Afficher les titres Masquer les titres
Radiateurs bruyants, zones froides malgré la chaleur : nombreux sont les foyers qui se demandent s’il est possible de purger un radiateur en marche sans abîmer leur installation. Si ce geste semble anodin, il peut entraîner des pannes coûteuses et des risques pour votre chaudière.
Pourquoi purger à chaud peut être dangereux
Lorsque le haut du radiateur reste froid tandis que le bas est brûlant, beaucoup prennent instinctivement une clé de purge pour libérer l’air, même si le chauffage fonctionne. Ce réflexe paraît logique mais cache un véritable danger. La purge agit sur tout le circuit de chauffage central, modifiant la circulation de l’eau et la pression de la chaudière. Avec un système qui représente 66 % des dépenses énergétiques d’un ménage selon l’Ademe, une erreur peut vite se transformer en coût supplémentaire ou panne.
Ouvrir un radiateur chaud entraîne plusieurs risques : l’eau peut atteindre 70°C et provoquer des brûlures ; chaque ouverture fait chuter la pression de l’installation et, si on répète l’opération sans surveiller le manomètre, cela peut provoquer des dysfonctionnements ou une usure prématurée de la chaudière.
Les erreurs fréquentes à éviter
Techniquement, il est possible de purger un radiateur en marche, et certains le font. En pratique, c’est fortement déconseillé. Purger à chaud augmente le risque de projections d’eau et rend le geste moins précis. En ouvrant largement la vis, plus d’eau s’échappe que prévu, faisant chuter la pression du circuit.
La vraie erreur consiste à purger sans contrôler ni rétablir la pression. Pendant l’opération, la pression peut descendre en dessous du seuil nécessaire au fonctionnement correct de la chaudière. Après la purge, il faut toujours ouvrir le robinet de remplissage pour remettre l’eau jusqu’à revenir dans la plage recommandée, généralement entre 1 et 1,5 bar, voire jusqu’à 2 bars selon l’installation. Oublier cette étape ou surcompenser peut entraîner des dysfonctionnements et accélérer l’usure de l’équipement.
Comment purger en toute sécurité
Pour un chauffage économique et sans risque, la meilleure solution reste la purge à froid, chaudière éteinte. L’opération se fait idéalement une fois par an, avant de rallumer le chauffage, et parfois après l’hiver si des radiateurs ont beaucoup gargouillé. Commencez par les appareils situés aux niveaux les plus bas, puis remontez étage par étage, car l’air emprisonné monte naturellement vers le haut.
Les signes qu’il est temps de purger : bruits de sifflement, radiateur chaud en bas et froid en haut, ou appareil complètement froid alors que la chaudière fonctionne.
Les outils nécessaires
Pour purger correctement :
- une clé de purge ou un tournevis pour ouvrir le petit purgeur situé en haut du radiateur, à l’opposé du robinet de réglage ;
- un récipient pour recueillir l’eau qui s’écoule et éviter les éclaboussures ;
- un chiffon ou une éponge pour essuyer l’eau ;
- des gants si l’eau reste tiède après l’arrêt récent de la chaudière.
La méthode pas à pas
Éteignez la chaudière ou mettez-la en mode été. Ouvrez complètement les robinets thermostatiques. Placez le récipient sous la vis de purge du premier radiateur, tournez doucement la clé jusqu’à entendre l’air s’échapper, puis laissez sortir le mélange d’air et d’eau jusqu’à obtenir un filet régulier. Refermez la vis sans forcer.
Répétez l’opération radiateur par radiateur en remontant les étages. Contrôlez ensuite le manomètre et ouvrez le robinet de remplissage pour revenir dans la plage de pression conseillée, entre 1 et 1,5 bar, ou un peu plus selon le circuit. Enfin, remettez le chauffage en service et vérifiez que chaque radiateur chauffe bien, sans bruit ni zone froide. Cette méthode fonctionne pour tous les radiateurs à eau chaude, y compris ceux alimentés par un réseau au gaz.
En adoptant cette pratique simple mais rigoureuse, vous protégez votre installation et assurez un chauffage efficace tout en évitant les risques de brûlure ou de panne coûteuse. Une petite attention chaque année suffit à maintenir votre confort et votre budget énergétique.
