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Les retraités vont-ils devoir passer à la caisse en 2026 ? Si rien n’est encore gravé dans le marbre, plusieurs signaux pointent vers une hausse probable de la contribution sociale généralisée (CSG), cet impôt mensuel qui grignote les pensions. Et les chiffres font déjà grincer des dents : plus de 5 millions de Français seraient concernés par cette future ponction.
Une hausse de la CSG dans les tuyaux
Pour l’instant, il ne s’agit que d’un projet. Mais selon des sources concordantes relayées par Les Échos et La Tribune Dimanche, l’idée d’une hausse de la CSG à partir du 1er janvier 2026 circule activement dans les hautes sphères de Bercy. Si la mesure était votée à l’automne, elle frapperait une large part des retraités, en particulier ceux aux revenus les plus confortables.
Actuellement, la CSG est prélevée à trois taux différents selon les ressources :
- 3,8 % pour les pensions les plus modestes ;
- 6,6 % pour les pensions moyennes ;
- 8,3 % pour les pensions les plus élevées.
Le gouvernement envisagerait d’aligner le taux supérieur sur celui des actifs, soit 9,2 %. Une hausse qui pourrait paraître minime sur le papier, mais qui aura un impact réel sur le budget des concernés.
Quels retraités seraient touchés ?
Ce sont essentiellement les retraités percevant environ 2 500 euros nets par mois qui basculeraient vers ce nouveau taux. Cela équivaut à peu près à 2 750 euros bruts, montant sur lequel est directement prélevée la CSG. Et selon les chiffres de l’administration fiscale, ce seuil concerne pas moins de 5,5 millions de personnes.
Le projet ne vise donc pas l’ensemble des retraités, mais une grande partie d’entre eux, notamment les anciens cadres, fonctionnaires ou salariés du privé ayant perçu des salaires confortables durant leur carrière.
Des exemples concrets de ce que ça coûterait
Pour un retraité gagnant 2 750 euros bruts par mois, la CSG actuelle à 8,3 % représente déjà environ 2739 euros par an. Si le taux passe à 9,2 %, ce serait 3036 euros, soit 297 euros de plus par an.
Dans le cas d’un couple avec 4 000 euros nets de pension (environ 4 500 euros bruts), cela représenterait un surcoût de 486 euros par an. Une somme non négligeable pour des foyers qui doivent souvent jongler avec d’autres charges : santé, aides aux enfants ou petits-enfants, logement, etc.
Un projet qui ne rencontre pas de forte résistance
Fait étonnant : cette hausse potentielle ne soulève pas, pour l’instant, de fronde majeure. Le Medef et la CPME la soutiennent, et du côté des syndicats comme la CGT ou la CFDT, aucune opposition ferme n’a été formulée. Même le gouvernement semble prêt à passer à l’action.
Mais tout n’est pas encore joué. Il faudra que les députés et sénateurs valident la mesure dans le cadre du projet de loi de finances. Et si la pression monte dans l’opinion publique, la réforme pourrait être repoussée ou allégée.
Une réforme pour combler les trous dans les caisses
Pourquoi cette hausse maintenant ? Tout simplement parce que les dépenses sociales explosent. Entre le vieillissement de la population, la hausse des dépenses de santé et les défis du financement des retraites, l’État cherche à élargir l’assiette de l’impôt. Et les retraités les plus aisés représentent une cible de choix.
Le gouvernement justifie cette mesure par une volonté d’équité fiscale, en alignant la CSG des retraités sur celle des actifs. Une manière aussi, selon certains, de préparer les esprits à d’autres ajustements à venir.
Ce qu’il faut retenir
Rien n’est encore officiel, mais les discussions avancent vite. Si rien ne change d’ici l’automne, la hausse de la CSG pourrait être appliquée dès le 1er janvier 2026. Et ce sont plusieurs millions de retraités qui devront alors composer avec un budget revu à la baisse.
En attendant, les intéressés ont tout intérêt à rester attentifs aux annonces politiques. Car si le projet est validé, la prochaine déclaration d’impôts ne passera pas inaperçue.