« Je ne savais même pas que j’y avais droit » : cette retraite complémentaire que personne ne réclame

6 juin 2025

Ils sont des centaines de milliers à ne pas toucher une partie de leur retraite, simplement parce qu’ils ne savent pas qu’ils y ont droit. Pourtant, il suffit d’une démarche en ligne pour récupérer jusqu’à 810 euros par an. Et ce sont souvent ceux qui en ont le plus besoin qui passent à côté. Une erreur coûteuse… mais évitable !

Des droits à la retraite complémentaire jamais réclamés

Un rapport publié par la Caisse des dépôts en mars dernier a révélé une situation alarmante : plus d’un retraité sur quatre n’a jamais réclamé sa pension complémentaire auprès de l’Ircantec. Ce régime concerne tous les agents non titulaires de la fonction publique : vacataires, contractuels, ou encore auxiliaires.

Résultat : 437 000 personnes nées entre 1949 et 1954 sont passées à côté de leurs droits. En pourcentage, cela représente 27,5 % des affiliés. Et pour certains, ce manque à gagner peut monter jusqu’à 810 euros par an.

Des montants oubliés qui peuvent peser lourd

Le montant de la pension non réclamée varie selon la durée de cotisation :

  • Pour une période moyenne de cinq ans : environ 230 euros bruts par an ;
  • Pour une carrière plus longue (jusqu’à 40 ans) : jusqu’à 810 euros bruts par an, soit près de 70 euros par mois.

Des sommes qui, bien que modestes, peuvent faire une vraie différence pour des retraités au budget souvent serré.

Pourquoi autant d’oubliés ?

Les raisons de cet oubli sont multiples. Ronan Mahieu, directeur des études à la Caisse des dépôts, explique que les « courtes périodes de cotisation » sont souvent la cause. En clair, de nombreux ex-agents ont simplement oublié qu’ils avaient cotisé à ce régime, surtout s’ils ont ensuite intégré d’autres régimes comme l’Agirc-Arrco dans le privé ou la CNRACL pour les fonctionnaires titulaires.

Autre cas fréquent : les anciens travailleurs étrangers, rentrés dans leur pays d’origine, qui ignorent totalement qu’ils peuvent encore faire valoir leurs droits à la retraite en France.

Le rapport note aussi que le taux d’oubli est particulièrement élevé chez les personnes ayant cotisé avant 30 ans, ou ayant eu une activité courte et irrégulière.

Des solutions simples pour récupérer ses droits

Heureusement, des mesures ont été mises en place pour aider ces oubliés. Depuis 2019, il est possible de faire une demande unique de retraite en ligne pour l’ensemble des régimes, Ircantec compris. Une seule démarche suffit pour débloquer toutes ses pensions, sans avoir à contacter chaque caisse séparément.

Entre 2022 et 2024, plus de 70 000 courriers de rappel ont été envoyés aux personnes concernées, notamment celles nées entre 1945 et 1948. L’opération a porté ses fruits : 25,7 % des destinataires ont enfin enclenché la procédure. Résultat, le taux de non-recours a légèrement baissé, passant de 42 % à 39 %.

Mais le chemin reste long pour atteindre tous les bénéficiaires.

Ne laissez pas votre argent dormir !

Si vous avez travaillé dans la fonction publique sans être fonctionnaire, même brièvement, il est urgent de vérifier si vous avez cotisé à l’Ircantec. Quelques clics peuvent suffire pour débloquer une somme que vous pensiez perdue… et qui vous revient de droit.

Un petit coup d’œil sur votre relevé de carrière ou sur le site info-retraite.fr peut suffire à vous éclairer.

L’administration a encore des progrès à faire pour mieux informer les anciens cotisants. Mais en attendant, la balle est dans votre camp.

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Miora Raveloarison

Diplômée de l'Université Catholique de Madagascar, Miora met depuis 10 ans sa passion pour l’écriture au service du web. En tant que journaliste expérimentée, elle sait transformer des idées en contenus captivants et pertinents, adaptés aux attentes d’un public varié. Sa formation en sciences sociales lui permet d’aborder des sujets complexes avec une perspective humaniste, tout en créant des articles clairs et engageants.