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La question de la CSG et des revenus de remplacement revient au cœur du débat politique. Lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2026, les députés ont pris des décisions importantes qui impactent directement le pouvoir d’achat des retraités, des chômeurs et des détenteurs de capitaux. Entre suppression du gel et hausse des taux, cette nouvelle étape législative promet de redistribuer les cartes fiscales pour les Français.
Le gel du barème de la CSG supprimé
Lors du second examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a choisi de supprimer une nouvelle fois le gel du barème de la CSG sur les revenus de remplacement. Cela concerne principalement les pensions de retraite, les allocations chômage et les pensions d’invalidité. Alors que le Sénat avait rétabli ce gel, les députés ont adopté des amendements provenant de plusieurs formations politiques, marquant un désaccord clair avec la chambre haute, rapporte BFMTV.
L’objectif affiché est de protéger le pouvoir d’achat des Français. « La mesure de gel, par rapport à une situation d’augmentation des seuils de 1,8%, ferait passer environ 40 000 foyers de l’exonération au taux réduit, environ 23 000 foyers du taux réduit au taux médian, et environ 56 000 foyers du taux médian à l’assujettissement au taux maximal de CSG », détaille Justine Gruet, députée LR du Jura.
Quel impact pour les retraités et les chômeurs ?
Cette décision a des conséquences concrètes pour les personnes vivant de revenus de remplacement. « Cette mesure pourra faire perdre des dizaines d’euros par mois à ces personnes. Un retraité indemnisé 1 070 euros par mois devra payer 46 euros de CSG-CRDS, soit 552 euros sur une année », précise Ségolène Amiot, députée LFI de Loire-Atlantique. L’étude d’impact indique que le gel du barème devait rapporter environ 300 millions d’euros, mais la suppression de ce gel entraîne donc une charge supplémentaire pour de nombreux ménages.
Pour les revenus plus élevés, l’effet est également notable. Un retraité percevant 2 700 euros brut par mois, son unique revenu, verrait ses contributions augmenter de 1,7 point en franchissant le dernier seuil, soit 46 euros de plus chaque mois. Ces ajustements visent à équilibrer les recettes de la Sécurité sociale tout en préservant le financement des prestations sociales.
La CSG sur le capital augmente également
Parallèlement à la suppression du gel, la commission des Affaires sociales a décidé de rétablir la hausse de 1,4 point du taux de la CSG sur les revenus du capital, tels que les placements financiers et le patrimoine. Cette augmentation porte le taux à 10,6% contre 9,2% initialement. Adoptée en première lecture par les députés, elle avait ensuite été supprimée par le Sénat.
Selon Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne et auteur de l’amendement rétablissant cette hausse, « Une telle progression permettrait un rendement supplémentaire de 2,8 milliards d’euros au profit des organismes de la Sécurité sociale ». L’objectif est clair : renforcer les ressources de la Sécurité sociale tout en maintenant un certain équilibre budgétaire pour les années à venir.
Un examen en commission indicatif
Il est important de noter que cet examen en commission n’a qu’une valeur indicative. Les députés devront se prononcer à nouveau sur la version transmise par le Sénat lors de la lecture publique du budget de la Sécurité sociale. Ce processus législatif pourrait donc encore évoluer, mais la tendance affichée par la commission montre une volonté de renforcer les recettes tout en tentant de protéger les revenus modestes.
En résumé, la suppression du gel du barème de la CSG sur les revenus de remplacement et l’augmentation du taux sur les revenus du capital traduisent un ajustement fiscal majeur pour 2026. Les retraités et les chômeurs devront désormais intégrer ces changements dans leur budget mensuel, tandis que les détenteurs de capitaux verront leur contribution augmenter de façon significative. Cette nouvelle étape montre à quel point la question de la Sécurité sociale reste au centre des débats et des arbitrages politiques, avec un impact direct sur la vie quotidienne de nombreux Français.
Pour les parlementaires, l’enjeu est double : garantir le financement des prestations sociales et assurer une certaine équité fiscale. Pour les citoyens, il devient essentiel de suivre ces évolutions afin de comprendre comment elles affecteront leur pouvoir d’achat et leurs finances personnelles dès l’an prochain.

