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La nouvelle est tombée : Éric Larchevêque, cofondateur de Ledger, ne mâche pas ses mots sur la situation économique et entrepreneuriale en France. Figure majeure de la tech française, il alerte sur une réalité inquiétante : la France pourrait perdre ses talents à cause d’une fiscalité jugée hostile et d’une défiance croissante envers les entrepreneurs. Entre critiques sur la taxe Zucman et conseils aux jeunes créateurs, il dresse un tableau sans concession.
Une hostilité inquiétante envers la réussite
Pour Éric Larchevêque, la perception des riches en France s’est radicalement détériorée. « Il y a une véritable opposition entre ceux qui réussissent et le reste, et cela se traduit par une forme de haine envers ceux qui entreprennent », déclare-t-il. Selon lui, cette hostilité n’est pas seulement sociale, elle devient politique et fiscale, avec des mesures qui pénalisent directement ceux qui créent de la valeur et des emplois.
Il dénonce notamment la taxe Zucman, qui impose un plancher de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches. Pour lui, ce dispositif est « absurde » et risque de pousser les investisseurs et innovateurs à chercher des horizons plus accueillants à l’étranger. « On ne peut pas espérer conserver nos talents si on les traite comme des cibles fiscales permanentes », insiste-t-il.
La fuite des talents : un vrai risque pour la France
Le cofondateur de Ledger n’hésite pas à conseiller aux jeunes entrepreneurs de regarder au-delà des frontières. Il évoque le cas de nombreux fondateurs français qui ont choisi de s’installer en Suisse, au Royaume-Uni ou aux États-Unis pour bénéficier d’un environnement plus favorable à l’innovation et à l’investissement. « Aujourd’hui, je dis aux jeunes entrepreneurs qu’il vaut mieux quitter la France si vous voulez vraiment grandir », confie-t-il.
Selon lui, la France souffre d’un double problème : d’un côté, un cadre fiscal lourd et peu incitatif ; de l’autre, un climat social parfois hostile à la réussite individuelle. Cette combinaison, alerte-t-il, risque de freiner l’innovation et de ralentir le développement des startups françaises à l’échelle mondiale.
Un appel à la réforme et à la confiance
Éric Larchevêque plaide pour une réforme profonde du système fiscal et pour davantage de reconnaissance du rôle des entrepreneurs dans la société. Il estime que valoriser la réussite économique, plutôt que de la pénaliser, est essentiel pour stimuler l’innovation et l’emploi. « Si on veut que la France reste un pays attractif pour les startups et les talents, il faut instaurer plus de confiance et moins de suspicion », affirme-t-il.
Pour lui, la compétitivité passe aussi par la simplification administrative et la stabilité législative. Les jeunes entreprises ont besoin de visibilité pour investir et recruter, et non de contraintes qui ralentissent leur développement. « Un entrepreneur qui voit son succès taxé avant même qu’il ait pu se concrétiser, c’est une entreprise qui peut disparaître », prévient-il.
L’exemple de Ledger et le rôle des innovateurs
Ledger, la société fondée par Éric Larchevêque, est aujourd’hui un symbole du succès français dans le domaine des crypto-monnaies et de la sécurité numérique. Mais son parcours illustre bien les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs hexagonaux : complexité fiscale, régulation changeante et perception publique ambivalente. Malgré ces obstacles, la société a réussi à s’imposer à l’international, démontrant que le talent français a un potentiel énorme lorsqu’il est soutenu.
Il rappelle également que la France possède des atouts considérables : un vivier de talents, des ingénieurs de haut niveau et une capacité d’innovation reconnue. Mais ces avantages risquent de s’éroder si le pays ne revoit pas sa politique envers les entrepreneurs et les investisseurs.
Vers une nouvelle approche pour retenir les talents
Face à cette situation, Éric Larchevêque appelle à une prise de conscience collective. Il propose notamment de :
- Favoriser des incitations fiscales pour les startups et les investisseurs ;
- Simplifier les démarches administratives pour créer et développer une entreprise ;
- Valoriser les réussites entrepreneuriales dans l’opinion publique et dans les médias ;
- Protéger les talents avec un cadre légal clair et prévisible.
Ces mesures, selon lui, pourraient inverser la tendance et donner à la France une véritable chance de rester compétitive sur le plan international, tout en freinant l’exode des jeunes créateurs.
En définitive, l’entretien d’Éric Larchevêque est un avertissement autant qu’un appel à l’action. Il illustre le fossé grandissant entre la fiscalité, la perception sociale et les besoins des entrepreneurs. Pour lui, le message est clair : sans adaptation et confiance, la France risque de voir ses talents s’éloigner, privant le pays de moteurs essentiels à sa croissance et à son innovation.
Les mots de Larchevêque résonnent comme un signal d’alerte pour tous ceux qui souhaitent créer, investir et innover. La France peut encore se montrer attractive, mais cela passe par un changement profond dans la manière dont elle considère et accompagne ses entrepreneurs.