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Alors que les feuilles tombent et que l’air se rafraîchit, beaucoup de Français continuent de subir les piqûres de moustiques. Ces insectes, normalement associés à l’été, persistent parfois jusqu’en décembre dans certaines régions. Mais pourquoi restent-ils si actifs malgré la baisse des températures ? Explications sur ce phénomène qui surprend chaque année.
Une période d’activité qui s’allonge
Les moustiques, et en particulier le moustique tigre, ne disparaissent plus aussi tôt qu’avant. Selon Frédéric Simard, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement à Montpellier, « On se rend compte que la période de surveillance renforcée s’étend du 1er mai au 30 novembre. On commence à voir des larves dès avril et on se fait encore piquer après novembre. »
Ce prolongement de leur activité est directement lié au changement climatique. Les températures restent douces plus longtemps et les précipitations abondantes créent des lieux parfaits pour la reproduction. Frédéric Simard explique que « les inondations de caves sont, par exemple, d’excellents gîtes larvaires pour le moustique commun, le culex. » L’an dernier, en Occitanie, son équipe a capturé des moustiques tigres jusque fin décembre.
Des piqûres possibles jusqu’en décembre
Les femelles moustiques tigres, nées récemment, peuvent continuer à piquer tant que le gel n’est pas là. Mais les œufs ne s’activent pas en hiver. « La photopériode, c’est-à-dire la durée du jour par rapport à la nuit, détermine l’éclosion des œufs. Actuellement, de moins en moins d’œufs éclosent. Ils se réveilleront au printemps avec le rallongement des journées. »
Quant au moustique commun, son activité diminue progressivement avec la baisse de la lumière du jour. « Le culex passe l’hiver à l’état adulte dans des caves ou des grottes. Il entre en hibernation et cesse toute activité. Au printemps, il ressort pour pondre et créer une nouvelle génération. »
Une présence qui peut représenter un risque
L’allongement de la période d’activité n’est pas seulement une nuisance. Il peut accroître le risque de transmission de virus. Les moustiques tigres peuvent véhiculer la dengue, le chikungunya ou le zika, tandis que le moustique commun peut transmettre le virus du Nil occidental ou l’usutu. Frédéric Simard alerte : « Il y a une pression constante, car ces virus sont importés quotidiennement par les voyageurs venant de zones tropicales. » Même si ces cas restent rares en France, la vigilance reste nécessaire.
Comment limiter la prolifération
Pour réduire le risque et éviter les piqûres, il est essentiel de ne pas laisser les œufs s’installer autour de la maison. Ils sont résistants au froid et peuvent survivre plusieurs mois. Frédéric Simard précise : « Ils sont insensibles aux variations extérieures, résistants au gel. Ce sont des petites bombes à retardement dans nos jardins, nos coupelles de pot de fleurs. »
Pour agir efficacement, il recommande de :
- Vider régulièrement les coupelles et récipients remplis d’eau ;
- Éviter les points d’eau stagnante dans le jardin ;
- Nettoyer les gouttières pour éviter les flaques permanentes ;
- Stocker les objets pouvant retenir l’eau à l’abri du vent et de la pluie.
« Le fait que les coupelles se remplissent et s’assèchent régulièrement favorise l’installation des œufs. Vider ses coupelles sera très important, surtout au printemps. » Ces gestes simples permettent de limiter la prolifération et de réduire les risques de piqûres.
Une saison à surveiller
Si l’automne semble calme, il ne faut pas sous-estimer la persistance des moustiques. Les températures clémentes et les lieux propices à la reproduction permettent aux insectes de rester actifs plus longtemps. Il est donc important de rester vigilant et d’adopter des gestes simples pour protéger sa maison et sa famille.
En résumé, bien que le froid approche, les moustiques profitent des conditions favorables pour prolonger leur activité. Entre douceur automnale, inondations ponctuelles et résistance au froid, ils continuent de nous piquer jusque tard dans la saison. Vider les récipients d’eau et surveiller les lieux de ponte reste la meilleure défense pour passer un automne plus tranquille.