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Chaque mois, de nombreux retraités découvrent que leur pension est inférieure à ce qu’ils devraient percevoir. Et pour cause : contrairement à ce que l’on imagine, la retraite n’est pas versée automatiquement. Il faut impérativement faire une demande auprès de toutes les caisses où l’on a cotisé. Ce détail, souvent négligé, entraîne des pertes financières importantes. Selon la Cour des comptes, le non-recours aux droits est un problème majeur, surtout à l’heure où le pouvoir d’achat est sous pression. Pour certains, la perte peut atteindre jusqu’à 180 euros par mois, ce qui représente un impact réel sur le budget.
Pourquoi autant de retraités voient leur pension réduite
En France, environ un million de retraités touchent une pension incomplète ou non réclamée. Cette situation ne se limite pas à une simple négligence. Le système français est complexe, avec plusieurs caisses selon les professions et les secteurs d’activité. Un changement d’employeur, notamment lorsqu’il implique un autre régime, peut compliquer la demande de droits. Un nouveau retraité sur dix oublie ainsi de signaler certaines périodes travaillées auprès d’anciens employeurs. Sur l’ensemble de la carrière, le manque à gagner peut atteindre plusieurs milliers d’euros.
Quels montants sont concernés ?
D’après l’Union retraite, les pertes liées à un oubli varient généralement entre 40 et 180 euros par mois. Rapporté sur vingt ans de retraite, le préjudice est considérable et difficile à récupérer sans démarches spécifiques. En 2023, 13 millions d’euros ont tout de même été récupérés par des retraités grâce à la régularisation de droits oubliés. Cependant, les ajustements budgétaires récents rendent ces démarches encore plus cruciales pour ne pas perdre des revenus indispensables.
Comment expliquer cet oubli fréquent ?
La complexité du système, avec ses multiples régimes, rend la procédure ardue. Multiplier les employeurs au cours d’une carrière favorise l’oubli de certaines caisses ou la sous-estimation de périodes validées ailleurs. Ce problème touche autant les nouveaux retraités que ceux déjà pensionnés depuis plusieurs années. Les dispositifs d’épargne retraite, comme le PER, PERCO ou les contrats Madelin, ajoutent également à la confusion : ne pas réclamer ces droits conduit à une perte durable et souvent injustifiée.
Les oublis les plus fréquents
Il est courant d’oublier des emplois anciens, notamment ceux datant de plusieurs décennies, les contrats courts, emplois saisonniers ou petits boulots. Même quelques semaines de travail peuvent générer des droits supplémentaires auprès de certains organismes, qui ne sont pas toujours pris en compte :
- Petits emplois étudiants ou en début de carrière ;
- Périodes de travail intérimaire ou saisonnier ;
- Cumul d’emplois à temps partiel chez différents employeurs ;
- Missions de courte durée dans le secteur public ou parapublic ;
- Années chez un employeur affilié à un régime spécial ou complémentaire ;
En dehors des cotisations obligatoires, les dispositifs complémentaires d’épargne retraite restent méconnus au moment de la liquidation. Chaque somme non réclamée peut être définitivement perdue si elle n’est pas activement recherchée. Le cumul franco-suisse, par exemple, présente des spécificités qui nécessitent une attention particulière pour éviter des pertes sur les pensions transfrontalières.
Comment sécuriser ses droits avant la retraite
Préparer son dossier plusieurs mois avant le départ est le meilleur moyen d’éviter toute perte de pension. Il est crucial d’identifier chaque période travaillée et de ne négliger aucun ancien employeur, même ancien. Quelques gestes simples permettent de sécuriser ses droits :
- Consulter régulièrement son relevé de carrière personnel ;
- Vérifier que tous les employeurs et années y figurent ;
- Contacter la caisse concernée si certaines périodes manquent ;
- Ne jamais supposer que tout a été enregistré automatiquement ;
- Faire valider toute activité indépendante ou assimilée ;
Pour l’épargne retraite, il est important de recenser tous les plans collectifs (PERCO), dispositifs individuels ou produits facultatifs ouverts au cours de la carrière. En cas de doute sur des trimestres ou droits acquis dans différents régimes, contacter chaque organisme est indispensable. Ignorer cette étape expose à un risque certain de perte sur l’ensemble de la retraite.
Avec un suivi rigoureux et une anticipation des démarches, il est possible de récupérer des centaines d’euros par mois et de garantir une pension complète. Une organisation simple et méthodique permet aux retraités de sécuriser leur avenir financier et de profiter sereinement de leurs années de retraite.

