Quand on quitte la vie active, on imagine souvent que les impôts vont baisser d’eux-mêmes. Pourtant, pour beaucoup de retraités, la facture fiscale reste lourde. Entre pensions imposables, revenus complémentaires et taxes locales, la surprise est parfois mauvaise. Heureusement, il existe des pistes simples pour alléger sa note fiscale à la retraite. Voici 5 stratégies à connaître absolument.
Ce qui change vraiment au moment de la retraite
Arrêter de travailler, c’est aussi voir évoluer sa fiscalité. D’abord, les salaires disparaissent et sont remplacés par des pensions de retraite, qu’elles soient de base, complémentaires ou issues de produits d’épargne comme le PER. Ces pensions sont imposées comme un revenu, avec un avantage toutefois : un abattement automatique de 10 % sur le montant brut imposable. Contrairement aux salaires, on ne peut pas déduire de frais réels car cet abattement fait office de compensation. Ces revenus sont aussi soumis au prélèvement à la source, comme avant.
Ensuite, la baisse des revenus est souvent marquée. En général, la pension représente entre 50 % et 75 % du dernier salaire perçu. Ce recul a un effet direct sur vos impôts :
Vous pouvez basculer dans une tranche d’imposition plus basse ; vous devenez éligible à certaines exonérations, par exemple sur la CSG, la taxe d’habitation ou la taxe foncière ; vous avez la possibilité d’ajuster votre prélèvement à la source pour éviter de payer trop dès le départ.
Enfin, lors de la déclaration de revenus, il faut bien mentionner que vous ne touchez plus de salaire mais des pensions, en reportant les montants dans les cases spécifiques prévues. Si vous partez en cours d’année, vous devez déclarer à la fois vos salaires et vos pensions. Mettre à jour sa situation fiscale rapidement évite bien des mauvaises surprises.
5 leviers pour réduire ses impôts une fois à la retraite
Même à la retraite, il est possible d’agir pour alléger sa pression fiscale. Voici 5 pistes à explorer :
Fractionner ses retraits d’épargne retraite : au lieu de retirer tout d’un coup votre plan d’épargne retraite (PER), mieux vaut étaler les sorties en capital sur plusieurs années. Cela évite un pic de revenus imposables qui pourrait vous faire grimper dans une tranche plus élevée. Le capital sera taxé au barème progressif, avec les gains soumis à un prélèvement forfaitaire unique à 30 %.
Optimiser ses dons : donner à des associations reconnues d’utilité publique ouvre droit à une réduction d’impôt de 66 % du montant versé, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Pour certains organismes d’aide, cette réduction peut même grimper à 75 % jusqu’à 1000 euros par an. Pensez à bien garder vos reçus pour justifier ces dons.
Investir dans l’immobilier locatif défiscalisé : plusieurs dispositifs permettent de réduire ses impôts tout en générant des revenus complémentaires. Le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) permet de déduire charges et amortissements ; le déficit foncier permet de déduire les travaux de rénovation ; la loi Denormandie offre une réduction d’impôt sur les investissements dans des quartiers anciens à rénover, selon la durée de location (6 à 12 ans). Ces dispositifs peuvent se cumuler pour maximiser les avantages.
Profiter des crédits d’impôt pour les services à domicile : que ce soit pour de l’aide à la personne, du jardinage ou d’autres services, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses engagées, plafonné à 12 000 euros par an pour un couple, 6000 euros pour une personne seule. Mieux encore, ce crédit est remboursable même si vous ne payez pas d’impôt.
Utiliser les niches fiscales : investir dans des PME ou dans des fonds spécifiques comme les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) ou fonds d’investissement de proximité (FIP) donne accès à des réductions d’impôt. Ces options sont particulièrement intéressantes si vous avez des revenus modérés et souhaitez soutenir l’économie locale ou l’innovation.
Réduire ses impôts à la retraite est donc bien possible en s’organisant un peu et en tirant parti des dispositifs existants. Fractionner ses retraits, optimiser ses dons, investir intelligemment, faire jouer les crédits d’impôt ou les niches fiscales : autant de moyens pour alléger votre facture fiscale et profiter pleinement de votre temps libre.
Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à consulter un spécialiste pour vous guider dans vos choix et maximiser vos économies !