Mauvaise nouvelle pour certains retraités : la CSG pourrait grimper à 9,2 %

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Un changement de taille se profile pour les retraités aux revenus les plus élevés : leur taux de CSG (contribution sociale généralisée) pourrait bien atteindre 9,2 %, soit le même niveau que celui des actifs. Une mesure qui, si elle est confirmée, pèsera directement sur leurs pensions. Entre hausse des prix et revalorisations trop timides, cette nouvelle ponction ne passe pas inaperçue. Qui est concerné ? Combien cela représente chaque mois ? Et peut-on l’éviter ? On fait le point sans détour.

Une hausse pour redresser les comptes publics

Cette augmentation s’inscrit dans un projet d’accord en cours de discussion entre les syndicats et le patronat, dans le cadre des négociations autour du financement des retraites. En ligne de mire : un trou budgétaire estimé à 6,5 milliards d’euros d’ici à 2030. Pour y faire face, le gouvernement envisage de mettre à contribution certains retraités via une hausse de leur CSG.

Le texte prévoit un passage du taux maximum de 8,3 % à 9,2 % pour les pensions les plus élevées. Le taux intermédiaire grimperait aussi, de 6,6 % à 7,5 %. Ce serait une première : aligner la contribution des retraités sur celle des actifs. Pour ses défenseurs, c’est une manière d’instaurer davantage d’équité entre les générations.

Qui serait touché par cette hausse ?

Pas de panique pour tous les retraités : seuls les 50 % les plus aisés sont visés. Concrètement, cela concerne ceux qui perçoivent des pensions dites « confortables ». Si vous êtes dans cette tranche supérieure, vous risquez de voir votre taux de CSG augmenter.

Les retraités aux revenus modestes, eux, ne sont pas concernés. Ceux qui sont exonérés ou qui bénéficient déjà d’un taux réduit conserveront leur régime actuel. Mais pour de nombreux ménages proches des seuils, l’inquiétude grandit. Le manque de clarté sur les montants exacts génère beaucoup d’incertitudes.

Des pensions amputées chaque mois

Cette hausse de 0,9 point peut paraître minime, mais elle représente une perte non négligeable. Pour un retraité qui touche 2 000 euros bruts par mois, cela équivaudrait à environ 18 euros en moins tous les mois. Sur une année, cela dépasse les 200 euros. Dans un contexte de pouvoir d’achat déjà fragilisé, la pilule passe mal.

« Ne vous fiez pas à votre pension brute : c’est le revenu fiscal global qui détermine votre taux de CSG », rappelle un conseiller fiscal. En clair, des revenus annexes comme des loyers perçus peuvent suffire à vous faire basculer dans la mauvaise catégorie.

Pire encore, cette hausse pourrait s’accompagner d’une mesure encore plus pénalisante : la sous-indexation des pensions. Cela signifie que les revalorisations annuelles ne suivraient plus complètement l’inflation. En 2026, elles pourraient être inférieures de 0,8 point, puis de 0,4 point jusqu’en 2030. En additionnant les deux effets, la perte de revenus devient importante.

Un geste en contrepartie, mais insuffisant

Pour alléger un peu la note, le texte prévoit la suppression de la cotisation d’assurance maladie de 1 % sur les pensions complémentaires. Cela permettrait aux anciens salariés du privé de récupérer environ 900 millions d’euros à l’échelle nationale. Mais pour la plupart, ce gain ne compensera pas totalement la perte due à la hausse de la CSG et aux revalorisations en berne.

Ce qui devait être un ajustement technique ressemble de plus en plus à une ponction réelle sur le budget de nombreux foyers retraités.

Peut-on limiter les dégâts ?

À court terme, il n’existe pas de solution miracle pour échapper à cette hausse si vous êtes concerné. Mais quelques astuces peuvent vous permettre de rester sous les seuils fatidiques. Par exemple :

  • Optimiser vos revenus déclarés ;
  • Réduire votre revenu fiscal de référence avec certaines dépenses déductibles ;
  • Éviter certains placements trop visibles fiscalement.

Autre point essentiel : pensez à mettre à jour votre situation auprès des impôts. De nombreux retraités continuent de payer un taux élevé sans savoir qu’ils pourraient bénéficier d’un taux réduit ou d’une exonération, simplement parce que leur situation a changé.

Enfin, si vous frôlez les seuils de déclenchement, un petit ajustement peut suffire à rester dans une catégorie plus avantageuse. Renseignez-vous ou faites-vous accompagner.

Ce qu’il faut retenir

Une hausse de la CSG à 9,2 % pour certains retraités est sur la table, et elle pourrait bientôt devenir réalité. Même si elle ne concerne que les plus hauts revenus, ses effets ne sont pas anodins : baisse nette des pensions, perte de pouvoir d’achat et inquiétudes sur les années à venir. Avec la sous-indexation des pensions en parallèle, le contexte devient tendu pour les retraités concernés.

Alors que le débat se poursuit, une chose est claire : mieux vaut rester informé, anticiper, et revoir sa situation fiscale dès maintenant pour limiter l’impact de cette réforme en préparation.


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