CSG : coup dur pour 5 millions de retraités qui devront payer le taux maximal en 2026

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La nouvelle risque d’agacer bien des retraités. En 2026, des millions d’entre eux verront le taux maximal de CSG s’appliquer sur leurs pensions. La raison ? Le gouvernement a décidé de faire de 2026 une “année blanche”, ce qui gèle la revalorisation de nombreux barèmes fiscaux et sociaux. Résultat : certains retraités vont payer plus d’impôts sans même avoir touché un euro de plus.

Une “année blanche” lourde de conséquences

Le gouvernement souhaite instaurer une année blanche pour 2026. Derrière cette expression, une réalité moins réjouissante : la suspension de la hausse prévue des aides sociales, du barème de l’impôt sur le revenu et de celui de la CSG. En d’autres termes, les seuils de revenus utilisés pour calculer ces prélèvements resteront figés. Ce gel du barème est une mauvaise nouvelle pour les retraités, dont beaucoup risquent de basculer vers des taux plus élevés.

Rappel : qu’est-ce que la CSG ?

La Contribution sociale généralisée (CSG) est un prélèvement obligatoire appliqué sur la plupart des revenus, dont les pensions de retraite. Elle permet de financer la Sécurité sociale et d’autres dépenses publiques. Son montant dépend du revenu fiscal de référence du foyer, ce qui fait qu’elle n’est pas la même pour tout le monde.

Concrètement, plus le taux de CSG est élevé, plus la pension nette versée chaque mois diminue. Une différence parfois importante, surtout pour les retraités modestes. En 2026, c’est le revenu fiscal de référence de 2024 qui servira à déterminer le taux applicable.

Quatre taux, quatre situations différentes

Il existe aujourd’hui quatre niveaux de CSG :

  • un taux d’exonération à 0% ;
  • un taux réduit à 3,8% ;
  • un taux médian à 6,6% ;
  • et un taux normal fixé à 8,3%.

Ces taux dépendent du revenu fiscal de référence (RFR) du retraité. Chaque année, ces seuils sont censés être ajustés selon l’inflation. Or, l’Insee a confirmé que l’inflation en 2024 s’élevait à 2%. En toute logique, le barème de 2026 aurait donc dû être revalorisé de ce même pourcentage.

Le gel du barème va pénaliser des millions de foyers

Mais cette revalorisation ne verra pas le jour. Le gel du barème de la CSG signifie que les seuils resteront les mêmes qu’en 2025. Résultat : des retraités dont les revenus ont légèrement augmenté en 2024 risquent de changer de catégorie et de se retrouver avec un taux plus élevé.

Certains, jusque-là exonérés de CSG, devront désormais la payer. D’autres verront leur taux passer de 3,8% à 6,6% ou même à 8,3%. Selon les dernières données de l’Insee, 5,1 millions de retraités s’acquittent déjà du taux maximal de 8,3%. Ce chiffre pourrait encore grimper en 2026 si la mesure est confirmée.

Des seuils figés malgré l’inflation

Actuellement, les retraités sont exonérés de CSG si leur revenu fiscal de référence ne dépasse pas 12 817 euros par an pour une personne seule, ou 19 660 euros pour un couple. Ces montants concernent aussi les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité pour les personnes âgées (Aspa), de l’allocation veuvage ou encore de l’allocation supplémentaire d’invalidité.

Le taux réduit de 3,8% s’applique pour un RFR inférieur à 16 755 euros pour une personne seule, et 25 702 euros pour un couple. Le taux médian de 6,6% concerne les revenus inférieurs à 26 002 euros (célibataire) et 39 886 euros (couple). Au-delà, le taux normal de 8,3% est retenu. Et comme ces seuils ne bougeront pas, les retraites un peu plus élevées passeront dans la catégorie supérieure.

Ce qu’aurait changé la revalorisation de 2%

Si le barème avait été augmenté comme prévu, les seuils auraient tous légèrement progressé. L’exonération totale aurait été possible jusqu’à 13 073 euros pour une personne seule et 20 054 euros pour un couple. Le taux réduit aurait concerné les foyers jusqu’à 17 089 euros (personne seule) et 26 216 euros (couple). Enfin, le taux médian de 6,6% aurait été applicable jusqu’à 26 523 euros pour une personne seule et 40 683 euros pour un couple.

Mais le gel met un coup d’arrêt à cette évolution, et c’est bien ce qui risque de coûter cher aux retraités les plus modestes. Une petite hausse de revenu, parfois due à la revalorisation des pensions ou d’autres prestations, pourrait suffire à changer de tranche et à faire grimper la facture.

Une hausse différée mais bien réelle

Il faut toutefois rappeler que le passage à un taux supérieur de CSG ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut que le revenu dépasse le seuil pendant deux années consécutives pour que le changement soit effectif. Une mesure qui atténue un peu le choc, mais ne suffira pas à rassurer les retraités concernés.

En attendant une éventuelle révision du dispositif, le gel décidé par le gouvernement reste perçu comme un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des seniors. Beaucoup y voient une forme de hausse déguisée, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte où le coût de la vie reste élevé.

Pour de nombreux retraités, cette décision aura donc un goût amer : celui d’une fiscalité qui grimpe, même quand les revenus ne suivent pas.


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