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En 2026, de nombreux retraités français regardent sérieusement vers l’étranger pour alléger leur fiscalité. Entre hausse de la CSG, inflation persistante et niveau de pouvoir d’achat en berne, certains pays se retrouvent soudain dans la ligne de mire. Grèce, Maroc et Italie proposent des dispositifs séduisants, mais chaque avantage s’accompagne de règles précises. Avant de s’envoler vers un nouveau quotidien, il est essentiel de comprendre les conditions, les limites et les risques liés à un départ.
Pourquoi de plus en plus de retraités envisagent l’expatriation ?
Le contexte n’est pas nouveau, mais il s’accentue. La hausse progressive de la CSG fait perdre plusieurs dizaines d’euros par mois aux pensions modestes, tandis que l’inflation allonge la liste des dépenses essentielles. Pour certains retraités, l’équation devient simple : trouver un pays où le coût de la vie est plus doux et où les impôts sont moins agressifs, tout en conservant un cadre agréable. Une réalité qui motive un départ réfléchi, mais plus fréquent qu’on ne le pense.
Grèce, Maroc, Italie : trois destinations très convoitées en 2026
En 2026, trois pays ressortent clairement grâce à des régimes fiscaux attractifs. Depuis plusieurs années, la Grèce attire les retraités européens grâce à un taux d’imposition unique sur la pension étrangère, fixé à 7 % pendant quinze ans. Cette règle séduit par sa simplicité, mais exige de s’installer réellement sur place et d’y résider suffisamment longtemps.
Au Maroc, c’est l’abattement important combiné à une réduction spécifique qui fait pencher la balance. Le pays peut ramener l’impôt effectif à des niveaux très bas si la pension est convertie et transférée selon les règles locales. Toutefois, certains retraités ignorent qu’un transfert en dirhams non convertibles limite ensuite les retours ou les mouvements de fonds. Comme le rappelle l’avocat Georges David Benayoun, « une fois le change effectué, il est très difficile de revenir en arrière ».
L’Italie, elle, propose également un taux à 7 %, mais seulement pendant neuf ans et uniquement dans les petites communes du Sud. Une opportunité réelle, mais exigeante, qui a déjà provoqué des redressements rétroactifs pour les retraités n’ayant pas respecté toutes les règles locales. Une sénatrice française a même alerté sur des saisies bancaires concernant plusieurs milliers de Français installés sur place : un signal à ne pas prendre à la légère.
Résidence fiscale : l’erreur qui peut coûter très cher
Pour profiter pleinement d’un régime fiscal, il faut d’abord devenir résident du pays choisi. Cela implique d’y vivre réellement et pas seulement d’y posséder une adresse. Les conventions fiscales évitent normalement la double imposition, mais certaines pensions publiques restent taxées en France. De plus, des prélèvements sociaux comme la Cotam peuvent continuer à s’appliquer.
Certains retraités prennent l’avion un peu vite. Comme le rappelle le fiscaliste Nicolas Rozenbaum, « les gens commettent souvent une erreur lorsqu’ils s’expatrient dans un pays n’ayant pas de convention avec la France ». Dans ce cas, les autorités françaises peuvent considérer que la pension reste imposable en France, ce qui provoque une double fiscalisation : un piège fréquent, surtout en cas d’absence de conseil.
Vivre mieux mais éviter les mauvaises surprises
Avant de choisir un pays, il faut examiner plusieurs critères : le type de revenus, la provenance de la pension (publique ou privée), le niveau de vie souhaité, ainsi que l’accès à la santé. La Grèce promet une fiscalité stable, un coût raisonnable et un climat méditerranéen apprécié. Le Maroc, lui, séduit par les abattements, mais les règles liées à la conversion monétaire doivent être maîtrisées. L’Italie offre un cadre attractif si la pension ne dépend pas de certains régimes français listés dans ses propres textes.
Pour éviter les mauvaises surprises, il est préférable de prendre en compte plusieurs éléments :
- présence réelle dans le pays choisi ;
- logement déclaré et factures locales ;
- compte bancaire sur place ;
- assurance santé adaptée ;
- documents fournis aux caisses de retraite ;
- vérification des règles de succession ;
- conseil fiscal avant tout départ.
Expatriation 2026 : un projet qui demande méthode et préparation
Vivre au soleil tout en payant moins d’impôts fait rêver. Pourtant, cette perspective demande de la prudence. Chaque pays offre des avantages mais impose aussi des obligations : présence minimale, formalités fiscales, respect des délais, déclarations régulières. Un rendez-vous avec un spécialiste permet d’éviter les pièges et d’assurer une transition sereine. En prenant le temps de se renseigner, les retraités peuvent réellement améliorer leur quotidien… sans sacrifier leur tranquillité.

