Il s’offre un appartement en cachette avant le divorce : son ex-femme récupère 450 000 euros près de vingt ans plus tard

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Parfois, la vérité met du temps à éclater. En 2004, Jean-Yves, alors marié à Camille depuis 25 ans, décide d’acheter un appartement dans le prestigieux 16e arrondissement de Paris. Ce qu’il ne dit pas à son épouse, c’est qu’il fait cet achat en secret, seulement trois mois avant leur divorce. Le but ? Garder ce bien pour lui. Mais le secret finira par être découvert, et la surprise sera de taille : près de vingt ans plus tard, Camille récupère la moitié du prix de vente, soit 450 000 euros. Retour sur une histoire incroyable qui montre que les secrets de famille finissent toujours par remonter à la surface.

Un achat caché dans un mariage sous régime communautaire

Jean-Yves exerce la médecine, cardiologue réputé, et n’a pas besoin de prêt bancaire pour financer son achat. C’est d’ailleurs cette indépendance financière qui lui permet de passer entre les mailles du filet et de garder cet achat secret. Car sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, tout ce que le couple acquiert durant le mariage appartient en principe aux deux époux, même si un seul signe l’acte ou paye le bien. Pourtant, Camille, sa femme depuis un quart de siècle, ne sait rien de cet appartement de 85 mètres carrés acheté 490 000 euros.

Trois mois plus tard, le divorce est prononcé, mais cet appartement ne figure pas dans le partage des biens. Jean-Yves garde le silence, occultant ce bien au moment de la séparation. Une démarche risquée, car selon la juriste Coralie Daven, ancienne notaire, cela s’appelle du recel de communauté : “C’est une faute civile très grave. L’époux coupable peut perdre tous ses droits sur le bien caché.”

Un secret bien gardé… jusqu’à la revente

Pendant 18 ans, Camille ignore tout de cet appartement, qui continue d’appartenir aux deux ex-époux en indivision. En 2022, Jean-Yves décide de vendre le logement. Il souhaite quitter Paris pour une résidence senior, changeant ainsi radicalement de vie. Il mandate une agence immobilière pour gérer la vente et trouve rapidement un acquéreur potentiel.

Mais en préparant la signature finale de l’acte de vente, la juriste en charge de la transaction remarque une anomalie : l’appartement a été acheté pendant le mariage. Et comme il n’a jamais été attribué à l’un ou l’autre au moment du divorce, il reste légalement commun. “La signature des deux anciens époux est indispensable pour vendre un bien en indivision”, explique Coralie Daven.

La revente se fait avec l’ex-femme, qui ignore tout depuis 18 ans

Jean-Yves est donc obligé de faire appel à Camille pour finaliser la vente. Ensemble, ils décident de conclure la transaction hors agence, acceptant l’offre d’un voisin à 900 000 euros, soit près du double du prix d’achat. Cette vente privée prive l’agence immobilière de sa commission, estimée à 40 000 euros. Selon la juriste, l’agence aurait pu réclamer des frais à Jean-Yves, mais elle avait elle-même négligé un point important : Avant de signer le mandat, elle aurait dû vérifier que le propriétaire était marié à l’époque de l’achat.

Au final, Camille perçoit 450 000 euros, sa part légale de la vente. Une somme qui tombe comme un cadeau inattendu après deux décennies d’ignorance.

Un partage paisible malgré la surprise

Plutôt que de se lancer dans une bataille judiciaire, Camille choisit de reverser cette somme à ses quatre enfants, fruits de son mariage avec Jean-Yves. Lui aussi fait un geste en redistribuant une partie de ses gains à ses descendants, après avoir concrétisé son projet d’achat dans une résidence senior. Ce partage, à la fois surprenant et humain, met fin à une histoire qui aurait pu très mal tourner.

Coralie Daven ajoute : Si Camille avait su dès 2004, elle aurait pu réclamer sa part à ce moment-là, soit environ 245 000 euros. Elle aurait même pu demander des dommages et intérêts pour recel.” Mais elle a préféré privilégier la sérénité familiale et transmettre cet héritage à ses enfants.

Un exemple qui rappelle que cacher des biens peut coûter cher

Cette affaire illustre bien les risques encourus lorsqu’un bien commun est caché lors d’un divorce. La loi protège en effet le conjoint lésé, même des années après la séparation. L’exemple de Jean-Yves et Camille montre que les secrets ont souvent une durée de vie limitée, et que la justice peut intervenir à tout moment pour rétablir l’équité.

Au-delà du montant impressionnant récupéré, cette histoire rappelle aussi qu’il vaut mieux jouer la transparence dans un divorce. Le patrimoine commun est une réalité légale qu’il est difficile de contourner sans risque. Ici, malgré le silence de Jean-Yves pendant presque vingt ans, Camille a finalement retrouvé ce qui lui revenait de droit.

À méditer pour tous ceux qui pensent pouvoir cacher un bien précieux dans l’ombre. La justice veille, et parfois avec patience…


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