Airbnb : les bons réflexes à adopter pour éviter le squat de votre logement

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Pour les propriétaires qui louent leur bien sur Airbnb ou d’autres plateformes, c’est la hantise absolue : un locataire qui refuse de partir à la fin du séjour. En octobre, période où les locations touristiques restent actives, les risques de squat sont réels. Alors, comment repérer un profil suspect ? Et surtout, comment se protéger efficacement ? Voici tous les bons réflexes à adopter pour éviter les mauvaises surprises.

Quand la location tourne au cauchemar

Le scénario du squat de location saisonnière est bien connu. Tout commence avec un voyageur apparemment sans histoire, qui réserve votre logement pour quelques jours. Mais à la fin du séjour, il décide… de ne plus partir. Certains vont même jusqu’à changer la serrure, transférer les compteurs d’énergie à leur nom, et s’installer comme s’ils étaient chez eux.

Contrairement aux squatteurs « classiques », ces faux locataires n’entrent pas par effraction. Vous leur avez remis les clés volontairement, ce qui complique la situation. En effet, la loi Anti-squat de 2023 ne s’applique pas ici, puisqu’il n’y a pas eu d’intrusion. Résultat : il est impossible d’utiliser la procédure d’expulsion accélérée. Il faut passer par le tribunal, une démarche longue, coûteuse, et stressante. Pendant ce temps, votre bien reste occupé et vous perdez vos revenus locatifs.

Et surtout, ne vous faites pas justice vous-même ! Forcer le squatteur à partir de votre propre initiative peut vous coûter très cher : jusqu’à 30 000 euros d’amende et trois ans de prison. Mieux vaut donc prévenir que guérir.

Les signes qui doivent vous mettre la puce à l’oreille

Avant même la réservation, certains détails doivent éveiller votre vigilance. Voici les indices qui peuvent révéler un profil à risque :

  • un compte récemment créé et très peu d’informations personnelles ;
  • un pseudonyme au lieu d’un vrai nom ;
  • une demande de réservation faite via un autre compte au nom d’une tierce personne ;
  • une photo de profil floue, vide ou manifestement fausse ;
  • un discours confus ou contradictoire, surtout pour les séjours de longue durée ;
  • des questions étranges sur les voisins ou la fréquentation de l’immeuble.

Faites confiance à votre instinct : si un profil vous semble douteux, refusez la réservation. Il vaut mieux perdre une location que se retrouver bloqué plusieurs mois par un squatteur.

Comment éviter le squat d’un logement en location touristique

1. Bien gérer les réservations

Désactivez la réservation automatique sur les plateformes. Cette fonction empêche de vérifier le profil avant confirmation, ce qui laisse la porte ouverte à des personnes mal intentionnées. Évitez également les transactions en dehors d’Airbnb ou Booking : ces plateformes disposent de systèmes de contrôle et d’assurances que vous perdez si vous acceptez une réservation « en direct ».

2. Vérifier l’identité du locataire

Demandez systématiquement une pièce d’identité officielle et assurez-vous qu’elle correspond bien au profil du compte. En cas de doute, contactez le service client de la plateforme : certaines disposent d’équipes dédiées à la détection des fraudes et peuvent vous orienter.

3. Rédiger un contrat de location saisonnière

Un contrat de location bien rédigé est votre meilleure protection. Il précise la durée exacte du séjour et peut dissuader les candidats au squat. Ce document servira également de preuve en cas de procédure judiciaire. Rappelez-vous qu’en location saisonnière, le séjour avec le même locataire ne doit pas dépasser 90 jours consécutifs.

4. Exiger une caution

Les squatteurs cherchent souvent à investir le moins possible pour occuper un logement. Demander une caution représente donc un bon filtre. Elle prouve aussi la bonne foi du locataire et permet de couvrir d’éventuels dégâts ou impayés.

5. Installer des systèmes dissuasifs

Quelques dispositifs simples peuvent décourager les squatteurs :

  • une caméra installée à proximité de la porte d’entrée (sans filmer l’intérieur du logement) ;
  • des serrures connectées à codes temporaires, qui expirent automatiquement après la fin de la location ;
  • un détecteur de mouvement ou un système d’alarme léger, pour signaler toute intrusion prolongée.

Ces outils renforcent la sécurité de votre bien sans contrevenir à la vie privée des locataires.

Et si malgré tout, votre logement est squatté ?

Si un locataire refuse de quitter les lieux, la procédure est claire mais encadrée. Vous devrez contacter un avocat pour saisir le juge et demander une expulsion. En attendant, il est crucial de ne pas intervenir vous-même.

Pensez à vérifier votre contrat d’assurance habitation. Beaucoup incluent une protection juridique qui prend en charge une partie des frais de procédure et vous donne accès à des juristes pour vous assister. Ils peuvent vous aider à rassembler les documents nécessaires et à suivre la bonne démarche.

Enfin, gardez le contact avec la plateforme de location. Certaines disposent de services d’assistance capables d’intervenir ou de fournir un soutien administratif et juridique.

Le mot de la fin

Louer sur Airbnb ou une autre plateforme reste une belle opportunité de rentabiliser son logement, à condition d’être vigilant. Quelques vérifications et un minimum de prudence suffisent à éviter le pire. En choisissant soigneusement vos locataires, en exigeant un contrat et en sécurisant votre bien, vous réduisez considérablement le risque de squat. Et vous pourrez accueillir vos prochains voyageurs l’esprit tranquille.


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