Afficher les titres Masquer les titres
Le gouvernement prépare une réforme fiscale qui ne va pas plaire à tout le monde. Les retraités, déjà nombreux à scruter leur feuille d’impôt, risquent de voir leur note grimper dès l’an prochain. Un avantage fiscal, dont bénéficiaient jusqu’ici tous les pensionnés, pourrait être purement et simplement supprimé. À la clé : une hausse de l’impôt sur le revenu pour ceux dont la pension dépasse un certain niveau.
Un abattement de 10 % bientôt rayé des impôts ?
Depuis des années, les retraités profitent automatiquement d’un abattement de 10 % sur leurs pensions déclarées. Il s’applique à toutes les formes de retraite : principale, réversion, invalidité ou pension alimentaire. Grâce à ce mécanisme, une partie du revenu échappe à l’impôt, avec un plafond fixé à 4 399 euros par foyer.
Pour donner un exemple clair : un couple de retraités déclarant 43 000 euros par an ne sera imposé que sur 38 700 euros. Résultat, leur impôt sur le revenu est allégé de 645 euros. Un vrai coup de pouce pour de nombreux ménages, notamment les plus modestes.
Une réforme qui changerait la donne
Mais cet avantage fiscal est aujourd’hui dans le viseur. L’exécutif souhaite remplacer l’abattement de 10 % par une simple déduction forfaitaire de 2 000 euros par foyer. Cela paraît peu, mais l’impact est bien réel pour les retraités aux pensions moyennes ou élevées.
Reprenons notre couple avec 43 000 euros de pension annuelle. Avec la nouvelle formule, ils ne seront plus imposés sur 38 700 euros, mais sur 41 000 euros. Leur impôt passera de 2 387 euros à 2 732 euros. Soit une augmentation de 345 euros. Un montant non négligeable pour des foyers parfois déjà fragilisés par l’inflation.
Les pensions les plus élevées particulièrement touchées
Plus la pension est importante, plus la hausse sera marquée. Ce sont donc les retraités les plus aisés qui verront leur impôt augmenter le plus fortement. En effet, avec un abattement à 10 %, un revenu élevé permettait d’économiser jusqu’à 4 399 euros. Avec un plafond fixé à 2 000 euros, le manque à gagner fiscal est plus que doublé pour certains contribuables.
Cette mesure s’inscrit dans un contexte de rigueur budgétaire. Le gouvernement cherche des marges de manœuvre, et les retraités sont une cible facile, souvent considérés à tort comme une catégorie protégée.
Certains retraités resteront épargnés
Heureusement, tous les retraités ne seront pas logés à la même enseigne. Ceux dont le revenu reste inférieur au seuil d’imposition n’auront rien à payer, même avec la nouvelle règle. Aujourd’hui, une personne seule commence à payer l’impôt au-delà de 17 436 euros de revenu annuel.
Si la déduction de 2 000 euros est adoptée, ce seuil grimpera à environ 19 500 euros. Cela équivaut à une pension mensuelle de 1 650 euros nets. Autrement dit, les retraités vivant uniquement avec une petite pension continueront d’être exonérés. Ce sont les autres, ceux situés juste au-dessus de la limite, qui verront leur impôt grimper.
Une économie budgétaire, mais à quel prix ?
Pour l’État, la suppression de cet abattement permettrait d’économiser plusieurs milliards d’euros par an. Mais pour de nombreux retraités, cette réforme représenterait un effort financier de plus. Et ce, dans un contexte où l’électricité, l’alimentation, les assurances ou encore les frais de santé pèsent déjà lourd dans le budget des seniors.
Le sujet risque de faire débat dans les prochains mois. Entre volonté de simplification fiscale et quête d’équité, le gouvernement devra convaincre qu’il ne pénalise pas une génération déjà mise à contribution sur d’autres fronts.
En attendant, les retraités concernés ont tout intérêt à suivre de près l’évolution du projet et à anticiper l’impact éventuel sur leur impôt 2026. Un petit calcul préalable peut éviter une mauvaise surprise l’an prochain.
Pour beaucoup, ce changement fiscal pourrait paraître minime sur le papier. Mais une fois appliqué, c’est bien dans le portefeuille que la différence se fera sentir. Prudence donc, car les règles du jeu risquent bientôt de changer.