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L’annonce est tombée : le gouvernement prévoit de supprimer l’abattement forfaitaire de 10 % appliqué sur les pensions de retraite. Cette mesure va faire augmenter l’impôt pour plusieurs centaines de milliers de retraités. Mais qui sont précisément les perdants ? Et quel impact cette réforme aura-t-elle sur leur budget ?
Une pression fiscale accrue sur les retraités
Depuis plusieurs mois, les retraités français se retrouvent dans le viseur des autorités fiscales. Considérés comme des privilégiés sur le plan financier, ils sont invités à contribuer davantage aux efforts budgétaires du pays. Cette nouvelle orientation fiscale s’inscrit dans un contexte où le gouvernement cherche à équilibrer les comptes publics en faisant porter une part des efforts sur cette catégorie de la population.
Les débats parlementaires à venir promettent des discussions animées, avec probablement des amendements qui pourront ajuster la mesure. Pourtant, une chose est claire : plusieurs centaines de milliers de retraités verront leur impôt augmenter dès 2026, à cause d’une seule modification clé.
Comprendre l’abattement forfaitaire sur les pensions
Actuellement, tous les salariés bénéficient d’une déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels. Les retraités, eux, ne bénéficient pas de cette déduction à proprement parler, mais d’un abattement forfaitaire équivalent de 10 % appliqué automatiquement par l’administration fiscale sur leurs pensions.
Pour illustrer, un retraité percevant 1800 € nets par mois verra son revenu imposable réduit de 10 %, soit imposé non pas sur 21 600 € mais sur 19 440 €. Cet abattement permet parfois même d’éviter l’impôt lorsque le revenu imposable tombe sous le seuil minimal du barème.
La fin de l’abattement à 10 % : une nouvelle déduction de 2 000 €
Le gouvernement souhaite désormais supprimer cet abattement et le remplacer par une déduction forfaitaire fixe de 2 000 €. Cette modification, si elle est adoptée par le Parlement cet automne, entraînera une hausse d’impôts pour de nombreux retraités.
Concrètement, tous ceux dont le revenu imposable dépasse 20 000 € par an — soit environ 1 666 € par mois — seront concernés par cette hausse.
Par exemple, M. Martin, célibataire et retraité avec une pension mensuelle de 3 000 €, bénéficie aujourd’hui d’une réduction de 3 600 € (10 % de 36 000 €). Son impôt s’élève à 2 885 €.
Avec la nouvelle mesure, son revenu imposable sera calculé en déduisant 2 000 € au lieu des 3 600 €, ce qui le portera à 34 000 €. Son impôt grimpera alors à 3 365 €, soit une augmentation de 16,6 %.
Des milliers de foyers concernés et des seuils à surveiller
Ce changement pourrait pousser environ 300 000 foyers supplémentaires à devenir imposables en 2026. Naturellement, plus la pension est élevée, plus l’augmentation d’impôt sera significative. Ce sont donc principalement les retraités les mieux lotis qui verront leur facture fiscale s’alourdir.
Les caisses de retraite préparent déjà les virements du mois d’août, mais les futurs retraités imposables devront désormais prendre en compte cette nouvelle donne fiscale dans leur budget.
Un coup dur pour les retraités de la classe moyenne
Cette réforme souligne la volonté du gouvernement d’élargir l’assiette fiscale, mais elle risque aussi d’aggraver la pression sur des retraités qui ne sont pas forcément très aisés. « On se sent comme une cible facile alors que notre pouvoir d’achat est déjà fragile », confie un retraité parisien.
Si cette mesure se confirme, elle marquera un tournant dans la fiscalité des pensions de retraite, avec une portée importante sur le quotidien de nombreux retraités.
En résumé, l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite est appelé à disparaître au profit d’une déduction fixe de 2 000 €. Cette évolution va entraîner une hausse d’impôts pour tous ceux qui gagnent plus de 20 000 € par an, touchant particulièrement les retraités de la classe moyenne et aisés. Il faudra donc rester attentif aux débats parlementaires qui pourraient encore ajuster cette mesure dans les prochains mois.