Coup dur pour les retraités : hausse de la CSG, pensions gelées… ce que prévoit la réforme

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Alors que la réforme des retraites continue d’agiter les débats en France, les retraités se retrouvent une fois de plus dans la ligne de mire. Entre les discussions techniques et les compromis politiques, plusieurs mesures émergent. Certaines sont pensées pour alléger la charge des mères de famille ou mieux reconnaître les métiers pénibles. D’autres, en revanche, risquent de peser lourd sur le portefeuille des anciens actifs.

Des négociations tendues autour du système de retraite

Depuis des mois, syndicats et patronat se renvoient la balle pour tenter de sortir de l’impasse. La CFDT, la CFTC ou encore la CFE-CGC discutent avec les organisations comme le Medef et la CPME. Mais un point bloque particulièrement : le déficit du système, estimé à près de 6,5 milliards d’euros d’ici 2030. Et l’idée de faire contribuer davantage les retraités ne passe pas inaperçue.

Des aménagements en vue pour les mères de famille

Parmi les propositions à l’étude, certaines concernent directement les femmes ayant élevé des enfants. L’objectif : corriger certaines inégalités dans le calcul des pensions. Aujourd’hui, pour les salariés du privé, la retraite se base sur les 25 meilleures années. Ce chiffre pourrait être revu à la baisse pour les mères :

• 24 années prises en compte pour celles ayant un enfant ;
• 23 années pour celles avec deux enfants ou plus.

Ce changement pourrait permettre de mieux valoriser les périodes où les femmes ont été moins actives ou en congé parental, et ainsi augmenter leur future pension. Une mesure saluée par certains syndicats, mais encore loin d’être actée.

Pénibilité : une meilleure prise en compte promise

Autre volet majeur de cette réforme : la pénibilité au travail. Le gouvernement souhaite renforcer le dispositif du compte professionnel de prévention, plus connu sous le nom de C2P. Ce compte permet d’accumuler des points en fonction de certaines conditions de travail :

• port de charges lourdes ;
• postures contraignantes ;
• exposition aux vibrations mécaniques.

Ces points peuvent ensuite être utilisés pour suivre une formation, passer à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite. L’idée est de rendre le système plus juste pour celles et ceux qui exercent des métiers usants, physiquement ou mentalement.

Gel des pensions et hausse de la CSG : les retraités dans le viseur

C’est sans doute la mesure la plus controversée : une sous-revalorisation des pensions de retraite. Concrètement, cela signifie que les augmentations ne suivront plus forcément l’inflation. Résultat : un pouvoir d’achat grignoté, surtout pour les retraités dits « aisés », ceux qui touchent des pensions supérieures à la moyenne.

Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement envisage aussi une augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée), prélevée directement sur les retraites :

• passage de 8,3 % à 9,2 % pour les revenus d’activité ;
• passage de 6,6 % à 7,5 % pour le taux intermédiaire.

Cette mesure, si elle est adoptée, pourrait rapporter environ 2,5 milliards d’euros, mais risque de susciter la colère des retraités, déjà échaudés par les précédentes réformes.

Un petit coup de pouce pour les ex-salariés du privé

Tout n’est pas noir dans ce projet de réforme. Une suppression de la cotisation d’assurance maladie sur les pensions complémentaires est également envisagée. Elle concernerait principalement les anciens salariés du privé. Pour eux, cela représenterait un petit gain de pouvoir d’achat, bienvenu dans un contexte économique incertain.

Vers un système plus équilibré, mais à quel prix ?

Le gouvernement tente de jongler entre plusieurs objectifs : réduire le déficit, rendre le système plus équitable et ne pas trop pénaliser certaines catégories. Mais les arbitrages sont encore flous, et chaque mesure fait grincer des dents. Les syndicats réclament plus de justice sociale, tandis que le patronat redoute des charges supplémentaires pour les entreprises.

En attendant que les textes soient finalisés, les retraités restent sur leurs gardes. Car une chose est sûre : l’équilibre financier du système passe par des efforts… que certains n’ont plus forcément les moyens de fournir.


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