Retraite à 60 ans avec 172 trimestres : est-ce possible ?

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Nombreux sont les Français qui espèrent quitter la vie active à 60 ans, surtout après une carrière longue et bien remplie. Mais même avec 172 trimestres au compteur, cela ne signifie pas pour autant que le départ anticipé sera accordé. Le dispositif dit de carrière longue est très encadré, avec des règles précises qu’il vaut mieux connaître en détail pour éviter les désillusions.

Ce que permet vraiment le dispositif « carrière longue »

Créé pour récompenser ceux qui ont travaillé tôt, le système de départ anticipé repose sur deux piliers : l’âge de début d’activité et le nombre de trimestres cotisés. Et c’est bien là que les choses se compliquent. Car il ne suffit pas d’avoir un grand nombre de trimestres validés : encore faut-il que ces trimestres aient été cotisés par une activité professionnelle réelle.

Autrement dit, les trimestres gagnés via des périodes de chômage, de maladie ou de congé maternité ne sont pas toujours pris en compte dans le calcul. Ce détail peut faire toute la différence.

Pourquoi 172 trimestres ne garantissent pas un départ à 60 ans

Sur le papier, 172 trimestres représentent une carrière complète. Pourtant, certains assurés découvrent trop tard que leur situation ne leur permet pas de partir à 60 ans. Le principal obstacle vient souvent du fait qu’ils n’ont pas cotisé suffisamment tôt. Pour prétendre à un départ à 60 ans, il faut avoir cotisé au moins 5 trimestres avant la fin de l’année civile de ses 18 ans.

Par exemple, une personne née en juin 1965 doit avoir validé 5 trimestres avant le 31 décembre 1983. Si elle n’en a que 4 à cette date, elle devra patienter au moins jusqu’à 62 ans, voire plus selon les autres paramètres de sa carrière.

Trimestres cotisés ou validés : la nuance qui change tout

Il est fréquent de confondre trimestres cotisés et trimestres validés. Les premiers sont issus d’un emploi rémunéré, les seconds peuvent provenir de périodes non travaillées mais reconnues par l’assurance retraite.

Voici les principales différences à garder à l’esprit :

  • les trimestres cotisés proviennent d’un travail déclaré ;
  • les trimestres liés à un arrêt maladie ou au chômage sont validés mais pas toujours cotisés ;
  • les périodes de service national ou de congé parental ne sont pas toujours comptabilisées pour la carrière longue.

Résultat : vous pouvez avoir 172 trimestres validés mais ne pas remplir les conditions pour un départ anticipé, simplement parce que trop peu sont cotisés.

La réforme de 2023 a durci les critères

Avec la réforme des retraites entrée en vigueur en 2023, les règles du jeu ont changé. Désormais, les bornes d’âge sont encore plus strictes. Pour chaque âge de départ anticipé (58, 60, 62 ans), il faut avoir atteint un certain nombre de trimestres cotisés avant une date butoir très précise. Le moindre trimestre manquant peut faire basculer d’un âge à l’autre.

Et cela ne laisse plus vraiment place à l’improvisation. Le gouvernement a clairement affiché son objectif de repousser l’âge moyen de départ, ce qui rend l’accès au dispositif carrière longue plus complexe qu’il ne l’était.

Comment vérifier si vous êtes éligible

Avant d’entamer toute démarche de départ anticipé, il est fortement conseillé de faire un point avec votre caisse de retraite ou de consulter votre compte retraite en ligne. Vous pourrez y voir la distinction entre trimestres cotisés et validés, et demander une régularisation si certaines périodes ne sont pas correctement enregistrées.

Pensez également à :

  • vérifier les périodes de service national ou de congé maternité ;
  • analyser votre relevé de carrière ligne par ligne ;
  • anticiper vos démarches plusieurs mois à l’avance ;
  • demander un entretien personnalisé auprès de l’assurance retraite.

Un bon réflexe à adopter

Partir à la retraite à 60 ans, c’est possible, mais seulement si toutes les cases sont cochées. La moindre erreur ou période floue peut retarder votre départ. Mieux vaut donc s’y prendre tôt, se renseigner régulièrement et poser toutes les questions nécessaires à sa caisse.

En résumé : avoir 172 trimestres est une belle réussite, mais cela ne suffit pas toujours. Pour profiter d’un départ anticipé, il faut creuser, vérifier, prouver. Et surtout, ne pas se reposer sur les apparences.


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