Coup dur pour les propriétaires d’appartement : une facture inédite tombe et nombreux sont déjà concernés

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Les copropriétaires français doivent se préparer à une nouveauté légale qui pourrait peser lourd sur leur budget. Une obligation récemment votée va concerner des millions de logements et entraîner des dépenses jusqu’à 5 000 euros par immeuble. Explications.

Une mesure qui touche des millions de logements

Selon les données de l’INSEE et de l’ANAH, entre 740 000 et 800 000 résidences vont être concernées par cette nouvelle obligation. Environ 30% des copropriétés doivent déjà s’y conformer, tandis que les 70% restantes devront le faire dans les prochains mois. Au total, cela représente entre 10 et 11 millions de logements, où vivent près de 23 millions de personnes. La majorité de ces biens se trouvent dans des immeubles en copropriété.

A partir du 1er janvier 2026, toutes ces copropriétés seront tenues de réaliser un diagnostic de performance énergétique collectif (DPE collectif). Contrairement au DPE individuel réalisé dans un appartement ou une maison, ce diagnostic examine l’ensemble de l’immeuble : toiture, murs extérieurs, parties communes et équipements collectifs.

Pourquoi un DPE collectif ?

Cette nouvelle mesure s’inscrit dans le cadre de la loi Climat et Résilience. L’objectif est de favoriser une rénovation énergétique collective et cohérente au sein des immeubles. Plutôt que chaque propriétaire intervienne isolément, le DPE collectif permet de détecter les bâtiments énergivores et d’inciter tous les copropriétaires à entreprendre les travaux nécessaires.

Comme pour un DPE individuel, l’immeuble se voit attribuer une note énergétique allant de A pour les bâtiments les plus performants à G pour les plus énergivores. Après cette évaluation, des recommandations de travaux sont proposées à la copropriété.

Une dépense qui impacte directement les copropriétaires

Avant de réaliser les travaux, il faut financer le DPE collectif. Cette dépense, entièrement à la charge de la copropriété, sera répartie entre les copropriétaires selon leurs quote-parts. Selon Hellio, spécialiste de la rénovation énergétique, le coût d’un DPE collectif se situe généralement entre 1 000 et 5 000 euros, en fonction de la taille, de l’état et de la configuration de l’immeuble.

Les copropriétés de 50 lots ou plus ont déjà dû réaliser leur DPE collectif depuis le 1er janvier 2025. Dès l’année prochaine, ce sont les copropriétés de moins de 50 lots, représentant 7 copropriétés sur 10, qui devront se conformer à cette nouvelle règle. Une fois réalisé, le DPE collectif devra être renouvelé tous les 10 ans.

Comment se déroule la procédure ?

La réalisation du DPE collectif doit être inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée générale de copropriété et votée par les copropriétaires. Ensuite, il faut :

  • Choisir un professionnel agréé pour effectuer le diagnostic ;
  • Planifier l’examen de l’ensemble de l’immeuble ;
  • Répartir la facture entre tous les copropriétaires selon leurs parts ;
  • Conserver le DPE collectif et suivre les recommandations éventuelles pour les travaux.

Cette organisation collective garantit que tous les logements bénéficient d’une évaluation énergétique fiable et cohérente. Elle permet aussi d’éviter des interventions isolées, souvent inefficaces, et de cibler les rénovations là où elles sont le plus nécessaires.

Un impact pour les locataires

Les locataires pourraient également ressentir les effets de cette mesure. Bien que le DPE collectif soit payé par les copropriétaires, les coûts liés aux travaux recommandés pourraient se répercuter sur les charges locatives. Il est donc essentiel que les propriétaires anticipent ces dépenses et communiquent clairement avec leurs locataires.

Cette nouvelle réglementation vise à améliorer la performance énergétique des immeubles et à réduire la consommation d’énergie, mais elle implique un investissement financier immédiat pour tous les copropriétaires.

Vers une copropriété plus responsable

Le DPE collectif est une étape importante pour rendre les immeubles plus respectueux de l’environnement et moins énergivores. Il offre une vision globale de la consommation énergétique et permet de planifier des travaux efficaces et durables.

Pour les propriétaires, mieux vaut anticiper cette obligation et commencer dès maintenant à se renseigner sur les prestataires agréés et les coûts potentiels. Une gestion proactive permet d’éviter les mauvaises surprises et d’assurer que l’immeuble reste conforme à la loi tout en améliorant son confort et sa valeur.

En somme, cette mesure représente un changement majeur pour le marché immobilier français. Les copropriétaires qui s’y prennent tôt bénéficieront d’une transition plus douce et pourront mieux planifier les dépenses nécessaires pour rendre leur immeuble plus économe en énergie.


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