Pourquoi certaines personnes se plaignent-elles tout le temps ? Ce qu’en dit la psychologie

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On râle tous un peu. Après une mauvaise journée, un conflit ou un imprévu, exprimer son agacement semble naturel. Mais que se passe-t-il quand la plainte devient notre langage quotidien ? Selon les psychologues, ce comportement répété n’est pas anodin. Derrière les plaintes à répétition peut se cacher un mécanisme psychologique bien plus complexe : la victimisation chronique. Et ses effets peuvent s’étendre bien au-delà de l’individu concerné.

Quand la plainte devient un mode de fonctionnement

Selon le psychologue Xavier Molina, certaines personnes se plaignent de façon compulsive non pas pour évacuer un mal-être ponctuel, mais pour fuir leur part de responsabilité. Blâmer les autres devient un réflexe : le conjoint, le chef, la société, ou même la malchance. Ce n’est plus une réaction passagère, c’est un mode de pensée installé. Résultat : au lieu d’agir, ces personnes préfèrent rester figées dans une posture où elles sont toujours victimes.

Un regard biaisé sur le monde

Quand la plainte devient automatique, elle finit par teinter toute la vision du monde. On n’est plus face à une simple mauvaise humeur, mais à une attitude ancrée qui déforme la réalité. Les conséquences peuvent être lourdes : relations tendues, collègues ou amis qui s’éloignent, climat pesant à la maison. À force, la personne s’isole sans vraiment comprendre pourquoi les autres prennent de la distance.

Comment reconnaître une victimisation chronique ?

Le psychologue Xavier Molina identifie quatre signes qui ne trompent pas :

  • Vision déformée : tout est perçu de manière négative, même les gestes bienveillants ;
  • Plaintes constantes : les problèmes sont évoqués sans fin, mais sans jamais chercher de solution ;
  • Recherche de coupables : le problème vient toujours des autres, jamais d’eux-mêmes ;
  • Manque total d’autocritique : ils refusent toute remise en question, comme si leur comportement était irréprochable.

Bonne nouvelle : on peut en sortir

Tout n’est pas figé. La première étape, essentielle, est de reconnaître qu’on est enfermé dans ce mécanisme. C’est le point de départ. Sans prise de conscience, difficile d’évoluer. Ensuite, un accompagnement thérapeutique peut vraiment faire la différence. La thérapie cognitivo-comportementale, en particulier, aide à revoir ses pensées, à retrouver confiance en soi et à prendre conscience de ses propres responsabilités. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais les résultats peuvent être profonds et durables.

Et le rôle des proches dans tout ça ?

L’entourage ne doit pas être oublié. Bien souvent, amis et famille tentent d’aider, mais à force de trop écouter ou trop rassurer, ils finissent parfois par entretenir ce rôle de victime. « Aider, oui, mais sans tout excuser », conseillent les spécialistes. Il faut apprendre à poser des limites, à encourager l’autre à se prendre en main plutôt qu’à se plaindre. C’est parfois inconfortable, mais nécessaire pour sortir de cette spirale.

Se plaindre un peu, oui… mais pas tout le temps

Exprimer ses frustrations de temps en temps, c’est sain. Cela permet de relâcher la pression, d’être entendu. Mais si la plainte devient un réflexe quotidien, si elle empêche d’avancer ou de se remettre en question, il faut y voir un signal d’alerte. Il ne s’agit plus d’un simple coup de gueule passager, mais d’un schéma mental qui enferme et abîme les relations.

Heureusement, il est possible de briser ce cercle. Cela passe par un regard honnête sur soi, une volonté de changer, et parfois l’aide d’un professionnel. Et pour les proches, cela signifie aussi savoir dire stop quand la plainte prend trop de place. C’est ainsi qu’on retrouve une vie plus sereine, plus équilibrée, et surtout plus libre.


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