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- Un gel des pensions envisagé pour économiser 4 milliards
- 134 euros de perdus en moyenne sur l’année
- Des économies pour l’État… aux dépens des retraités
- Un risque fiscal déguisé pour les contribuables
- 8,5 millions de retraités concernés par l’impôt
- Les précédents gels ont laissé des traces
- Une décision encore floue, mais lourde de conséquences
Alors que de nombreux retraités tentent déjà de faire face à une hausse généralisée du coût de la vie, une décision en préparation pourrait leur porter un coup de massue supplémentaire. Le gouvernement envisage de geler la revalorisation des pensions de retraite en 2026, ce qui équivaudrait à une « année blanche » sans aucune hausse, même en cas d’inflation. Une mesure discrète, mais qui pourrait peser lourd dans le quotidien de millions de Français.
Un gel des pensions envisagé pour économiser 4 milliards
Chaque année, les pensions sont censées suivre l’inflation afin de préserver le pouvoir d’achat des retraités. Mais pour 2026, cette règle pourrait être mise entre parenthèses. Le gouvernement souhaiterait bloquer cette revalorisation annuelle, une décision qui permettrait d’économiser 4 milliards d’euros dans le cadre d’un effort budgétaire plus large. En clair, les retraités ne verraient aucune augmentation sur leurs versements mensuels.
Une telle mesure, bien que passée presque inaperçue, serait une première depuis plusieurs années, même si le gel des pensions avait déjà été appliqué en 2014, 2016 et 2018. Les conséquences pour les retraités, elles, sont bien réelles.
134 euros de perdus en moyenne sur l’année
Avec une pension moyenne estimée à 814 euros nets mensuels, le gel se traduirait par un manque à gagner de 11,40 euros par mois, soit environ 134 euros sur l’année. Un montant qui peut paraître modeste à première vue, mais qui pèse lourd pour ceux qui vivent avec peu.
Une retraitée confiait récemment : « Ma pension a baissé au lieu d’augmenter, alors qu’on m’avait promis l’inverse ». Pour les foyers modestes, déjà confrontés à la hausse des prix du logement, de l’énergie ou de l’alimentation, cette perte représente une pression de plus sur un équilibre déjà fragile.
Des économies pour l’État… aux dépens des retraités
Certes, 4 milliards d’euros de dépenses en moins pour l’État, c’est loin d’être négligeable. Mais cette économie se fait sur le dos des 17 millions de retraités français, dont beaucoup peinent à joindre les deux bouts. Ce choix politique relance le débat sur la justice sociale : pourquoi demander aux aînés de faire les frais des efforts budgétaires ?
François Bayrou aurait d’ailleurs évoqué l’objectif de 12 milliards d’économies à réaliser, notamment auprès des retraités, ce qui laisse craindre d’autres mesures similaires à venir. De quoi faire grincer bien des dents dans les mois qui viennent.
Un risque fiscal déguisé pour les contribuables
Mais l’année blanche ne s’arrêterait peut-être pas aux pensions. Le gel du barème de l’impôt sur le revenu serait aussi à l’étude. Résultat : même si un retraité voit ses revenus stagner, une petite augmentation liée à une retraite complémentaire, par exemple, pourrait le faire passer dans une tranche d’imposition supérieure. Une sorte de hausse d’impôts masquée, qui toucherait particulièrement les foyers modestes.
Le Journal du Net alerte sur ce point : le gel du barème pourrait entraîner une montée des prélèvements sociaux pour 8,5 millions de retraités contribuables. Pour eux, ce serait une double peine : pension figée, impôts en hausse.
8,5 millions de retraités concernés par l’impôt
Parmi les retraités français, près de la moitié sont imposables. En cas de gel des pensions combiné à une fiscalité plus lourde, leur revenu net baisserait automatiquement. La situation devient alors très tendue pour ceux qui se trouvent à la limite entre deux tranches fiscales. Une retraitée pourrait ainsi payer davantage d’impôts en 2026… alors que sa pension n’aurait pas bougé d’un centime.
Les précédents gels ont laissé des traces
Ce ne serait pas la première fois que l’État suspend la revalorisation des pensions. Les expériences de 2014, 2016 et 2018 avaient déjà provoqué de vives critiques, et des conséquences durables sur les budgets des retraités. À chaque fois, les pertes se sont accumulées, année après année. Pour certains, le niveau de vie ne s’en est jamais complètement remis.
Si cette mesure devait se confirmer pour 2026, elle risquerait non seulement d’alourdir la facture, mais aussi d’éroder encore un peu plus la confiance entre les retraités et les pouvoirs publics.
Une décision encore floue, mais lourde de conséquences
Pour l’heure, rien n’est encore acté officiellement. Mais les signaux envoyés par le gouvernement ne rassurent pas. Entre gel des pensions, fiscalité plus rigide et discours sur l’austérité, les retraités se préparent à une année difficile. Beaucoup redoutent déjà une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat, dans un contexte économique qui ne leur est guère favorable.
Les prochains mois seront décisifs. Mais une chose est sûre : si cette « année blanche » devient réalité, elle marquera un tournant dans la relation entre l’État et les retraités, et pourrait rouvrir un débat de fond sur la manière dont la France traite ses aînés.