« On m’avait promis une hausse, j’ai touché moins » : pourquoi la revalorisation des retraites n’a pas profité à tout le monde

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Depuis le début de l’année 2025, un grand nombre de retraités font face à une réalité frustrante : leur pension nette diminue alors que les autorités ont officiellement annoncé une revalorisation des pensions. Ce paradoxe soulève des questions légitimes. Comment est-il possible de recevoir moins alors qu’on vous avait promis une augmentation ? La réponse réside principalement dans la hausse des prélèvements sociaux qui grèvent le montant final perçu. Nous vous expliquons en détails ce mécanisme complexe pour vous aider à mieux comprendre et anticiper ces changements.

Une hausse de la pension… qui s’évapore dans les prélèvements

Officiellement, les pensions ont augmenté en début d’année, mais cette augmentation se heurte à une réalité fiscale lourde. En effet, les prélèvements sociaux, comme la CSG (Contribution Sociale Généralisée), la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale) et la CASA (Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie), ont connu une hausse. Ces charges déduites de la pension brute font que, malgré une augmentation sur le papier, le montant net que vous touchez peut très bien baisser.

Cette situation touche particulièrement les retraités qui ont légèrement dépassé certains seuils fiscaux. Pour eux, le passage à une tranche supérieure de prélèvements entraîne une augmentation des retenues sur leur pension, effaçant ainsi la hausse annoncée. Ce phénomène, bien que déroutant, n’est pas une erreur, mais une conséquence du système fiscal en place.

Le glissement fiscal : quand vos revenus vous font basculer

Le taux des prélèvements sociaux que vous payez en 2025 est calculé en fonction de votre revenu fiscal de référence de 2023. Si vos revenus ont augmenté cette année-là — que ce soit grâce à un loyer, des dividendes ou une rente — vous pouvez passer dans une tranche supérieure de CSG. Ce passage, appelé glissement fiscal, fait que vous êtes soumis à un taux plus élevé, ce qui réduit votre pension nette.

Ce mécanisme affecte surtout les foyers aux revenus intermédiaires, souvent sans qu’ils s’en aperçoivent immédiatement. En clair, même si votre pension brute progresse, la hausse des prélèvements peut vous faire perdre de l’argent sur le net perçu, compliquant la gestion de votre budget.

Des seuils de prélèvements revus à la hausse en 2025

Chaque année, les seuils qui déterminent les tranches de CSG sont ajustés en fonction de l’inflation. Pour 2025, cette hausse est de 4,8 %. Ainsi, un retraité qui auparavant était exonéré peut désormais être soumis à la CSG, voire à un taux intermédiaire. À ces taux s’ajoutent 0,5 % pour la CRDS et 0,3 % pour la CASA, ce qui peut porter le total des prélèvements sociaux à 9,1 %.

Si votre pension de base augmente de 2,2 % mais que vous passez dans une tranche supérieure de prélèvements, votre pension nette peut baisser immédiatement, même si la hausse officielle a été appliquée.

Comment ce double effet se traduit dans la réalité ?

Imaginons un couple de retraités qui n’étaient pas imposables à la CSG. Leur revenu fiscal de référence 2023 dépasse désormais 20 000 €, ce qui les place dans une nouvelle tranche où la CSG est à 4,3 %. Leur pension de base, elle, a augmenté seulement de 2,2 %. Au final, ce couple voit son revenu net baisser d’environ 2 %.

Le même phénomène touche aussi la pension complémentaire, revalorisée de 1,6 %, mais elle subit également ces prélèvements accrus. Ce cas est loin d’être isolé : des dizaines de milliers de foyers modestes et moyens sont concernés par cette baisse paradoxale.

Quels sont les taux qui s’appliquent à vous ?

En 2025, quatre taux de CSG coexistent selon votre situation :

  • 0 % : exonération totale ;
  • 3,8 % : taux réduit ;
  • 6,6 % : taux médian ;
  • 8,3 % : taux plein.

À ces taux s’ajoutent 0,5 % pour la CRDS et 0,3 % pour la CASA. Votre taux dépend de votre revenu fiscal de référence 2023 et du nombre de parts fiscales dans votre foyer. Un petit dépassement de seuil vous fait automatiquement basculer dans une tranche supérieure, ce qui modifie votre pension nette, souvent sans que vous l’ayez anticipé.

Que faire pour ne pas être pris au dépourvu ?

La première étape est de consulter régulièrement vos relevés de pension sur vos espaces personnels en ligne (Assurance Retraite, Agirc-Arrco, etc.). Comparez les montants perçus entre décembre 2024 et février 2025, et regardez si vos taux de prélèvements ont changé.

Si vous remarquez une baisse malgré la hausse annoncée, c’est probablement liée à une hausse des prélèvements sociaux due à votre revenu fiscal 2023. Dans ce cas, n’hésitez pas à contacter votre caisse de retraite ou un conseiller fiscal pour mieux comprendre votre situation.

Anticiper ces évolutions est important pour ajuster votre budget et éviter les mauvaises surprises les années suivantes. Mieux vaut être préparé pour gérer ces effets fiscaux qui peuvent sembler injustes mais qui font partie du système actuel.

En somme, la baisse de votre retraite nette, malgré une augmentation officielle, est avant tout la conséquence d’un jeu complexe entre hausse des pensions brutes et des prélèvements sociaux. Comprendre ce mécanisme vous permettra de mieux gérer votre budget et d’aborder l’avenir avec plus de sérénité.


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