Beaucoup de propriétaires l’ignorent : sans cette formalité, les dégâts causés par un locataire ne peuvent pas être facturés

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La nouvelle est tombée : de nombreux propriétaires risquent de perdre des centaines voire des milliers d’euros à cause d’une formalité oubliée. Même si un logement a été endommagé par un locataire, celui-ci peut s’en tirer sans payer si les procédures légales ne sont pas respectées. Une récente décision de la Cour de cassation rappelle l’importance cruciale de suivre chaque étape à la lettre.

Quand un état des lieux mal fait peut coûter cher

L’état des lieux de sortie est l’étape clé qui permet de constater les éventuelles dégradations. Mais pour être valable, il doit respecter des règles strictes. Dans un arrêt rendu en novembre 2023, la Cour de cassation a confirmé que sans respect de la procédure, le propriétaire peut être contraint de restituer l’intégralité du dépôt de garantie, même si le logement a été abîmé.

Dans cette affaire, un propriétaire accusait son locataire d’avoir négligé l’entretien du jardin. Le document utilisé pour prouver les dégradations avait été établi uniquement par le mandataire du bailleur, sans la présence du locataire. Les juges ont rappelé : « le bailleur ne démontrait pas avoir tenté d’établir amiablement l’état des lieux de sortie de manière contradictoire, alors même qu’il savait que le locataire allait quitter les lieux ». Le document n’avait donc aucune valeur juridique et le dépôt de garantie a dû être restitué.

Pourquoi l’intervention d’un professionnel est indispensable

La loi du 6 juillet 1989 précise que le locataire doit payer pour les réparations et dégradations survenues pendant le bail. Mais pour que ce principe s’applique, le propriétaire doit respecter la procédure. Si le locataire refuse l’état des lieux amiable, le bailleur doit faire appel à un commissaire de justice ou ex-huissier pour établir un état des lieux contradictoire. Dans le cas précédent, aucun professionnel n’a été consulté et le document rédigé seul par le mandataire était juridiquement inutile.

Le juge a donc ordonné la restitution totale du dépôt de garantie majoré, soit 1 539,60 euros. Une somme que le propriétaire aurait pu éviter avec un simple recommandé ou en sollicitant un commissaire. Cette décision rappelle combien chaque étape administrative est essentielle pour sécuriser ses droits et éviter des pertes financières importantes.

Les erreurs fréquentes à éviter

  • Ne pas établir un état des lieux contradictoire avec le locataire ;
  • Confier seul le document à un mandataire sans la présence du locataire ;
  • Oublier d’envoyer un courrier recommandé en cas de désaccord ;
  • Ne pas solliciter un commissaire de justice si l’état des lieux amiable est refusé ;
  • Improviser ou négliger les étapes légales sous prétexte que les dégradations sont visibles ;
  • Se baser sur un état des lieux non signé par le locataire ;
  • Penser qu’un simple constat interne suffit sans preuve contradictoire.

Anticiper les litiges pour protéger ses finances

Les litiges autour du dépôt de garantie sont parmi les plus fréquents entre propriétaires et locataires. La Cour de cassation le rappelle : aucune improvisation ne sera tolérée. Le moindre oubli de procédure peut inverser la charge financière, même en présence de dégradations réelles. Les propriétaires doivent donc anticiper chaque étape, du départ du locataire à l’état des lieux final.

Faire appel à un commissaire de justice est souvent la solution la plus sûre. Il garantit que le document sera reconnu juridiquement et que les preuves de dégradations ne seront pas contestables. Cette précaution peut sembler coûteuse au départ, mais elle évite des pertes financières bien plus importantes et des démarches judiciaires longues.

Pourquoi la rigueur est indispensable

Cette affaire illustre l’importance de la rigueur administrative. Chaque détail compte : présence du locataire, respect des délais, signature du document et recours à un professionnel si nécessaire. Un simple oubli peut coûter cher et annuler tout droit de retenue sur le dépôt de garantie.

En résumé, les propriétaires doivent rester vigilants et anticiper tous les risques. Un état des lieux contradictoire, un courrier recommandé et l’intervention d’un commissaire de justice sont les clés pour sécuriser ses droits. En respectant ces règles, il est possible d’éviter de lourdes pertes financières et de gérer sereinement la fin de bail d’un locataire.

Pour sécuriser vos locations, ne laissez rien au hasard. Chaque étape compte et un peu de rigueur peut vous épargner de nombreuses déconvenues financières. La prudence et le respect des procédures légales sont vos meilleurs alliés pour protéger votre patrimoine.


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