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La question du pouvoir d’achat des retraités reste au cœur des discussions alors que la revalorisation annuelle de la pension complémentaire Agirc-Arrco approche. Dès le 3 novembre 2025, près de 12 millions de retraités du privé verront leur pension ajustée, mais pour beaucoup, l’augmentation restera extrêmement limitée. Comprendre le mécanisme et les raisons de ce faible gain est essentiel pour anticiper son budget.
Une hausse confirmée malgré le contexte politique
Malgré l’incertitude autour du budget 2026 et la démission récente de Sébastien Lecornu, la revalorisation Agirc-Arrco est maintenue. Ce régime complémentaire, géré par les partenaires sociaux, fonctionne de manière autonome et n’est pas soumis aux décisions gouvernementales comme la retraite de base. Chaque année, le Conseil d’administration fixe le taux de revalorisation à l’automne, en conciliant les besoins des retraités et l’équilibre financier du régime.
Le rendez-vous de cette année est fixé au 17 octobre, date à laquelle le taux définitif sera arrêté. Pourtant, pour certains retraités, l’augmentation ne dépassera pas 2,52 € pour une pension complémentaire de 420 €, un chiffre qui illustre le caractère limité de cette revalorisation annuelle.
Une revalorisation basée sur l’inflation corrigée
Le calcul de la hausse suit une méthode précise : l’évolution des prix à la consommation hors tabac, mesurée par l’Insee, est retenue puis réduite de 0,4 %. Pour 2025, l’inflation anticipée est de 1 %, ce qui se traduit par une augmentation mécanique de 0,6 %. Cette méthode explique pourquoi certaines pensions voient seulement quelques euros supplémentaires par mois.
Selon Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC en charge des retraites, « les pensions devraient être revalorisées autour de 0,6 % au 1er novembre 2025 ». Elle rappelle toutefois que cette prévision reste conditionnée aux derniers arbitrages financiers, mais suit l’accord signé entre partenaires sociaux pour 2024-2026.
Une marge de manœuvre pour les administrateurs
Le Conseil d’administration peut ajuster la revalorisation dans une fourchette allant de 0,2 % à 1 %. Cette flexibilité permet de tenir compte des excédents ou des contraintes observés dans les comptes du régime. Les résultats financiers de 2024, légèrement meilleurs que prévu, pourraient donc amener certains administrateurs à choisir un taux légèrement supérieur à 0,6 %.
Malgré cette latitude, le gain reste modeste pour la majorité des retraités : 6,90 € pour une pension de 1 150 €, 15,36 € pour une pension de 2 560 €. Des montants qui paraissent dérisoires face à la hausse du coût de la vie et qui alimentent les débats sur la protection du pouvoir d’achat des retraités.
Une décision définitive imminente
Le 17 octobre, le taux officiel sera publié et les pensions seront automatiquement versées au nouveau montant dès novembre, sans démarche particulière. La valeur actualisée du point Agirc-Arrco, servant de référence pour tous les calculs, sera également communiquée aux affiliés.
Quel impact concret pour les retraités ?
Pour illustrer la revalorisation :
- Pour une pension de 420 €, l’augmentation sera de 2,52 €, soit 422,52 € par mois ;
- Pour une pension de 1 150 €, le gain atteindra 6,90 €, soit 1 156,90 € ;
- Pour une pension de 2 560 €, l’augmentation sera de 15,36 €, soit 2 575,36 €.
Cette progression limitée soulève de nombreuses questions sur la capacité des retraités à maintenir leur pouvoir d’achat face à l’inflation. Si le mécanisme de revalorisation est clair et automatique, il reste insuffisant pour compenser les pressions financières ressenties par une partie des bénéficiaires.
En pratique, chaque retraité verra cette hausse appliquée directement sur son compte, mais elle restera symbolique pour beaucoup. Une réflexion sur la révision du mode de calcul ou sur des mesures complémentaires pourrait s’avérer nécessaire pour améliorer réellement le quotidien des retraités du régime Agirc-Arrco.
Pour ceux qui dépendent de ces pensions, l’essentiel est de rester informé et de vérifier chaque année le versement reçu. Même si le gain est faible, il constitue une protection minimale contre l’érosion du pouvoir d’achat. Une vigilance continue reste indispensable pour anticiper toute difficulté financière future.