Nous, parents d’une personne handicapée autiste déficitaire adulte, à l’instar de centaines de milliers d’autres citoyens porteurs de ce type de handicap en France, condamnés à rester au domicile de leurs parents sans aide adaptée, nous tenons à dénoncer ce silence coupable de nos édiles politiques qui pèse sur la question de la carence institutionnalisée en matière de prise en charge du handicap mental et des autistes déficitaires.
Notre pays, la France, a ainsi accumulé un retard scandaleux qui s’est maintenu en dépit des lois, des discours et des plans successifs à l’apparence généreuse. Cependant, les financements n’ont jamais été à la hauteur car, toujours appliqués de façon très partielle et très limitée.
La situation des personnes handicapées mentales n’a donc, dans ce pays, cessé de se dégrader, devenant, au fil des ans, réellement et totalement insoutenable.
Rien que pour les personnes autistes qui ne rassemblent qu’une partie de ces personnes, il y a manifestement un cruel manque de moyens du à un manque de discernement au niveau politique et social. Dans chaque département de la métropole et d’outre mer, il existe des organismes publics chargés de gérer l’orientation des personnes handicapées qui prononcent des « notifications » sans se soucier de leur concrétisation. Ce sont les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH), mais elles ne gèrent pas la création de structures d‘accueil. C’est, en fait, l’État, au travers de ses administrations des affaires sociales, de la santé et des finances qui autorise la construction de structures éducatives et médico-sociales, au travers de leurs antennes régionales, les ARS (Agence Régionale de la Santé), mais elles distillent, au compte-goutte, les autorisations de création pour d’obscures raisons bureaucratiques mais principalement d’ordre budgétaires.
Cette séparation des tâches et des responsabilités entrainent ce qu’il ne faut plus hésiter à dénommer un crime contre l’Humanité, cette humanité invisible que constituent les personnes handicapées mentales adultes, la plupart sans solutions viables et adaptées et dont les noms remplissent les listes d’attentes des rares établissements existants.
Bien cordialement
Jean-Paul CORLIN
20 février 2017