Pourquoi trouve-t-on toujours des excuses ? La réponse des psychologues

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Qui n’a jamais lancé un petit « ce n’est pas le bon moment » ou « je n’ai pas le temps » pour éviter une tâche ? Ces phrases, apparemment anodines, peuvent pourtant révéler bien plus qu’une simple organisation chargée. Derrière ce réflexe se cache parfois un mécanisme mental qui agit en douce et freine notre évolution personnelle.

Quand l’excuse devient une habitude

Il est humain de vouloir éviter certaines situations désagréables. Trouver une raison valable pour reporter ou annuler une action est courant. Mais à la longue, cette tendance peut devenir une façon de fuir la réalité. Et ce glissement est souvent plus rapide qu’on ne le pense.

Selon le Centre de psychologie intégrale de Mexico, ce comportement a un coût : relations altérées, confiance en soi affaiblie et objectifs mis en pause. Plus on justifie l’inaction, plus le chemin vers le changement semble s’éloigner. On finit par rester figé dans une routine qui nous rassure autant qu’elle nous enferme.

Rationaliser pour mieux fuir

Ce phénomène porte un nom bien connu en psychologie : la rationalisation. Il s’agit d’élaborer des justifications qui semblent raisonnables pour éviter de faire face à une situation difficile.

Le piège ? Ce processus peut être totalement inconscient. On se persuade qu’il y a de bonnes raisons de ne pas agir, et on s’y accroche comme à une bouée. « Ce n’est pas le moment, je dois d’abord régler d’autres choses » ou encore « je le ferai quand je serai prêt » sont autant de phrases qui masquent souvent une peur bien réelle.

L’ego à la manœuvre

Derrière cette volonté de se justifier, il y a souvent une tentative de protection. Se donner des excuses permet de préserver notre image de soi. En se disant que l’échec n’est pas de notre faute ou que les conditions n’étaient pas idéales, on évite de se sentir en échec.

Mais cette stratégie peut se retourner contre nous. Elle devient un rempart qui empêche la remise en question. Et à force de vouloir garder la tête haute, on ne bouge plus d’un iota. La peur de l’échec et le manque de confiance s’installent sans bruit.

Quand on croit à ses propres histoires

Le phénomène prend une tournure plus préoccupante lorsqu’il s’agit d’auto-tromperie. On ne fait plus semblant : on croit vraiment à ses excuses. Et là, tout devient flou. On perd de vue la réalité, on se coupe de ses vraies motivations, et surtout, on ne change rien.

À long terme, cela peut entraîner :

  • de la procrastination ;
  • du stress chronique ;
  • un sentiment de culpabilité latent ;
  • l’impression persistante de passer à côté de sa vie ;

Des clés pour en sortir

La première étape est d’identifier ces excuses. Poser un regard honnête sur ses comportements permet déjà de lever un coin du voile. Est-ce que je me trouve toujours une raison pour ne pas faire quelque chose ? Est-ce que je repousse par peur ou par réelle contrainte ?

Ensuite, il faut apprendre à se parler vrai. Cela implique de reconnaître ses limites, ses erreurs, mais aussi ses besoins profonds. Ce n’est pas un exercice facile, mais il ouvre la porte à une vie plus alignée avec soi-même.

Enfin, si ce schéma est installé depuis longtemps, il peut être utile de se faire accompagner. Un psychologue peut aider à déconstruire ces automatismes et proposer des outils pour se reconnecter à ses objectifs réels.

Un regard nouveau sur soi

Trouver des excuses n’est pas une fatalité. Ce mécanisme de défense est courant, mais il ne doit pas diriger notre vie. En apprenant à repérer ces discours internes, à les questionner et à les dépasser, on peut retrouver une certaine liberté d’agir.

Et si, au lieu de dire « je n’ai pas le temps », on commençait à se demander : « Qu’est-ce qui me bloque vraiment ? » Ce simple changement de perspective peut faire toute la différence.


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