Retraite à l’étranger : les stratégies des seniors pour échapper à la double imposition

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Partir vivre sa retraite sous le soleil étranger fait rêver plus d’un Français. Soleil, rythme paisible, pouvoir d’achat plus avantageux… tout semble réuni pour couler des jours heureux. Mais une menace fiscale peut venir gâcher ce tableau idyllique : la double imposition. Et si vous deviez payer vos impôts deux fois ? Heureusement, les seniors les plus avertis connaissent déjà les bonnes pratiques pour éviter ce piège. Voici leurs secrets pour profiter sereinement de leur pension à l’étranger.

Double imposition : un piège redouté des retraités expatriés

Beaucoup de retraités qui quittent la France ne réalisent pas immédiatement qu’ils risquent de se retrouver taxés deux fois sur leurs revenus de retraite. Une part au fisc français, l’autre au pays d’accueil : une situation qui peut vite peser lourd dans le budget.

Ce risque est lié à une méconnaissance des règles fiscales. Même à l’étranger, vos pensions restent considérées comme imposables. Sans préparation, vous pourriez découvrir que vous devez remplir deux déclarations fiscales… et faire deux chèques. Un simple oubli, comme celui de signaler officiellement son changement de résidence, peut se transformer en facture salée.

« On pense qu’une fois parti, on est débarrassé du fisc français. C’est faux. Il faut anticiper pour ne pas le regretter« , confie Michel, retraité installé à Agadir.

Les conventions fiscales : une protection méconnue mais précieuse

La bonne nouvelle ? La France a signé près de 100 conventions fiscales avec d’autres pays. Ces accords bilatéraux ont un but simple : éviter que les retraités ne soient taxés à la fois par la France et leur nouveau pays de résidence.

Selon ces textes, les pensions issues du secteur privé sont souvent imposées dans le pays où l’on vit, tandis que celles du secteur public (fonctionnaires notamment) restent taxées en France. Mais tout dépend des termes de chaque convention. Lire un accord fiscal, c’est parfois comme déchiffrer un contrat compliqué.

Les points à vérifier attentivement :

  • la définition précise des pensions publiques et privées ;
  • les taux d’imposition ou exonérations applicables ;
  • les mécanismes d’évitement de double imposition (crédit ou exemption).

Face à ces subtilités, nombreux sont les retraités qui choisissent de se faire accompagner par un spécialiste. Et ils ont bien raison.

Résidence fiscale : une décision stratégique

Le critère numéro un reste le lieu de votre résidence fiscale. En général, vous êtes considéré comme résident du pays où vous passez plus de 183 jours par an, ou celui où vous avez votre centre de vie (conjoint, enfants, patrimoine).

Certaines destinations sont particulièrement attractives pour les Français :

  • Portugal : connu pour ses régimes allégés, même si les conditions se sont durcies depuis 2019 ;
  • Maroc : propose jusqu’à 80 % d’exonération sur les pensions transférées sur place ;
  • Grèce : imposition plafonnée à 7 % pendant 15 ans pour les nouveaux arrivants.

Mais attention : ces régimes peuvent changer d’une année à l’autre. Les retraités bien informés restent en veille permanente pour ne pas se retrouver piégés par une réforme soudaine.

Les réflexes malins pour ne rien laisser au hasard

Un départ à l’étranger se prépare des mois à l’avance. Les seniors les mieux organisés prennent le temps de remplir tous les documents nécessaires, notamment le formulaire de changement de résidence (2042-NR), et de déclarer les éventuels revenus restés en France (immobilier, placements).

Les pièces à ne pas oublier :

  • déclaration de changement d’adresse fiscale ;
  • preuves de résidence dans le nouveau pays ;
  • liste détaillée des revenus français et étrangers ;
  • certificats de vie pour continuer à percevoir la pension.

Autre conseil avisé : consulter un fiscaliste international. Ce professionnel vous aidera à choisir le meilleur montage fiscal et anticipera les impacts sur votre succession. Un investissement qui évite bien des tracas… et des impôts imprévus.

Expatriation sereine : des économies en toute légalité

Vivre sa retraite à l’étranger, c’est possible, et même très avantageux. Mais à condition de ne pas improviser. Les retraités les plus malins prennent le temps de :

  • déterminer leur statut fiscal avec précision ;
  • vérifier s’il existe une convention avec leur pays de destination ;
  • choisir un pays fiscalement favorable, sans se fier uniquement aux apparences ;
  • préparer leur départ avec un dossier complet et à jour ;
  • se faire accompagner pour éviter toute erreur administrative ou fiscale.

*À l’étranger, je vis mieux avec moins. Mais surtout, je dors tranquille. Je sais que tout est en règle*, confie Joëlle, retraitée installée en Grèce.

Partir à la retraite sous d’autres latitudes, c’est bien plus qu’un rêve de soleil : c’est une stratégie de vie. En maîtrisant les règles fiscales, les seniors ouvrent la voie à une retraite apaisée, épanouie, et surtout sans mauvaise surprise. À vous de jouer !


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