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Avant même d’apprendre à lire ou à compter, un jeune enfant doit savoir accepter une règle essentielle : entendre le mot non. Pour Emily Perkins, enseignante en maternelle dans le Kentucky, cette capacité est souvent négligée, alors qu’elle est indispensable pour bien grandir. Dans une vidéo devenue virale, elle partage ce que tout parent devrait impérativement transmettre à son enfant avant l’âge de 3 ans.
Le refus : une étape clé pour apprendre à grandir
Accepter un refus clair sans se mettre en colère est loin d’être évident pour les tout-petits. Pourtant, selon Emily Perkins, c’est un pilier du développement. « Dire non, c’est poser les fondations du respect des autres et des règles de vie », affirme-t-elle.
Lorsqu’un enfant n’a jamais entendu un non ferme à la maison, il risque de mal réagir en classe : pleurs, crises, opposition. Ces comportements perturbent le groupe, mais surtout nuisent à l’enfant lui-même, qui peine à gérer la frustration ou à coopérer avec les autres.
Éviter le conflit, une fausse bonne idée
De nombreux parents évitent de dire « non » pour garder une ambiance calme à la maison. Mais cette stratégie peut se retourner contre eux. Un enfant qui n’a pas l’habitude d’être confronté à une limite aura du mal à la respecter en dehors du foyer. Il pourra :
- se montrer colérique en cas de refus ;
- refuser l’autorité d’un adulte ;
- déranger le fonctionnement d’un groupe ;
- ressentir de la frustration sans savoir l’exprimer.
*« Si je ne peux pas dire non à mon enfant, il est inéducable »*, résume la maîtresse. Apprendre à respecter une règle, même quand elle déplaît, c’est la base de la vie en société.
Le « non » n’est pas une punition, c’est un repère
Pour Emily Perkins, le mot « non » n’est ni dur ni agressif. C’est une réponse saine qui donne un cadre rassurant à l’enfant. Dans une classe de vingt élèves, impossible de céder à chaque demande. Sans limites claires, c’est le chaos assuré.
Un enfant qui pleure parce qu’il n’a pas le jouet souhaité ne doit pas systématiquement obtenir gain de cause. Il doit au contraire apprendre à tolérer la frustration. Et cela commence tôt, à la maison. « Le non, c’est ce qui lui apprend que tout n’est pas possible, tout de suite, et que ce n’est pas grave », explique-t-elle.
Apprendre à dire non avec bienveillance
Mettre des limites n’exclut pas l’empathie. Voici quelques conseils simples pour apprendre à dire « non » sans culpabiliser :
- commencer par des refus simples au quotidien : « Non, pas de bonbons ce soir » ;
- ne pas tout expliquer : « Non, c’est dangereux » suffit dans l’instant ;
- rester calme et cohérent : « J’ai dit non » doit être clair et répété si besoin ;
- laisser l’enfant exprimer sa déception : « Je comprends que tu sois triste » ;
- montrer l’exemple : respecter les limites que lui-même pose, comme « Je ne veux pas de câlin ».
Ces petites phrases posées avec douceur mais fermeté permettent à l’enfant de comprendre que le « non » est une réponse normale, qu’il peut entendre sans paniquer ni se sentir rejeté.
Un mot simple, pour une vie plus stable
Le mot non prépare l’enfant à gérer les règles, la frustration, et la coopération avec les autres. Ce n’est pas un frein, mais un outil. Il apprend à attendre son tour, à écouter, à s’adapter. Ce sont là des qualités fondamentales, à l’école comme dans la vie d’adulte.
Bien sûr, poser des limites n’est jamais agréable. Mais c’est une manière de montrer de l’amour autrement. « Dire non, c’est dire je t’aime en te préparant au monde réel », conclut Emily Perkins. Et cette leçon, mieux vaut l’apprendre jeune.
En acceptant de poser des barrières claires dès le plus jeune âge, les parents donnent à leurs enfants un véritable cadeau : celui d’évoluer dans un monde où les limites sont saines, partagées et respectées.