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À partir du 1er janvier 2026, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) connaîtra une importante évolution, notamment pour les logements chauffés à l’électricité. Cette réforme pourrait retirer près de 850 000 logements du classement redouté des « passoires énergétiques ». Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour les propriétaires, locataires et bailleurs ? Qui sera impacté ? On fait le point sur cette mesure phare qui bouscule le marché immobilier et énergétique.
Le DPE, c’est quoi au juste ?
Le Diagnostic de Performance Énergétique est un document clé pour évaluer la consommation d’énergie d’un logement, mais aussi ses émissions de gaz à effet de serre. Il attribue une note, de A à G, à chaque logement : A désigne une habitation très économe, G une habitation énergivore. Les logements classés F et G sont considérés comme des « passoires énergétiques », c’est-à-dire des biens où les dépenses énergétiques sont particulièrement lourdes et les émissions polluantes importantes.
Depuis 2006, ce diagnostic est obligatoire pour vendre un logement et depuis 2007, pour le louer. Son calcul s’appuie sur la consommation réelle et les caractéristiques techniques du logement, mais aussi désormais sur ses émissions carbone.
Quelles nouveautés à partir de 2026 ?
Jusqu’ici, les logements chauffés à l’électricité étaient souvent pénalisés par un DPE qui ne reflétait pas toujours la réalité. La réforme annoncée vise à revoir le mode de calcul pour mieux prendre en compte cette spécificité. Le nouveau calcul va ainsi différencier plus finement les sources d’énergie utilisées et leur impact réel.
Concrètement, près de 850 000 logements chauffés à l’électricité pourraient voir leur note énergétique s’améliorer, ce qui devrait les sortir du statut de passoires thermiques. Cette mesure vise à adapter le DPE aux évolutions techniques des logements et aux efforts réalisés en matière d’isolation et de chauffage.
Qui sera concerné par cette réforme ?
Cette réforme touche principalement les propriétaires de logements anciens chauffés à l’électricité, souvent accusés à tort d’être de grosses passoires énergétiques. Les biens concernés sont majoritairement situés dans les zones urbaines où le chauffage électrique reste très répandu.
Les propriétaires de logements neufs ou bien rénovés, eux, devraient voir peu d’impact, car leur DPE est déjà optimisé. En revanche, certains locataires et bailleurs de logements classés F ou G doivent rester vigilants, car malgré le nouveau calcul, les obligations légales visant à éliminer les passoires énergétiques d’ici 2028 restent en vigueur.
Peut-on toujours louer une passoire énergétique ?
La réglementation actuelle interdit progressivement la mise en location des logements classés F ou G, considérés comme des passoires thermiques. Depuis 2023, il est interdit de louer un logement avec un DPE G, et cette interdiction va s’étendre aux logements classés F à partir de 2025. Cette échéance ne change pas avec la réforme, mais le nouveau calcul du DPE pourrait modifier la liste des logements concernés.
En effet, certains logements qui étaient auparavant en F ou G pourraient voir leur classement amélioré et rester louables, tandis que d’autres pourraient au contraire voir leur classement se durcir.
Quelles sont les obligations pour les propriétaires ?
Au-delà du DPE, les propriétaires doivent engager des travaux de rénovation énergétique pour se conformer à la loi Énergie-Climat qui impose la sortie des passoires thermiques du marché locatif d’ici 2028. Cette réforme du DPE ne modifie pas ces obligations, mais pourrait aider certains propriétaires à mieux comprendre l’impact réel de leurs biens et à prioriser les travaux à effectuer.
De plus, le nouveau DPE sera plus précis et fiable, ce qui facilitera l’accès à certaines aides financières comme MaPrimeRénov’ ou les certificats d’économie d’énergie, pour ceux qui souhaitent améliorer leur logement.
Quels impacts pour les locataires ?
Pour les locataires, cette réforme devrait offrir plus de transparence. Le DPE amélioré donnera une vision plus juste de la performance énergétique du logement, ce qui peut influencer le montant des charges et la qualité de vie dans le logement.
Les locataires peuvent aussi mieux anticiper les rénovations à venir et négocier plus sereinement leur bail en connaissance de cause. Enfin, cette évolution du DPE peut contribuer à lutter contre la précarité énergétique, un enjeu majeur pour de nombreuses familles.
Quels conseils pour anticiper la réforme ?
- Demandez un nouveau diagnostic énergétique à partir de 2026 pour connaître le vrai classement de votre logement ;
- Anticipez les travaux d’isolation ou de chauffage pour éviter les mauvaises surprises ;
- Consultez un professionnel pour bénéficier des aides financières adaptées à votre situation ;
- Informez vos locataires sur la réforme pour une relation plus transparente ;
- Surveillez l’évolution des règles qui continuent de s’adapter au fil des années.
La réforme du DPE représente un tournant important pour le marché immobilier et la transition énergétique. Elle permet de mieux refléter la réalité énergétique des logements, notamment ceux chauffés à l’électricité, et d’encourager les rénovations pour un habitat plus sain et économique.
Face à ces changements, il est essentiel de rester informé et de prendre les devants pour ne pas se retrouver pris au dépourvu. Propriétaires comme locataires ont tout intérêt à comprendre les enjeux pour mieux préparer l’avenir.