Réforme des retraites à l’arrêt : êtes-vous concerné selon votre année de naissance ?

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La nouvelle est tombée discrètement, mais elle change la donne pour des centaines de milliers de Français. La réforme des retraites de 2023 ne s’appliquera pas exactement comme prévu pour tout le monde. Une suspension partielle vient d’être actée dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2026. Résultat : certains assurés pourront partir un peu plus tôt à la retraite. Mais pas tous. Alors, êtes-vous dans les clous ?

Pourquoi le gouvernement a levé le pied

Adopté le 9 décembre à l’Assemblée nationale, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 introduit une pause ciblée dans la réforme des retraites. L’idée n’est pas de revenir en arrière, mais de ralentir le calendrier pour certaines générations jugées particulièrement pénalisées. Cette décision concerne directement les personnes nées entre 1964 et 1968, soit environ 700 000 assurés.

Le gouvernement parle d’un ajustement temporaire. Officiellement, il s’agit de redonner un peu de marge à ceux qui ont vu l’âge légal reculer très rapidement. En coulisses, cette mesure vise aussi à apaiser les tensions sociales toujours vives autour des retraites. L’État estime le coût de cette pause à 2,2 milliards d’euros d’ici 2027.

Nés en 1964 : un départ légèrement avancé

Pour les assurés nés en 1964, le changement est réel mais mesuré. Jusqu’ici, le départ à la retraite était fixé à 63 ans avec 171 trimestres requis. Avec la suspension partielle, l’âge légal passe à 62 ans et 9 mois, et le nombre de trimestres tombe à 170.

  • Âge de départ abaissé de 3 mois ;
  • Durée de cotisation réduite d’un trimestre ;

Un petit gain, mais qui peut faire la différence pour ceux proches de la sortie.

Début 1965 : le vrai coup de pouce

Les personnes nées entre janvier et mars 1965 sont parmi les grandes gagnantes de cette suspension. Avant, elles devaient attendre 63 ans et 3 mois, avec 172 trimestres. Désormais, elles pourront partir à 62 ans et 9 mois avec seulement 170 trimestres.

  • 2 trimestres gagnés sur l’âge ;
  • 2 trimestres gagnés sur la durée ;

Pour cette génération, l’effet est nettement plus visible sur le calendrier de départ.

De 1965 à 1968 : un calendrier moins brutal

Pour les personnes nées entre avril 1965 et décembre 1968, la réforme reste en place, mais elle avance plus lentement que prévu. L’âge légal continue de reculer, mais par paliers plus doux.

  • 1965 : départ à 63 ans ;
  • 1966 : départ à 63 ans et 3 mois ;
  • 1967 : départ à 63 ans et 6 mois ;
  • 1968 : départ à 63 ans et 9 mois ;

Le nombre de trimestres requis reste fixé à 171 ou 172 selon l’année de naissance. Le gain est d’un trimestre par rapport au calendrier initial de la réforme.

Carrières longues et métiers pénibles aussi concernés

Bonne nouvelle également pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou exercent un métier reconnu comme pénible. Les assurés entrés dans la vie active avant 20 ans, ainsi que certaines professions comme les aides-soignants ou les policiers, bénéficieront eux aussi d’un trimestre de gagné.

Attention toutefois : cette mesure ne s’appliquera qu’à partir du 1er septembre 2026. Les caisses de retraite doivent d’abord adapter leurs outils de calcul.

Nés après 1968 : aucun changement

Si vous êtes né en 1969 ou après, cette suspension ne vous concerne pas. La réforme des retraites s’applique pleinement. L’âge légal reste fixé à 64 ans, avec 172 trimestres nécessaires pour un départ à taux plein. Aucun aménagement n’est prévu à ce stade pour ces générations.

Des outils pour y voir plus clair

Pour éviter toute confusion, des simulateurs officiels seront mis en ligne d’ici mars 2026. Ils permettront de calculer précisément votre âge de départ et votre future pension, en tenant compte de votre carrière, de vos enfants ou d’un éventuel départ anticipé.

En résumé, cette suspension partielle ne remet pas en cause la réforme, mais elle en adoucit les effets pour certaines générations. Un répit bienvenu pour ceux qui se sentaient coincés entre deux calendriers, et un rappel que, sur le sujet sensible des retraites, rien n’est jamais totalement figé.


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