront s’ajouter d’ici 2028.
En résumé, si vous faites partie des générations concernées, vous pourrez partir un peu plus tôt que prévu, mais l’âge légal de départ et le nombre de trimestres restent proches de ce que la réforme initiale prévoyait. Une petite victoire dans un contexte où chaque mois compte avant la retraite.

