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- Changer de fournisseur : une liberté garantie par la loi
- Facture impayée : comment réagit votre fournisseur actuel ?
- Dette d’électricité : que faire en cas de changement de fournisseur ?
- Des protections renforcées pour les ménages les plus fragiles
- Bien choisir son nouveau fournisseur d’électricité
- Retenir l’essentiel avant de franchir le pas
La baisse récente du tarif réglementé de l’électricité pousse de nombreux foyers à regarder ailleurs pour payer moins cher. Mais une question revient souvent : que se passe-t-il si vous avez une facture impayée sur votre ancien contrat ? Est-il encore possible de profiter d’une offre plus avantageuse ou êtes-vous bloqué tant que la dette n’est pas réglée ? La réponse est nuancée : oui, vous pouvez parfois changer de fournisseur, mais cette liberté s’accompagne de conditions bien précises.
Changer de fournisseur : une liberté garantie par la loi
En France, le Code de l’énergie est très clair : chaque consommateur est libre de choisir son fournisseur d’électricité. Cela signifie que vous pouvez résilier votre contrat à tout moment, sans payer de pénalités et sans limite de nombre de changements. Cette liberté est un vrai atout pour s’adapter à l’évolution des tarifs et profiter des baisses de prix lorsqu’elles se présentent.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une facture impayée ne peut pas servir de prétexte à votre fournisseur actuel pour vous empêcher de partir. Il ne peut ni bloquer la résiliation, ni refuser votre demande de changement au simple motif que vous lui devez encore de l’argent. Votre contrat peut donc être clos, même si tout n’a pas été payé, et un nouveau contrat peut être ouvert chez un autre opérateur.
En revanche, cette liberté a une limite importante : le fournisseur chez qui vous souhaitez souscrire n’est pas obligé d’accepter votre demande si vous avez une dette en cours. Il est en droit de refuser votre souscription tant que l’impayé n’est pas régularisé, surtout si votre ancien contrat était déjà chez lui ou dans le même groupe.
Facture impayée : comment réagit votre fournisseur actuel ?
En pratique, une facture d’électricité doit être payée dans un délai généralement fixé à quatorze jours après son émission, sauf si une autre date limite apparaît clairement sur la facture. Si ce délai est dépassé, le fournisseur entame une procédure progressive pour vous relancer et vous informer des risques encourus. Cette procédure se fait par étapes, avec plusieurs courriers successifs.
Vous recevez d’abord un premier courrier qui vous accorde un délai supplémentaire d’environ quinze jours pour régler la somme due. Sans paiement, un second courrier fixe un ultime délai, souvent d’une vingtaine de jours. Enfin, un troisième courrier vous avertit que le fournisseur est désormais en droit de procéder à une coupure d’électricité. Cette coupure ne peut toutefois pas intervenir pendant la période de trêve hivernale, qui court du 1er novembre au 31 mars.
Si vous changez de fournisseur avant que la coupure n’ait lieu, l’électricité reste fournie dans le cadre du nouveau contrat. En clair, le changement de fournisseur peut vous éviter que l’alimentation ne soit coupée dans le logement. Mais attention : cela ne fait pas disparaître votre dette. Vous restez redevable du montant impayé auprès de votre ancien opérateur.
Dette d’électricité : que faire en cas de changement de fournisseur ?
Même si votre nouveau contrat prend le relais, il est fortement conseillé de ne pas laisser traîner votre impayé. Le fournisseur peut engager des procédures de recouvrement, voire mettre en place des majorations si la situation n’est pas régularisée. Pour éviter d’en arriver là, le plus raisonnable est de prendre directement contact avec votre ancien fournisseur dès que possible.
Dans beaucoup de cas, il est possible de négocier un échelonnement de la dette, avec un paiement en plusieurs fois, ou de demander un nouveau délai de règlement. Cette discussion peut vous éviter des frais supplémentaires, des relances répétées ou une transmission du dossier à une société de recouvrement. Plus vous anticipez, plus vous avez de chances d’obtenir une solution adaptée à votre budget.
Des protections renforcées pour les ménages les plus fragiles
Certaines catégories de consommateurs bénéficient de protections particulières, notamment ceux qui touchent le chèque énergie ou une aide du Fonds de solidarité pour le logement (FSL). Si vous êtes dans ce cas et que vous disposez d’un compteur communicant de type Linky, les délais avant une éventuelle coupure sont plus longs et mieux encadrés.
Après un premier courrier d’avertissement, un délai de trente jours vous est accordé pour régulariser la situation. Si la facture reste impayée, un second délai de soixante jours est mis en place. Ce n’est qu’au terme de ce processus, et après un deuxième courrier, qu’une coupure ou une réduction de puissance pourra être envisagée, avec encore une vingtaine de jours supplémentaires pour tenter de solder la dette ou trouver un accord.
Ces délais allongés laissent davantage de temps pour réagir, solliciter des aides, contacter les services sociaux ou le service client, et ainsi éviter que la situation ne se dégrade. Ils n’annulent pas la dette, mais offrent un filet de sécurité aux ménages les plus vulnérables face à la hausse des factures.
Bien choisir son nouveau fournisseur d’électricité
Si vous envisagez de changer de fournisseur d’électricité pour profiter d’une baisse de tarifs, il est important de ne pas vous précipiter. Avant de signer, prenez le temps de comparer les offres disponibles sur le marché. Ne regardez pas uniquement le prix du kilowattheure, mais aussi le coût de l’abonnement, les éventuelles options et les conditions générales du contrat.
Parmi les éléments à examiner, pensez notamment :
- le montant de l’abonnement mensuel
- le prix du kWh en option de base ou en heures pleines/heures creuses
- la présence ou non d’un engagement de durée
- la possibilité de tarifs indexés ou fixes
- la qualité du service client et des avis d’autres consommateurs
Pour y voir plus clair, vous pouvez utiliser le comparateur officiel du Médiateur national de l’énergie. Cet outil gratuit et indépendant permet de confronter rapidement plusieurs offres en fonction de votre profil de consommation, de la taille de votre logement et de vos habitudes (présence en journée, chauffage électrique ou non, etc.).
Retenir l’essentiel avant de franchir le pas
En résumé, une facture d’électricité impayée ne vous empêche pas de changer de fournisseur, car la loi protège votre liberté de choisir votre contrat. En revanche, votre nouveau fournisseur peut décider de refuser votre demande tant que la dette n’est pas réglée. Changer d’opérateur peut vous éviter une coupure sur le nouveau contrat, mais ne fait jamais disparaître ce que vous devez à l’ancien.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, l’idéal est de combiner plusieurs réflexes : contacter votre ancien fournisseur pour discuter d’un échelonnement ; vérifier si vous êtes éligible au chèque énergie ou à une aide du FSL ; comparer calmement les offres disponibles avant de signer un nouveau contrat. De cette manière, vous profitez au mieux de la baisse des tarifs tout en gardant la main sur votre budget et en évitant que les impayés ne viennent plomber vos finances.

