« Je n’ai jamais travaillé à cause de mon handicap » : voici combien je touche aujourd’hui à la retraite

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Lorsqu’un handicap empêche toute activité professionnelle, la question de la retraite devient une vraie source d’angoisse. Beaucoup se demandent ce qu’ils toucheront une fois l’âge venu, surtout sans avoir jamais cotisé. En France, le système prévoit des aides spécifiques pour celles et ceux qui, pour des raisons de santé, n’ont jamais pu exercer un métier. Ces soutiens permettent d’éviter de sombrer dans la précarité une fois arrivé à l’âge de la retraite.

Un système basé sur la solidarité

En l’absence de carrière professionnelle, pas de droits classiques à la retraite. Mais cela ne signifie pas l’absence totale de revenus. Le handicap ouvre droit à des dispositifs particuliers. Plutôt que des pensions basées sur les cotisations, ce sont des aides sociales qui prennent le relais. Ces aides reposent sur deux critères essentiels : le niveau de handicap et les ressources du foyer.

Pas de trimestres ? Pas de problème avec l’AAH

Avant d’atteindre l’âge légal de départ à la retraite, c’est l’allocation aux adultes handicapés (AAH) qui permet de vivre. Cette aide est versée chaque mois sous conditions, principalement si le taux d’incapacité est d’au moins 80 %, ou si une restriction durable à l’emploi a été reconnue. En 2025, son montant maximum atteint 1 033,32 euros par mois pour une personne seule.

Mais attention : ce montant varie selon les revenus du bénéficiaire et ceux de son foyer. Si vous êtes en couple, les plafonds ne sont pas les mêmes. Des ressources comme une rente, une pension ou même une aide alimentaire peuvent faire baisser le montant perçu. Il faut aussi avoir plus de 20 ans (ou 16 ans si vous n’êtes plus à charge) et résider de façon stable en France.

Et après ? Place à l’Aspa dès 62 ans

Une fois l’âge légal atteint – entre 62 et 65 ans selon votre situation –, l’AAH s’arrête. Elle est alors remplacée par une autre aide : l’allocation de solidarité aux personnes âgées, ou Aspa. Elle s’adresse à ceux qui n’ont pas ou peu travaillé, et donc peu ou pas cotisé.

En 2025, l’Aspa peut atteindre jusqu’à 1 034,28 euros mensuels pour une personne seule. Comme pour l’AAH, ce montant dépend des ressources perçues (loyers, autres aides, pensions, etc.). L’administration vérifie chaque euro reçu pour évaluer votre droit exact.

Une aide possible en cas de grande dépendance

Dans certains cas où la perte d’autonomie est très importante, il est possible de recevoir une majoration pour tierce personne. Cette aide vise ceux qui ont besoin d’une assistance constante pour vivre au quotidien : se laver, s’habiller, manger, se déplacer.

Si le dossier est accepté, le montant total mensuel peut grimper jusqu’à 2 348,69 euros en 2025. Bien sûr, cette majoration n’est pas automatique. Elle nécessite une évaluation médicale poussée et des justificatifs prouvant la nécessité d’une aide humaine permanente.

Trois étapes financières dans la vie d’un adulte handicapé

En résumé, si vous n’avez jamais pu travailler à cause d’un handicap, voici les aides que vous pouvez espérer recevoir :

  • Avant 62 ans : l’AAH, jusqu’à 1 033,32 euros par mois ;
  • À partir de 62 ou 65 ans : l’Aspa, avec un plafond proche de 1 034,28 euros ;
  • En cas de dépendance lourde : la majoration pour tierce personne, qui peut porter vos revenus jusqu’à 2 350 euros environ.

Chaque aide repose sur des conditions précises : ressources, taux d’incapacité, lieu de résidence, composition du foyer… Il est donc important de bien vous informer et de faire régulièrement le point avec les services sociaux ou votre MDPH pour ne rien laisser passer.

Une retraite différente, mais pas inexistante

Ne jamais avoir travaillé ne signifie pas vivre sans revenus à la retraite. Le système français, même s’il peut sembler complexe, prévoit des filets de sécurité pour les personnes en situation de handicap. Entre l’AAH, l’Aspa, et les majorations possibles, il existe des solutions concrètes pour ne pas se retrouver sans rien à l’âge où l’on devrait pouvoir souffler.

Ce sont des démarches à suivre, parfois des papiers à remplir, mais elles valent le coup pour garantir un minimum vital et vivre dans la dignité, malgré un parcours de vie difficile.


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