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Introduit accidentellement en France il y a une vingtaine d’années, le frelon asiatique est devenu un véritable fléau pour les abeilles et un danger potentiel pour les habitants. Certaines plantes très populaires dans nos jardins amplifient le problème, souvent sans que l’on s’en rende compte. Découvrez lesquelles et comment limiter leur attrait pour ce prédateur invasif.
Le frelon asiatique, un visiteur indésirable mais redoutable
Le Vespa velutina nigrithorax est facilement reconnaissable grâce à son corps sombre, ses pattes jaunes et son thorax noir. Originaire d’Asie du Sud-Est, il menace directement la biodiversité, en particulier les abeilles, et peut représenter un risque pour l’homme. Introduit en France au début des années 2000, il s’est rapidement installé sur presque tout le territoire. Un seul nid peut abriter jusqu’à 10 000 individus en fin de saison.
Chaque printemps, une reine fonde un nouveau nid, souvent dans les arbres, sous les toitures ou même dans les buissons. Cette installation discrète complique la lutte contre cette espèce pour les apiculteurs et les particuliers. Mais pourquoi certains jardins attirent-ils davantage ces frelons que d’autres ? La réponse réside en grande partie dans le choix des plantes et l’entretien des espaces verts.
Ce qui attire le frelon asiatique
Le frelon asiatique ne visite pas les jardins au hasard. Il recherche des sources de nourriture sucrées et protéinées : fleurs nectarifères, fruits mûrs ou fermentés, sève de certains arbres… Chaque ressource devient un véritable aimant. Il chasse activement les abeilles devant les ruches pour nourrir sa colonie, impactant directement la pollinisation et la biodiversité.
La saison du frelon s’étend du printemps à l’automne, avec un pic d’activité de juillet à octobre. Proche de son nid, il se montre agressif et son venin peut provoquer des réactions allergiques graves, voire mortelles.
Pourquoi votre jardin devient une cible
Selon Mon Jardin & Ma Maison et Bricoleur Pro, plusieurs facteurs expliquent pourquoi certains jardins sont plus vulnérables :
- Jardin peu entretenu, avec fruits tombés au sol ;
- Fleurs qui prolongent leur floraison en dehors de la belle saison ;
- Présence de points d’eau comme bassins, fontaines ou récupérateurs d’eau ;
- Accumulation de déchets verts ou de branchages favorables à l’installation d’un nid ;
- Proximité d’arbres fruitiers ou de plantations nectarifères.
Ces éléments facilitent l’installation ou la visite régulière des frelons, tout en impactant la sécurité des habitants et la survie des abeilles domestiques.
Les plantes les plus attractives pour le frelon asiatique
Certains végétaux augmentent significativement la présence de frelons dans votre jardin :
- Le lierre en fleurs (Hedera helix) ; source de nectar automnal et de proies faciles pour le frelon ;
- Le figuier (Ficus carica) ; fruits sucrés fermentés attirant frelons et insectes ;
- La vigne (Vitis vinifera) ; grappes mûres ou fêlées, particulièrement à la fin de l’été ;
- Le plaqueminier (Diospyros kaki) ; kakis sucrés et fermentés très attractifs ;
- Le poirier et le prunier ; fruits riches en sucre, tombés ou abîmés, deviennent un buffet pour le frelon ;
- Le buddleia (Buddleja davidii) ; longues panicules violettes attirant de nombreux pollinisateurs, parfait pour l’embuscade du frelon ;
- D’autres fleurs et arbres odorants ou nectarifères comme tournesol, cosmos, souci, bleuet, néflier du Japon, saule pleureur et chêne.
Comment limiter l’attrait de votre jardin
Limiter les frelons ne signifie pas supprimer toutes les plantes attractives. Quelques gestes simples peuvent suffire :
- Ramassez quotidiennement les fruits tombés et récoltez rapidement les fruits mûrs ;
- Effectuez une taille du lierre avant sa floraison automnale et remplacez le buddleia par des alternatives moins attractives ;
- Installez vergers, vignes et fruitiers loin des zones de vie ;
- Évitez de laisser à l’extérieur restes de repas, gobelets ou canettes sucrées ;
- Couvrez ou limitez l’accès aux points d’eau comme bassins et fontaines ;
- Nettoyez régulièrement les abords : tas de branchages, composts à ciel ouvert, déchets verts ;
- Plantes aromatiques comme thym, menthe ou basilic peuvent compléter une stratégie globale, même si leur effet est limité.
En adoptant ces gestes, vous réduisez non seulement le risque d’installation des frelons, mais vous favorisez aussi la faune utile et protégez vos abeilles. Chaque jardinier peut ainsi devenir acteur de la préservation de la biodiversité locale en choisissant judicieusement ses plantations et en entretenant son espace vert.

