Afficher les titres Masquer les titres
Un simple ajustement de calcul, et des milliers de logements vont pouvoir dire adieu à leur étiquette de passoire thermique. À partir du 1er janvier 2026, la méthode d’évaluation du Diagnostic de performance énergétique (DPE) sera revue, entraînant un reclassement favorable pour près de 850 000 habitations chauffées à l’électricité. Et la bonne nouvelle, c’est que les propriétaires n’auront aucun travaux à réaliser pour en profiter.
Un changement technique qui pourrait tout changer
Le DPE, outil indispensable pour connaître la consommation énergétique d’un logement, va être profondément revu. L’État a publié fin août un arrêté qui modifie le coefficient de conversion de l’électricité utilisé dans le calcul. Actuellement fixé à 2,3, ce coefficient passera à 1,9 dès janvier 2026. En clair, l’électricité sera désormais considérée comme une énergie plus performante et plus respectueuse du climat.
Ce changement pourrait transformer la donne pour les logements chauffés à l’électricité, qu’ils utilisent une pompe à chaleur, un radiateur à effet Joule ou un chauffe-eau thermodynamique. Selon l’Ademe, cette révision peut faire progresser un logement d’une classe énergétique, voire de deux pour les plus petits biens. *« Si la baisse de la consommation d’énergie primaire est suffisante, il est possible que l’étiquette s’améliore d’une à deux classes »*, précise l’agence. Un gain qui peut s’avérer décisif sur le marché immobilier.
Pourquoi cette révision du DPE était nécessaire
Jusqu’ici, la méthode de calcul pénalisait clairement les foyers chauffés à l’électricité, alors même que la France produit une électricité largement décarbonée grâce à son parc nucléaire. *« Il fallait corriger cette inégalité de traitement »*, avait reconnu l’ancien Premier ministre François Bayrou en juillet dernier. En effet, deux logements identiques pouvaient obtenir des notes très différentes uniquement selon leur source d’énergie.
Avec cette nouvelle méthode, le mix énergétique français sera enfin mieux représenté. D’après les estimations de l’Ademe, cette correction permettra à environ 850 000 logements de sortir du statut de passoire énergétique, parmi les 4,8 millions recensés en France début 2023. Ces habitations verront leur étiquette F ou G s’améliorer automatiquement, sans rénovation, ni audit supplémentaire.
Un impact direct sur la valeur des biens
Cette réforme du DPE pourrait avoir des effets immédiats sur le marché immobilier. Les biens classés F ou G, souvent difficiles à vendre ou à louer, pourraient être revalorisés. Moins de logements seraient ainsi considérés comme énergivores, ce qui faciliterait les transactions et allégerait la pression sur les propriétaires qui craignaient d’être bloqués par les interdictions de location.
François Bayrou estimait que cette évolution permettra *« de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une injustice »*. Une mesure qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’encourager les énergies plus propres et d’éviter les sanctions disproportionnées pour les ménages déjà engagés dans la transition énergétique.
Une mise à jour automatique et gratuite pour tous
Autre bonne nouvelle : nul besoin de refaire un diagnostic pour bénéficier de cette révision. Le gouvernement a prévu une mise à jour automatique à partir du 1er janvier 2026. Les propriétaires concernés pourront simplement télécharger une attestation officielle indiquant leur nouvelle classe énergétique sur le site de l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe.
Cette démarche, totalement gratuite, ne nécessite aucune intervention d’un professionnel. Il suffit d’entrer le numéro de son diagnostic actuel pour obtenir la nouvelle étiquette. En attendant la date officielle, un simulateur en ligne permet déjà d’anticiper les résultats. Sur le site de l’Ademe, il est possible de renseigner son numéro de DPE et de connaître immédiatement le classement futur de son logement. Un outil simple et pratique pour mesurer l’impact de cette réforme sur la valeur de son bien.
Ce qu’il faut retenir
À quelques mois de sa mise en œuvre, cette révision du DPE s’annonce comme un vrai bol d’air pour de nombreux ménages. Grâce à une simple correction de calcul, des centaines de milliers de logements chauffés à l’électricité sortiront du statut de passoire énergétique ; certains gagneront même deux classes d’un coup ; et tout cela, sans travaux, ni démarches complexes. Une manière efficace de redonner du souffle au parc immobilier français, tout en récompensant les foyers ayant choisi une énergie plus propre.
En résumé, si votre logement fonctionne à l’électricité, il vaut la peine d’aller consulter le simulateur de l’Ademe. Vous pourriez bien découvrir que votre habitation vient de prendre de la valeur… sans que vous n’ayez eu à lever le petit doigt.