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L’immobilier en ligne séduit de plus en plus, mais les escroqueries se multiplient. Les faux propriétaires profitent de la demande forte pour piéger des locataires, surtout dans les grandes villes. Le phénomène, souvent relayé sur les réseaux sociaux, concerne des appartements ou maisons proposés sur des plateformes comme Leboncoin ou Airbnb, avec des visites et des baux totalement fictifs.
Des locataires piégés malgré la vigilance
De nombreuses victimes tombent dans le piège. Des étudiantes parisiennes, après des mois de recherche, pensaient avoir trouvé un appartement idéal via une annonce en ligne. « Le prix était raisonnable comparé au mètre carré. Tout semblait parfait pour emménager« , expliquent-elles. Le loyer était de 1 300 euros pour 37 mètres carrés dans l’ouest de Paris, proposé par une prétendue agence immobilière. Une visite en visio avait été organisée avant qu’un parent se déplace pour récupérer les clés.
Mais la réalité était tout autre. « Mon père essaie de rentrer dans l’appartement, mais le vrai propriétaire ouvre et nous dit : vous êtes la quatrième personne aujourd’hui à venir chercher les clés, mais je ne sais rien de cette affaire », raconte Nina Ward, victime de l’escroquerie. Les étudiantes avaient versé 3 000 euros de caution pour un logement qu’elles n’ont jamais obtenu.
Une arnaque bien orchestrée
Les escrocs utilisent plusieurs étapes pour convaincre leurs victimes :
- Publier une annonce sur une plateforme de location saisonnière ;
- Créer un faux profil d’agence immobilière avec des documents crédibles ;
- Faire signer un bail fictif reprenant le nom d’une agence existante ;
- Collecter une caution et des documents personnels avant de disparaître.
Paul Runge, responsable de l’agence « Immo Paris 15 », a découvert que son nom et celui de sa société avaient été utilisés pour tromper une dizaine de personnes. « Cela m’a fait perdre du temps et a entaché l’image de mon agence« , explique-t-il.
Des escrocs particulièrement actifs en zones tendues
Les faux propriétaires profitent surtout des grandes villes où la demande est forte. Pour valider les dossiers, ils réclament :
- Cartes d’identité ;
- Fiches de paie ;
- Relevés bancaires.
Une fois ces documents obtenus, ils peuvent usurper l’identité des victimes. Un homme raconte anonymement : « J’ai fourni un relevé bancaire en masquant certaines informations, mais ils ont pu s’en servir pour obtenir un véhicule et se faire passer pour moi à chaque étape ».
Des plateformes en alerte
Pour contrer ces arnaques, certaines plateformes vérifient systématiquement les annonces. Pièces d’identité et justificatifs de domicile sont contrôlés, comme la taxe foncière. Thomas Falguières, référent anti-fraude chez PAP, précise : « Le document était faux, le département indiqué ne correspondait pas. Nous bloquons désormais jusqu’à dix annonces suspectes par jour ».
Comment se protéger lorsqu’on cherche un logement ?
L’avocate Ganaelle Soussens livre des conseils précieux :
- Passer par une agence et vérifier qu’elle est réellement en charge du bien ;
- Payer seulement après remise des clés ;
- Vérifier que les photos de l’annonce ne sont pas reprises d’un site de location saisonnière ;
- Utiliser le site DossierFacile pour sécuriser et authentifier les documents avant de les transmettre.
Ces mesures permettent de limiter les risques et de repérer plus facilement les faux propriétaires. Dans un marché immobilier tendu, vigilance et vérification sont essentielles pour éviter de perdre de grosses sommes d’argent.
Les arnaques aux faux propriétaires sont devenues courantes, mais avec prudence et méthodes sécurisées, les locataires peuvent se protéger et louer sereinement leur futur logement.
