« Encore plus sexiste et individualiste » : la CGT rejette la réforme des pensions de réversion 2026, et voici la solution préconisée par le Cor pour « harmoniser les règles »

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Alors que la réforme des pensions de réversion de 2026 se prépare, le débat est relancé. Un rapport du Conseil d’orientation des retraites (Cor) met en lumière des écarts importants entre les régimes et propose des pistes pour uniformiser les droits. Ces mesures pourraient avoir un impact direct sur le quotidien de millions de foyers, en particulier sur la manière dont les interruptions de carrière ou les situations familiales sont prises en compte.

La question centrale : comment garantir un niveau de pension équitable pour les conjoints survivants tout en compensant les interruptions de carrière liées aux enfants ou à d’autres obligations familiales ? Le Cor apporte des réponses partielles, mais soulève déjà des inquiétudes chez les syndicats, notamment la CGT.

Des écarts importants entre régimes

Le rapport publié le 20 novembre souligne que les règles varient fortement selon les régimes : privé, fonction publique, régimes spéciaux, indépendants ou agricoles. Certains offrent seulement deux trimestres supplémentaires par enfant ; d’autres jusqu’à huit ; certains permettent même un départ anticipé pour les parents de trois enfants. Cette mosaïque crée des inégalités pour des situations pourtant comparables.

Le Cor recommande d’harmoniser les règles, en tenant compte de l’équilibre financier, mais prévient que toute modification entraînera forcément des gagnants et des perdants. L’objectif principal est de corriger les disparités pour les interruptions de carrière courtes et de mieux compenser les parents, notamment ceux d’au moins trois enfants.

Les pistes proposées pour uniformiser les droits

Le rapport évoque plusieurs options pour rendre les droits familiaux plus équitables :

  • compensation des interruptions courtes de carrière ;
  • trimestres supplémentaires harmonisés pour chaque enfant ;
  • majorations plus uniformes selon le nombre d’enfants ;
  • prise en compte des interruptions liées aux situations particulières, comme les familles monoparentales ou les parents d’enfants en situation de handicap.

Mais pour certains syndicats, ces propositions restent partielles. L’Unsa souligne que le rapport est *utile, mais il laisse des angles morts*, regrettant que certaines situations ne soient pas suffisamment prises en compte.

Pensions de réversion : un enjeu crucial

Autre point majeur : les pensions de réversion. En 2024, elles représentaient 38,7 milliards d’euros et bénéficiaient à près de 90 % à des femmes. Aujourd’hui, les veuves touchent entre 50 et 60 % de la pension du conjoint décédé, mais ces règles ne reflètent plus la diversité des structures familiales, avec l’augmentation des Pacs, unions libres ou familles recomposées.

Le Cor propose plusieurs pistes :

  • ajuster la pension selon les revenus du conjoint survivant, ce qui pourrait réduire les dépenses de 17 % mais mettre certains ménages en difficulté ;
  • assurer le maintien du niveau de vie dans la majorité des cas, tout en réalisant environ 13 % d’économies à long terme ;
  • renforcer les droits individuels, notamment pour les mères, et plafonner les pensions pour les conditionner aux ressources, transformant la réversion en filet de sécurité pour les plus modestes.

La CGT tire la sonnette d’alarme

Pour la CGT, ces mesures soulèvent de fortes inquiétudes. Selon le syndicat, *après avoir imposé la réforme 2023, on voit se dessiner la suivante, encore plus sexiste, encore plus individualiste, portée par des considérations essentiellement financières et non de justice sociale.*

Autrement dit, l’harmonisation proposée pourrait creuser certaines inégalités, même si elle vise à rendre le système plus cohérent. Le défi reste de trouver un équilibre entre efficacité financière et équité sociale, en tenant compte de la diversité des parcours de vie.

Ce que cela signifie pour les Français

En pratique, cette réforme pourrait modifier les pensions actuelles, en particulier pour :

  • les familles nombreuses ;
  • les conjoints survivants avec revenus variables ;
  • les parents ayant interrompu leur carrière pour élever des enfants ou s’occuper de proches.

Les débats vont se poursuivre dans les prochains mois. Les Français concernés devront suivre de près les annonces pour comprendre comment ces ajustements pourraient affecter leur retraite et leurs finances personnelles.

En résumé, le rapport du Cor ouvre le débat et propose des pistes pour une meilleure harmonisation des droits familiaux et des pensions de réversion. Mais entre équilibre financier et justice sociale, le chemin reste semé d’embûches. La vigilance des syndicats et des citoyens sera essentielle pour que les changements envisagés ne pénalisent pas les plus vulnérables.


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