Retraite 2025 : l’inégalité hommes-femmes diminue très lentement et risque de durer

Afficher les titres Masquer les titres

Coup de théâtre sur les retraites : malgré quelques avancées, l’écart entre hommes et femmes reste profond en 2025. Chaque année, l’automne rappelle l’importance des pensions et l’injustice persistante entre sexes. Alors que la France affiche ses progrès sociaux, les retraitées constatent que leur revenu reste bien inférieur à celui des hommes. Comment expliquer ce déséquilibre ? Et pourquoi cette différence pourrait encore durer longtemps ?

Des carrières hachées au cœur des inégalités

Le montant d’une pension dépend directement du parcours professionnel. Pour de nombreuses femmes, des carrières interrompues, des emplois à temps partiel ou des pauses pour raisons familiales réduisent considérablement les droits acquis. Chaque période manquante pèse lourd sur la pension finale et alimente un fossé difficile à combler.

Il faut distinguer la pension de droit direct – celle construite par la propre carrière – de la pension totale, qui inclut réversion et majorations diverses. Souvent, l’écart de pension est confondu avec l’écart de salaire, alors que les mécanismes sont liés mais distincts.

Une légère amélioration qui reste insuffisante

Les chiffres montrent une faible évolution. En 2004, les femmes percevaient environ 50 % de moins que les hommes en droit direct ; en 2023, cette différence n’a diminué qu’à 38 %. Après réversion, l’écart tombe à 25 %. Concrètement, la pension moyenne atteint 1 306 € pour les femmes contre 2 089 € pour les hommes. Les améliorations restent donc marginales et ne modifient pas fondamentalement la situation.

L’effet boule de neige des inégalités professionnelles

Chaque étape de la vie active influence la retraite. Maternité, soins familiaux, emplois à temps partiel imposés par le marché ou choisis pour raisons personnelles : tout impacte le relevé de carrière. Les pensions ne rééquilibrent pas ces désavantages, elles les amplifient.

De plus, certains secteurs moins rémunérateurs ou des plafonds de carrière plus bas accentuent l’écart. Les majorations pour enfants, bien qu’utiles, profitent parfois davantage aux hommes qui partent déjà d’une pension plus élevée.

Les réformes restent limitées

Le minimum contributif, qui promet « 85 % du SMIC net » aux carrières complètes, ne concerne qu’une minorité. La réversion atténue partiellement l’écart, mais les conditions d’accès restent dépendantes du statut conjugal. Les revalorisations récentes et bonus pour enfants n’inversent pas la tendance, et l’inflation peut même réduire leur effet, laissant nombre de retraitées dans une situation précaire.

Longévité et précarité : un paradoxe féminin

Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais souvent avec un revenu inférieur. Nombreuses sont celles à gérer des pensions parfois inférieures à 1 200 € net par mois, à composer seules avec le coût de la vie, et à anticiper la dépendance. La longévité n’apporte pas toujours la sécurité financière.

Solidarités mises à l’épreuve

Pour beaucoup, la pension insuffisante se compense par la solidarité familiale : enfants, petits-enfants ou réseaux associatifs. Mais ces soutiens ne sont pas homogènes et évoluent avec les générations, laissant certaines femmes sans filet de sécurité suffisant.

Vers une retraite plus équitable ?

Certaines pistes de réforme sont à l’étude : remplacer la majoration de 10 % pour 3 enfants par un forfait dès le premier enfant, renforcer les droits familiaux, adapter le minimum contributif. L’objectif : réduire l’écart d’environ 6 points à long terme. Mais chaque mesure implique des gagnants et des perdants selon les parcours et profils.

Les jeunes générations féminines, aspirant à des carrières linéaires et mieux rémunérées, pourraient voir leur retraite se rapprocher de l’égalité. L’évolution des métiers, l’augmentation du taux d’activité et un meilleur accès aux emplois à temps plein sont essentiels pour transformer cette situation sur le long terme.

Un enjeu de société

En 2023, l’écart femmes-hommes en pension de droit direct reste à 38 %, 25 % après réversion. La baisse est lente et fragile. Sans réformes structurelles et sans évolution des parcours professionnels, l’effet boule de neige persistera encore longtemps.

Cet écart interroge la société sur la valorisation du travail féminin, les sacrifices familiaux et le rôle de la solidarité nationale. Avec la montée du coût de la vie, il devient une question de dignité et de justice sociale. L’automne 2025 est un rappel : il est urgent d’agir pour garantir aux femmes un revenu de retraite équitable, à la hauteur de leurs contributions tout au long de leur vie.

L’écart de pension persiste et impacte concrètement le quotidien de millions de retraitées. Les légères améliorations ne suffisent pas. Il est temps d’impulser des changements profonds pour offrir aux générations présentes et futures une retraite plus juste et sécurisée.


Faites passer le mot en partageant !