Retraite 2025 : voici le montant moyen perçu par les Français

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En apparence, les pensions de retraite augmentent en 2025. Pourtant, cette revalorisation cache des écarts criants selon le profil des retraités. Régime d’affiliation, sexe, parcours professionnel… Tous ces facteurs pèsent lourdement sur le montant final versé aux anciens actifs. Tour d’horizon d’un système encore loin d’être équitable.

Des écarts massifs entre les régimes de retraite

Le montant moyen des pensions atteint désormais 1 661 € bruts par mois. Mais ce chiffre masque des réalités bien différentes. Tout dépend du régime auquel on a cotisé. Les anciens salariés du privé, affiliés au régime général, touchent environ 1 290 € nets chaque mois. C’est bien en dessous des pensions des fonctionnaires d’État, qui perçoivent autour de 1 825 € nets.

Et certains s’en sortent encore mieux. Les régimes spéciaux – comme ceux de la SNCF ou de la RATP – versent des montants plus élevés : jusqu’à 2 050 € pour les premiers, et jusqu’à 2 400 € pour les seconds. Ces différences s’expliquent par des règles spécifiques de calcul, des durées de cotisation différentes, ou encore des privilèges liés à l’histoire de ces régimes.

Un pouvoir d’achat qui recule malgré les revalorisations

En dépit d’une hausse des pensions, les retraités voient leur quotidien impacté par une inflation persistante. Entre 2022 et 2024, les pensions ont baissé de 0,4 % en euros constants. Autrement dit, les hausses n’ont pas suivi le rythme de la vie chère.

Les retraités les plus fragiles sont les premiers à en souffrir. Leurs dépenses concernent souvent des postes sensibles comme ; l’énergie ; l’alimentation ; le logement. Ces hausses touchent directement leur budget et grignotent un peu plus leur pouvoir d’achat.

Femmes et hommes à la retraite : un écart qui ne se comble pas

Les inégalités de genre se retrouvent aussi dans les pensions. En 2025, les femmes perçoivent en moyenne une pension inférieure de 38 % à celle des hommes. Alors que ces dernières touchent environ 1 268 € bruts par mois, les hommes atteignent les 2 050 €. Un écart énorme, fruit d’un empilement d’injustices vécues tout au long de la carrière.

Parmi les causes : des interruptions dues à la maternité ; une plus forte proportion de temps partiel ; des écarts salariaux toujours tenaces. En 2023, plus d’un quart des femmes (26,5 %) travaillaient à temps partiel, contre seulement 8,7 % des hommes. Un chiffre qui illustre bien l’impact direct du parcours professionnel sur la pension finale.

La pension de réversion : un filet de sécurité… limité

Pour réduire ces écarts, les pensions de réversion jouent un rôle non négligeable. Elles sont versées, sous conditions, après le décès du conjoint. En 2025, elles profitent à près de 88 % de femmes. Grâce à ce dispositif, une retraitée peut espérer toucher jusqu’à 1 350 € nets mensuels. Cela reste en dessous de la moyenne masculine, qui atteint 1 800 € sans réversion.

Ce coup de pouce reste donc insuffisant pour combler les écarts. Il compense partiellement les désavantages subis, mais ne règle pas les inégalités structurelles qui s’installent dès le début de la vie professionnelle.

Le parcours pro, facteur clé dans le montant de la retraite

Autre facteur de disparité : le parcours professionnel. Les personnes ayant eu une carrière longue, stable, sans interruption, obtiennent naturellement une pension plus élevée. A l’inverse, celles qui ont connu des périodes de ; chômage ; congé parental ; temps partiel, voient leur pension réduite.

Ce déséquilibre met en lumière une faille majeure du système actuel, qui peine à prendre en compte la réalité des trajectoires de vie. Aujourd’hui, rares sont les carrières linéaires. Et ce sont toujours les plus fragiles qui paient le prix fort.

« Ma pension est correcte, mais sans la réversion de mon mari, je n’y arriverais pas », confie Brigitte, 72 ans, veuve depuis trois ans. Son témoignage reflète ce que vivent de nombreuses femmes, contraintes de compter sur des aides extérieures pour vivre dignement.

Malgré les revalorisations annoncées, le système de retraite en France reste traversé par de profondes inégalités. Les écarts entre hommes et femmes, entre les régimes, ou encore selon les carrières restent marqués. Pour espérer un système plus juste, des ajustements restent indispensables. Une réforme plus équitable permettrait enfin de prendre en compte les différences de parcours et d’effacer les injustices qui, année après année, continuent de peser sur certains retraités plus que d’autres.


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