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Le couperet est tombé. Une récente circulaire vient entériner la suppression des chèques-vacances pour une partie bien précise de la population : les retraités de la fonction publique. Longtemps repoussée, la mesure est désormais actée, et elle fait grincer bien des dents chez les principaux concernés.
Un dispositif apprécié, désormais réservé aux actifs
Jusqu’à présent, les fonctionnaires retraités pouvaient bénéficier des chèques-vacances, un coup de pouce bienvenu pour alléger le coût des séjours, des hébergements ou encore des transports. Mais à partir du 22 juillet 2025, cette possibilité leur est retirée.
Ce changement avait été annoncé dès 2023 par la DGAFP, mais il avait été suspendu à plusieurs reprises. C’est désormais une réalité : comme l’indique Service-public.fr, « vous pouvez bénéficier des chèques-vacances si vous êtes agent titulaire ou contractuel, en activité ». En d’autres termes, les retraités sont officiellement exclus du dispositif.
Pour le gouvernement, cette décision s’inscrit dans une série de mesures destinées à redresser les comptes publics. L’objectif affiché est de récupérer 40 milliards d’euros, et la fin de certains avantages fait partie des pistes retenues.
Une décision qui suscite l’indignation
La réaction des syndicats ne s’est pas fait attendre. La mesure est jugée injuste, voire mesquine. « C’est une régression sociale et un manque total de reconnaissance envers les agents qui ont servi l’État pendant des décennies », déplore la CGT.
Sur son site, le syndicat a publié une note le 24 juillet rappelant que toutes les organisations syndicales s’opposent fermement à cette suppression. Dans un communiqué commun daté du 15 juillet, elles affirment avoir quitté une séance en signe de protestation. « Les organisations espèrent que leur détermination pour faire respecter les agents publics sera entendue », peut-on y lire.
Malgré cette fronde, le gouvernement semble rester ferme. Le cabinet du ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, a déclaré à Le Monde : « Il s’agit juste de rendre effective une décision prise il y a deux ans, mais qui avait été retoquée par la justice administrative ».
Un dialogue social en panne
La question des droits sociaux des retraités de la fonction publique devient un sujet de tension récurrent. Déjà, en juin dernier, l’annonce de l’annulation d’une circulaire précédente sur ce même sujet avait provoqué un tollé. Pour les syndicats, cette volte-face répétée révèle un manque de vision claire sur la place des retraités dans la politique sociale actuelle.
Plus largement, certains estiment que ce soutien financier symbolique aurait pu être maintenu en faveur de ceux qui disposent souvent de revenus plus modestes, tout en réorientant une partie du dispositif vers les jeunes actifs.
En réaction à cette mesure, les syndicats appellent les retraités à ne pas baisser les bras. Ils les incitent à déposer dès maintenant leurs demandes de chèques-vacances via le site officiel ou par courrier, dans l’espoir de bénéficier du dispositif avant sa disparition définitive.
Un changement de cap assumé
La suppression des chèques-vacances pour les retraités s’inscrit dans une stratégie plus large de recentrage des aides vers les actifs. Mais cette orientation n’est pas sans conséquences sur le climat social. Pour beaucoup de retraités, c’est un nouveau coup dur, qui renforce le sentiment d’abandon.
Le gouvernement, lui, campe sur sa position et assume cette décision au nom de la rigueur budgétaire. D’autres mesures similaires pourraient suivre dans les mois à venir, à mesure que l’État cherche à alléger ses dépenses.
Ce changement ne passe pas inaperçu dans un contexte où les retraités sont de plus en plus nombreux à dénoncer une perte progressive de leurs acquis sociaux. Le débat est loin d’être clos.
Reste à voir si cette suppression des chèques-vacances sera le point de départ d’un véritable bras de fer entre les retraités de la fonction publique et l’administration. Car derrière cette mesure technique se cache une réalité bien plus humaine : celle d’anciens agents publics à qui l’on retire un petit luxe qui avait le goût d’une reconnaissance.

