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Les frais à payer lors d’une location vont bientôt changer. À partir du 1er janvier 2026, une hausse des frais d’agence sera appliquée. C’est une petite révolution pour les locataires, après plus de dix ans sans modification des tarifs. Et cette décision ne sort pas de nulle part : elle fait suite à une pression croissante des syndicats professionnels du secteur.
Ce que couvre vraiment un « frais d’agence »
Quand un propriétaire passe par une agence immobilière pour louer son bien, certains frais peuvent être répercutés sur le locataire. Ces frais sont encadrés depuis 2014 par un décret lié à la loi Alur. Ils couvrent trois choses : la visite du logement, la constitution du dossier et la rédaction du bail. Pas plus.
Concernant l’état des lieux, c’est encore un autre poste de dépense, avec un plafond distinct, quel que soit le lieu du logement.
Des plafonds figés depuis 2014
Depuis onze ans, ces plafonds n’avaient pas bougé. Et pourtant, ils varient déjà selon la localisation du logement :
- 12 €/m² dans les zones dites très tendues comme Paris et sa proche banlieue ;
- 10 €/m² dans les zones tendues, selon une liste officielle fixée en 2013 ;
- 8 €/m² ailleurs en France.
Pour l’état des lieux, le plafond reste fixé à 3 € TTC/m², peu importe la ville.
Les professionnels réclamaient un ajustement
Depuis l’entrée en vigueur du décret en 2014, aucune mise à jour n’avait été faite, malgré une clause prévue pour cela. En effet, le texte indiquait que ces plafonds pouvaient être révisés chaque année au 1er janvier, en fonction de l’indice de référence des loyers.
Mais dans les faits, rien n’a été appliqué. Plusieurs syndicats – la FNAIM, le SNPI et l’Unis – ont tenté d’imposer la révision en saisissant le Conseil d’État. Peine perdue. La justice a estimé que la révision n’était pas automatique, et que l’État n’était pas obligé de l’appliquer.
Un tournant attendu en 2026
Contre toute attente, le ministère de l’Aménagement du territoire a récemment publié un arrêté. Ce texte annonce une revalorisation des frais d’agence à partir du 1er janvier 2026. Cette hausse tiendra compte de l’évolution de l’indice de référence des loyers entre le troisième trimestre 2024 et le troisième trimestre 2025. Mais attention : cette révision n’aura lieu que si l’indice est en hausse.
Autrement dit, si les loyers stagnent ou baissent, les frais d’agence resteront au même niveau. Et même dans le cas d’une hausse, elle pourrait rester minime.
Les professionnels applaudissent… à moitié
Pour Danielle Dubrac, présidente de l’Unis, c’est une étape positive. « C’est un premier pas de la ministre Valérie Létard », déclare-t-elle, tout en soulignant que cette hausse reste très modeste. *« Elle est loin de refléter l’inflation et les hausses de prix que nous avons connues depuis 2014 »*, ajoute-t-elle.
Sur son compte LinkedIn, elle en appelle à une réforme plus profonde. « Il faut que la revalorisation devienne annuelle et automatique », plaide-t-elle. Un message clair adressé au gouvernement, alors que le marché locatif reste sous tension dans de nombreuses villes.
Ce qui pourrait changer pour les locataires
Pour les futurs locataires, cette hausse reste encore floue dans son montant exact. Mais elle signifie qu’il faudra probablement prévoir un budget un peu plus élevé pour emménager via une agence à partir de 2026. Une nouvelle qui tombe à un moment où le pouvoir d’achat est déjà fragilisé par d’autres augmentations du quotidien.
Si cette évolution était attendue par les professionnels, elle rappelle aussi combien le logement reste un sujet sensible. Entre encadrement des loyers, pénurie de biens en location et augmentation des charges, chaque ajustement réglementaire a un impact direct sur les ménages.
À suivre donc : selon l’évolution de l’indice des loyers, le montant des honoraires pourrait effectivement changer dès janvier prochain. Et peut-être ouvrir la voie à une révision plus régulière dans les années à venir.