Cheminée allumée : pourquoi il ne faut jamais brûler les écorces d’orange

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En hiver, la cheminée devient le cœur de la maison. Le feu crépite, la chaleur s’installe, et certains ont ce réflexe : jeter des pelures d’orange dans les flammes pour parfumer l’air. Le geste paraît anodin, presque malin. Pourtant, derrière cette habitude se cache un danger discret, souvent sous-estimé, qui concerne autant la santé que la sécurité du logement.

Une odeur agréable qui trompe

Les pelures d’orange sont riches en huiles naturelles. Une fois dans le feu, ces huiles s’enflamment très vite et diffusent un parfum d’agrume apprécié. Mais ce que l’on sent comme une odeur fraîche correspond en réalité à la libération de fumées irritantes et de particules fines. Le nez est séduit, les voies respiratoires beaucoup moins. Le danger ne se voit pas et ne pique pas toujours immédiatement.

Dans de nombreux foyers, le scénario est le même : une bonne odeur pendant quelques minutes, puis une sensation d’air plus lourd, la gorge qui gratte ou les yeux qui piquent. Beaucoup attribuent cela au feu ou au froid extérieur, sans soupçonner les épluchures jetées dans la cheminée.

Ce que le feu produit réellement

Lorsque les pelures brûlent, leurs huiles libèrent des substances nocives dans l’air intérieur. Elles peuvent provoquer maux de tête, toux et gêne respiratoire, surtout chez les enfants ou les personnes sensibles. À cela s’ajoute un autre problème souvent ignoré : les flammes grasses favorisent la formation de dépôts dans le conduit.

Ces dépôts, appelés résidus inflammables, s’accumulent sur les parois de la cheminée. Plus ils sont présents, plus le risque d’incendie augmente. Autre point préoccupant : de nombreuses oranges vendues dans le commerce sont recouvertes d’une cire chimique destinée à la conservation. En brûlant les pelures, ces produits se retrouvent directement dans l’air de la maison.

Une fausse bonne idée très répandue

Sur internet et les réseaux sociaux, brûler des pelures d’orange est souvent présenté comme une astuce naturelle et anti-gaspillage. Le raisonnement semble logique : c’est un produit naturel, donc sans danger. En réalité, ce raccourci est trompeur. Naturel ne signifie pas inoffensif, surtout lorsqu’il est exposé à une flamme.

« Les incendies de cheminée commencent souvent par des ajouts jugés sans risque », explique Marco, ramoneur depuis plus de trente ans. « Huiles, restes alimentaires, papiers parfumés… ce sont ces petits gestes qui finissent par poser de gros problèmes. »

Des alternatives sans danger

Il est tout à fait possible de profiter de l’odeur des agrumes sans toucher au feu. Les pelures peuvent être séchées doucement au four, puis placées dans des sachets en tissu avec un peu de cannelle. Elles parfument placards et pièces sans polluer l’air.

Autre solution simple : faire macérer les pelures dans du vinaigre blanc pendant deux semaines. Une fois filtré et dilué, ce mélange devient un nettoyant naturel efficace. Pour une ambiance chaleureuse près du foyer, mieux vaut utiliser une casserole d’eau frémissante sur la cuisinière avec orange, clou de girofle et feuille de laurier. La vapeur diffuse le parfum en douceur.

Les bons réflexes à adopter

  • Utiliser uniquement du bois sec et non traité ;
  • Éviter tout élément parfumé ou gras dans la cheminée ;
  • Réserver les pelures à la cuisine, au nettoyage ou au compost ;
  • Faire ramoner le conduit avant et après la saison hivernale ;

La règle simple du foyer

Une cheminée est conçue pour brûler du bois, rien de plus. Chaque ajout inutile augmente les risques, même s’il semble inoffensif. Une belle flamme doit réchauffer la pièce sans dégrader l’air intérieur ni fragiliser le conduit.

La prochaine fois qu’une orange est épluchée près d’un feu allumé, mieux vaut y penser à deux fois. Le parfum peut venir de la vapeur, le confort de gestes simples, et la chaleur d’un feu propre. Un foyer sain, c’est aussi une maison qui respire bien tout l’hiver.


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